Déclarations et interviews de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères, à RMC, aux radios et à France 2 le 1er septembre 1994, sur la situation politique à Haïti, en Bosnie Herzégovine, en Algérie.

Prononcé le 1er septembre 1994

Intervenant(s) : 

Circonstance : Conférence des ambassadeurs du 1er au 5 septembre 1994 à Paris

Média : France 2 - RMC

Texte intégral

Point de presse du ministre des Affaires étrangères, Monsieur Alain Juppé, en marge de la conférence des ambassadeurs (Paris, 1er septembre 1994)

Q. : Pouvez-vous nous dire un mot de ce qui va se passer dans les prochaines semaines à Haïti ?

R. : Je ne peux pas vous dire ce qui va se passer à Haïti dans les prochaines semaines, je peux vous dire en revanche ce que la France souhaite et fait. Nous n'avons pas changé d'objectif : il faut obtenir le départ de ce pseudo-gouvernement et de ces militaires qui font le malheur de leur peuple est violent les principes de base de la démocratie. C'est la raison pour laquelle nous nous sommes associés à toutes les résolutions du Conseil de sécurité qui ont essayé de parvenir à ce résultat : la dernière en date prévoit la possibilité d'une intervention de caractère militaire qui serait suivie, dans un second temps, par le déploiement des forces des Nations unies visant à encadrer, entraîner les nouvelles autorités de police haïtienne. La position de la France est très claire : nous ne participerons pas à la phase militaire en Haïti, nous sommes toujours disponibles pour participer à la phase deux, qui est la force à caractère civil et nous avons confirmé le niveau de notre participation. Que feront les États-Unis dans les jours qui viennent ? Je suis incapable de le dire, on a le sentiment parfois que des signaux un peu contradictoires parviennent de l'administration américaine concernant la situation.

Q. : Partagez-vous le sentiment du Président Mitterrand concernant la cruauté des embargos ?

R. : Bien sûr, de façon générale, les embargos sont toujours cruels pour les peuples, et ce ne sont que des solutions imparfaites et critiquables mais ce sont les seuls, parfois efficaces : rappelez-vous l'Afrique du Sud, peut-être demain la Bosnie, les Bosno-Serbes. Je dois seulement préciser qu'en ce qui concerne l'embargo sur Cuba, il ne s'agit pas d'un embargo des Nations unies, il s'agit d'un embargo unilatéral américain et que la France ne s'y est jamais associée. J'ai même donné pour instruction de voter les résolutions des Nations unies qui visaient cet embargo, parce que nous le considérons comme étant unilatéral et donc non valable.

Q. : Ne pensez-vous pas que Boutros-Ghali vient de donner le feu vert aux États-Unis pour intervenir ?

R. : C'est une interprétation. Il est évident que dans la mesure où les derniers efforts pour obtenir une solution politique Pacifique échouent, le recours à la force, qui est désormais autorisé par les Nations unies, est probable.

Q. : Sur la Bosnie : Kozyrev a fait des déclarations qui semblent contradictoires avec la détermination que vous affichez. Est-ce que vous chantez tous la même partition ?

R. : Monsieur Kozyrev a demandé une réunion du groupe de contact, j'ai dit moi-même que j'avais un a priori favorable. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que nous sommes toujours très attachés à la nécessité d'accorder certains instruments qui pourraient émettre des sons un peu différents. Qu'il y ait une différence d'approche et de sensibilité, c'est une évidence, ce n'est pas une découverte, j'aurais tendance à dire que cette différence s'est plutôt réduite au fil des mois qu'elle ne s'est accrue. Je ne suis pas du tout hostile en ce qui me concerne à ce que l'on tienne compte de la nouvelle attitude de Belgrade et la France a pris une position ouverte et favorable à l'idée d'abord, de ne pas appliquer des sanctions supplémentaires à ceux qui acceptent le plan de paix, et même d'alléger les sanctions sur Belgrade s'il s'avérait que Belgrade poursuive dans la voix que Monsieur Milosevic semble avoir choisie, à une condition, c'est peut-être là qu'il y a une divergence avec Monsieur Kozyrev, c'est que moi, je ne donne pas de chèque en blanc. Il me semble donc indispensable qu'il y ait une vérification internationale, selon des modalités sur lesquelles on peut discuter, de la réalité de cette fermeture de la frontière entre la Serbie et la Bosnie. Ses déclarations donnent à penser qu'il accepterait un déploiement civile, donc il faut en discuter précisément, c'est l'objet des pressions qu'il faut exercer.

