Texte intégral
À l'initiative de la France et de l'Allemagne, l'Union européenne, qui réclame la fermeture de la centrale de Tchernobyl, a décidé de prendre en charge, avec l'aide du G7, le remplacement des structures productrices d'énergie.
On ne peut pas fermer la centrale sans donner aux Ukrainiens de nouvelles sources d'électricité et de chauffage.
Des centaines de milliers de personnes en Ukraine, en Biélorussie et en Russie ont été irradiés en avril 1986.
Les conséquences médicales sont encore inconnues. Mais nous savons avec certitude que des milliers de personnes développeront dans les années à venir des cancers de la thyroïde et des leucémies.
Ces vingt enfants qui sont aujourd'hui traités dans le service du Professeur Aurengo en sont l'illustration.
La France ne peut pas financièrement prendre en charge tous ces malades.
Pour traiter tous ceux qui sont atteints, il faut que l'Ukraine et la Biélorussie possèdent les structures adaptées, en particulier des chambres plombées et des centres de greffes de moelle.
Fermer la centrale qui menace le monde est indispensable, tant pour les Ukrainiens que pour nous-mêmes. Si nous nous arrêtions à cette initiative, nous manquerions à notre devoir d'assistance envers tous ceux qui vont mourir.
L'Union européenne doit se mobiliser pour financer les structures de soins capables de répondre à ces besoins dramatiques. Ce que la France ne peut faire, l'Europe peut le faire.
La coopération médicale franco-ukrainienne se poursuivra et s'accentuera par la formation, des échanges, des jumelages entre services… Cette coopération est indispensable. Sans elle, les structures de soins que l'Europe doit mettre en place ne pourraient pas fonctionner.
Je souhaite favoriser et accentuer la coopération médicale franco-ukrainien et je compte proposer au conseil des ministres européens de la Santé un plan d'action afin que, dans les trois ans qui viennent, soient mises place en Ukraine et en Biélorussie des structures de soins adaptées aux pathologies, en particulier des chambres plombées et des centre de greffes de moelle afin que les malades victimes de cette catastrophe puissent être traités.