Il y a un deuxième point sur lequel je voudrais appeler l'attention, qui peut nous permettre, j'en parlais hier à Warren Christopher, de nourrir la discussion et la réflexion entre nous : si on veut véritablement donner à Monsieur Milosevic un signal, une sorte de prise en considération de cette attitude, il y a un point qui est très important aussi, qui n'est pas seulement la carte, mais qui est l'aspect institutionnel du dossier. Je pense pour ma part que dans ce domaine on ne peut pas refuser d'écarter un certain parallélisme de traitement. La fédération croato-musulmane a passé une sorte d'accord de confédération avec la Croatie, il faut que dans le cadre de la Bosnie Herzégovine, l'entité serbe de Bosnie puisse avoir les mêmes possibilités avec la Serbie.

Voilà un point sur lequel on pourrait réfléchir. Vous voyez qu'il y a matière à discussions pour le groupe de contact.

Q. : Est-ce que la date du 15 octobre avancée par le Président Clinton pour la levée éventuelle de l'embargo est une date américaine ou c'est une date du groupe de contact ?

R. : C'est une date interne à l'administration américaine, je voudrais rappeler la position de la France. Nous avons toujours dit : il y aura peut-être un moment où, en désespoir de cause, il faudra bien envisager la levée de l'embargo, cela figure dans toutes les déclarations à Douze, j'ai dit cela moi-même à l'Assemblée nationale à plusieurs reprises en qualifiant cette ultime solution de « solution de désespoir ». Nous ne l'avons jamais totalement écartée, le Président lui-même a eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises, simplement nous persistons à penser que c'est une mauvaise solution pour la population, c'est une mauvaise solution pour la FORPRONU, c'est une mauvaise solution pour l'équilibre général de la région.

Deuxièmement, il n'est pas question d'accepter une levée unilatérale de l'embargo sur les armes temps que le problème de la FORPRONU n'est pas réglé. Il est totalement inenvisageable de laisser la FORPRONU en l'état et simultanément de lever l'embargo sur les armes. Donc notre préalable à nous, c'est une planification détaillée de toutes les hypothèses de retrait de la FORPRONU dans le détail, entre l'ONU, les pays contributeurs et l'OTAN, et les Américains ; par conséquent il faut donc qu'une notification ait été faite, et acceptée, et agréée d'un commun accord, avant de s'engager dans des discussions sur la levée d'embargo.

Q. : Va-t-on commencer à prendre des mesures dans ce sens sur le terrain ?

R. : La planification a commencé, d'abord sur le plan national et ensuite sur le plan onusien.

Q. : Cela pourrait prendre combien de temps ?

R. : Les scénarios varient sur ce point entre plusieurs semaines et plusieurs jours.

Q. : Avez-vous la certitude que Milosevic va fermer sa frontière avec la Serbie ?

R. : Si j'en avais l'absolue certitude, je ne dirais pas que la levée des sanctions doit s'accompagner d'un contrôle international. Il y a une forte présomption, les déclarations de Monsieur Milosevic, fortes, concordantes, répétées depuis quelques jours, les déclarations d'autres responsables de Belgrade, les entretiens qui ont lieu avec nous-mêmes, avec Monsieur Kozyrev qui nous en a rendus compte, avec d'autres, et puis certaines décisions, l'interruption des relations entre la Serbie et la Bosnie, tendent à prouver qu'il y a un véritable changement. Il y a un vrai fait nouveau, mais il faut vérifier.

Q. : Au sujet des déclarations de Monsieur Izetbegovic, qui semble ne plus être favorable à l'embargo.

R. : À mon avis, ses déclarations sont souvent un peu intempestives. Il a rectifié le lendemain.

Q. : Pourquoi Milosevic a-t-il changé d'attitude vis-à-vis des Bosno-Serbes ?

R. : Je crois qu'il y a un certain nombre de raisons : la volonté de se débarrasser des sanctions qui gênent l'économie, et la vie quotidienne en Serbie mais aussi la pression très forte exercée par Eltsine et Kozyrev.

Q. : Avez-vous négocié avec le Soudan ?

R. : Il n'y a pas eu de négociation diplomatique entre la France et le Soudan. Ceci relève de la pure affabulation.

Q. : Au sujet de l'Algérie et de la délivrance des visas ?

R. : Au lendemain de l'assassinat de cinq français, nous avons pris un certain nombre de mesures pour réduire notre dispositif sur place, parce que malgré toutes les mesures de précaution que nous avons prises, nous restons extraordinairement vulnérables. Donc nous avons décidé de continuer à réduire notre dispositif. Je me suis trouvé placé devant un dilemme tout à fait clair : est-ce que j'expose la vie de fonctionnaires français, en contact avec le public pour continuer à permettre la délivrance rapide des visas, ou est-ce que je complique la délivrance de visas pour assurer la sécurité des fonctionnaires français ? J'ai choisi la deuxième solution. Je pense que c'était ma responsabilité et mon devoir. Cela ne veut pas dire que nous interrompons totalement la distribution des visas : la cellule de délivrance des visas va être mise en place. C'est vrai que pendant quelques jours, les choses vont être difficiles. Je pense que l'on pourra faire face aux cas les plus urgents. Actuellement on ne peut pas exposer dans un bureau de consulat plusieurs fonctionnaires français et plusieurs gendarmes, car nous n'avons pas les moyens de les protéger, ce n'est pas vrai.

Q. : Vous plaidez pour un dialogue avec ceux qui excluent la violence. Est-ce que de votre point de vue, cela peut vouloir dire avec le FIS, ou une partie du FIS ?

R. : Cela veut dire que si demain, autour de la table de négociation, certains dirigeants, quel que soit leur appartenance, se mettent à discuter, à partir du moment où l'on cesse de tuer, on peut commencer à discuter. Mais on ne peut pas faire les deux, cela me paraît difficile à accepter.

Je note avec satisfaction que désormais l'objectif affiché des autorités algériennes, c'est d'organiser des élections, le moment venu et à la limite, si des élections organisées d'un commun accord par des forces politiques jouant le jeu de la démocratie doivent avoir lieu, il ne m'appartient pas d'en déterminer au préalable les résultats.

Q. : Quel est l'état de nos discussions avec le Maroc ?

R. : Nous avons indiqué aux Marocains que nous n'acceptons pas que l'on discrimine les ressortissants français en fonction de leur naissance, c'est inacceptable sur le plan du droit le plus élémentaire, nous sommes en train de discuter avec les autorités marocaines afin de parvenir à une solution respectueuse du droit.

Q. : L'Europe à plusieurs vitesses est devenue la doctrine officielle du gouvernement. Est-ce que c'est également la doctrine du Président de la République ?

R. : Je n'ai pas senti dans le propos du Président de la République de différence avec notre approche. Faut-il, oui ou non, élargir l'Europe ? Je crois que la réponse est évidente est oui : il faut continuer à élargir, parce qu'on l'a promis, parce qu'on le demande, parce que c'est notre intérêt et parce que, si on ne le fait pas, l'Europe telle qu'elle est éclatera tout simplement.

Deuxièmement, si on le fait, faut-il transposer exactement les mécanismes qui existent pour qu'ils fonctionnent à 20, 24, 25 ? Là, la réponse est évidente : non. Cela aura déjà beaucoup de mal à fonctionner à seize, et au-delà cela ne marchera pas. Il faut donc faire un effort extrêmement important pour qu'on se voir une nouvelle organisation de l'Europe qui permette cela : tout le monde ne fera pas tout, et en même temps, de la même manière. Il faut donc une Europe plus souple, plus diversifiée, moins systématique que celle que l'on a établie en 1958 et aujourd'hui. Voilà : l'Europe à plusieurs vitesses, à cercles concentriques, l'idée générale est là et elle est incontournable.

Q. : Certains, comme Douglas Hurd, ne sont-ils pas hostiles à cette perspective ? Ne va-t-on pas vers une crise dans la préparation de la conférence de 1996 ?

R. : Je ne crois que cela aboutisse à une crise.


Interview du ministre des Affaires étrangères, monsieur Alain Juppé, aux radios (Paris, 1er septembre 1994)

Q. : Monsieur le ministre, la délivrance des visas est interrompue pour l'instant en Algérie. Qu'en est-il ?

R. : Ce n'est pas exact. Nous sommes en train de changer les modalités de délivrance des visas. Le problème devant lequel je me trouvais est tout à fait simple à poser : pouvais-je continuer à exposer la vie des fonctionnaires français, agents du ministère des affaires étrangères ou gendarmes qui étaient dans des bureaux ouverts au public, impossible à protéger, à sécuriser pour continuer à délivrer des visas comme avant, ou fallait-il changer la procédure de délivrance des visas pour mieux assurer la protection de nos fonctionnaires ? Entre ces deux solutions, je n'ai pas à hésiter. Je crois que mon devoir est la priorité du gouvernement français c'est de protéger les agents qui le servent sur le territoire algérien. Voilà pourquoi nous avons transféré, comme je l'ai dit, la procédure de délivrance des visas par boîte postale : on écrira. Une cellule, installée à Nantes, traitera ces demandes de visas. Il est exact que pendant quelques jours, il y aura une période de rodage, mais à terme, je pense que ce système permettra de traiter les cas urgents et importants. En tout cas, il est tout à fait inexact de parler de fermeture des frontières.

Q. : Un petit mot sur l'Irlande du Nord, Monsieur le ministre. On a l'impression que cela n'intéresse pas grand monde. Cela fait 25 ans de conflit, c'est à deux heures de Paris et il s'y passe des choses. Quelle est votre appréciation de la situation sur le terrain ?

R. : Moi, cela m'intéresse. Ce conflit a été long et tragique. Il y a eu des centaines de morts, aux portes de l'Europe, et ce conflit, là encore, est un peu d'un autre âge, fondé sur ce qu'il faut bien appeler une sorte de guerre de religion. Donc, les perspectives de le voir aujourd'hui s'arrêter sont pour tous les Européens, pour les Français en particulier, une très forte et une très importante nouvelle. J'espère que les engagements qui viennent d'être pris seront tenus et aboutiront rapidement à un règlement durable, à un véritable règlement de paix, à une réconciliation entre ces deux populations que rien ne devrait séparer en vérité.

Q. : Craignez-vous que l'unité du groupe de contact soit mise à mal par l'évolution de la position russe concernant la Bosnie ?

R. : Le maintien de la cohésion du groupe de contact est ma priorité. Vous savez que nous avons eu beaucoup de mal à obtenir la constitution de ce groupe. Il a bien travaillé, il a bien fonctionné. Il y a, c'est vrai, des différences de sensibilité et d'approche en son sein. Nous l'avons vu au cours des précédentes réunions. On le voit encore aujourd'hui. Eh, bien, réunissons-nous à nouveau pour en discuter et pour bâtir une nouvelle position commune.

Q. : Est-ce que la date du 15 octobre est un point fixe, une date butoir selon vous ?

R. : C'est une date de l'administration américaine, serais-je tenté de dire. La priorité, pour l'instant, à nos yeux, c'est d'essayer de tirer tout le parti possible des changements d'attitude des autorités de Belgrade. Il faut que nous vérifiions quelles sont vraiment déterminées à faire céder Pale. Si elles le veulent, elles le peuvent. Il faut donc mettre en place d'une manière ou d'une autre un contrôle de la frontière entre la Serbie et la Bosnie et, si ceci fonctionne, je pense alors qu'il faudrait s'engager dans la voie d'un allégement progressif des sanctions sur Belgrade. Voilà la carte qu'il faut jouer pour essayer d'éviter le recours à des solutions qui sont des solutions extrêmes.

Q. : Il n'y aura donc pas allégement des sanctions à l'égard de Belgrade sans un mécanisme de contrôle international de la frontière entre la Serbie et la Bosnie ?

R. : Je pense qu'il faut vérifier les choses avant de s'engager dans un allégement mais les modalités de vérification peuvent être discutées.


Interview du ministre des Affaires étrangères, Monsieur Alain Juppé, à RMC et France 2 (Paris, 1er septembre 1994)

Q. : Sur cette affaire de visas algériens, le fait que maintenant on ne puisse les obtenir qu'en France pose apparemment un problème aux Algériens eux-mêmes.

R. : Le problème qui m'a d'abord préoccupé, c'est le problème que cela pose aux Français. Il faudrait quand même rappeler pourquoi cette décision a été prise et pourquoi elle est mise en œuvre aujourd'hui. Nous avons, au début du mois d'août, enregistrer l'assassinat de cinq fonctionnaires français : trois gendarmes, deux fonctionnaires du consulat. Et nous avons donc décidé de prendre des mesures de protection. Le choix était très simple. Pouvions-nous continuer à exposer plusieurs de nos ressortissants pour continuer à délivrer les visas selon les procédures habituelles, ou fallait-il changer les procédures pour mieux protéger nos ressortissants ? J'ai choisi la première solution et pas la deuxième.

Il ne s'agit en aucune manière de fermer nos consulats. Il ne s'agit pas non plus de fermer nos frontières, cela va de soi. Les demandes de visas pourront être adressées par voie postale à un service spécialisé qui va s'installer à Nantes. Elles seront instruites et ensuite répercutées sur place par le canal de nos consulats.

Il est évident que pour mettre en place le nouveau système, il faudra quelques jours, quelques semaines, peut-être, ce qui peut compliquer les choses. Et je voudrais insister sur la seule préoccupation qui nous a guidé dans cette affaire : c'est de protéger les hommes et les femmes qui servent la France sur place en Algérie, et que nous n'avons pas le droit d'exposer.

Q. : Cela prendra combien de temps à un Algérien d'obtenir un visa ?

R. : Je ne peux pas donner de délai moyen.

Q. : … Quelques jours, deux semaines ?

R. : Ce peut être de l'ordre de quelques jours ou de quelques semaines.

Q. : Quels sont les critères d'octroi des visas ?

R. : Aucun critère n'a été modifié. Il y a une législation très précise, l'instruction des visas continuera sur les principes à se faire de la même manière. C'est simplement le lieu d'instruction qui sera modifié. Je pose simplement la question : pouvons-nous continuer, dans des endroits aussi exposés qu'Alger, Oran ou Annaba, d'ouvrir des bureaux dans lesquels il y a des fonctionnaires français que nous sommes incapables de protéger ? Ma réponse, je le répète, et très claire : c'est non.

Q. : La France n'est pas fermée aux Algériens ?

R. : Sûrement pas. Nos frontières ne sont pas fermées et, avec peut-être quelque retard au démarrage, la procédure d'instruction des visas sur poursuivra selon des modalités nouvelles.

Q. : Est-ce que, d'une certaine manière, ce n'est pas un peu une victoire des islamistes, puisque c'est un peu plus l'isolement de l'Algérie ?

R. : C'est un acte de responsabilité du gouvernement français, c'est comme cela que je le conçois, en ce qui me concerne.

Q. : Comment réagissez-vous à ce qui se passe à Belfast en ce moment, la déclaration de l'IRA ?

R. : Avec une immense espérance. Cet affrontement, cette véritable guerre civile qui a duré pendant tant d'années, qui a fait tant de morts, était un véritable cancer au cœur de l'Europe. Rien ne devrait séparer ces populations, sinon l'intolérance et le fanatisme. Je me réjouis de voie que des perspectives de paix réelles s'ouvrent enfin. J'espère qu'elles se concrétiseront le plus vite possible.