Texte intégral
Monsieur le maire, Monsieur le principal, Mesdames, Messieurs,
Chaque fois qu’un collège s’ouvre en France, c’est un pas de plus qui est fait sur la voie du progrès et de l’égalité.
Je me réjouis que le conseil général de Seine-et-Marne ait su, en accord avec les communes de Courtry, du Pin et de Villevaudé, répondre à la demande d’effectifs croissant dans la région.
Je sais que le principal du collège Maria Callas, M. Gérard Dupont, a travaillé pendant un an avec l’architecte et les entreprises chargés de la construction. Les professeurs, les personnes qui aident à l’encadrement des élèves, les lycéens, ont été consultés sur l’aménagement des lieux et le choix des mobiliers.
C’est donc une œuvre collective, le fruit d’une concertation exemplaire que nous inaugurons aujourd’hui. Vous êtes, je crois, le seul principal de France qui ait ainsi jamais créé le cadre de son projet pédagogique. Vous l’avez voulu agréable et serein. Permettez-moi de vous dire que c’est une réussite !
J’y vois une fois de plus démontrée la confiance que l’on peut mettre en ces personnes dévouées et compétentes que sont les responsables d’établissement. Je suis convaincu que l’amélioration de notre système d’enseignement repose, en premier lieu, sur l’accroissement du rôle, si important, que jouent les principaux et les proviseurs auprès de nos jeunes concitoyens et, disons-le, en faveur de notre avenir commun. Il faut qu’ils aient les moyens et l’autonomie nécessaires à l’accomplissement de leur mission et à la réalisation de leurs initiatives.
Vous avez su proposer un programme d’options stimulantes qui complète harmonieusement les enseignements généraux. Je pense, bien sûr, aux activités et aux sorties culturelles que vous proposez dans le cadre des options « théâtre » ou « arts plastiques ».
Deux classes de 6e seulement bénéficient aujourd’hui de ces enseignements. J’ai décidé que ces possibilités seraient offertes, dès l’année prochaine, à tous les élèves de 6e de cet établissement. C’est une question d’équité : j’ai donc jugé nécessaire une augmentation de la dotation horaire globale du collège Maria Callas.
Vous avez, M. le principal, enrichi l’emploi du temps des adolescents, de disciplines qui, le plus souvent, ne se pratiquent pas à l’école. C’est une mesure qui va dans le sens d’un meilleur aménagement du temps scolaire et d’une pédagogie plus équilibrée. Il est important que la formation générale soit assortie d’une découverte plus large des formes d’expression culturelle de notre temps. C’est ainsi que l’école donnera à tous les jeunes de France des chances égales d’épanouissement et d’intégration dans la société et, bien sûr, dans la vie économique et professionnelle.
Le passage par le collège, vous le savez, est décisif dans la formation d’un homme et d’un citoyen. Or, c’est, sans doute, le maillon le plus faible de notre système scolaire. Il faut à tout prix le renforcer. C’est l’un des objectifs que le ministre de l’éducation nationale, M. François Bayrou, a assignés au nouveau « Contrat pour l’école », qui est actuellement soumis au Parlement.
Le gouvernement a prévu un ensemble de mesures importantes en faveur des collèges. Il met en place un dispositif de consolidation en 6e, crée des études dirigées et surveillées, propose de nouvelles options et veille à faciliter l’information des élèves dans tous les domaines.
Je suis heureux que vous ayez eu le souci d’assurer une meilleure transition entre l’école primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire, en informant déjà les élèves de CM2 des options qu’ils pourraient choisir en entrant dans votre établissement.
Je tiens également à saluer les dispositions que vous avez prises pour ouvrir davantage votre collège sur le monde. Je sais que votre centre de documentation et d’information dispose d’outils informatiques modernes. La maîtrise des nouvelles technologies suppose un apprentissage. C’est pourquoi, j’ai tenu à ce qu’un poste complet de documentaliste fût créé ici, dès la rentrée 1995. Le « Nouveau contrat sur l’école » stipule, d’ailleurs, que tous les collèges de notre pays offriront désormais à leurs élèves et à leurs enseignants les services d’un centre de documentation et d’information. Là encore, c’est un devoir de l’école que d’apprendre à tous les jeunes de notre pays à se servir de ces moyens d’information modernes auxquels les citoyens de demain seront de plus en plus amenés à recourir. Je puis vous assurer, M. le principal, que tout sera fait pour que Mme Popowski [Popofski] puisse continuer à vous seconder de sa présence diligente au centre de documentation et d’information.
Enfin, il m’a paru important que les tâches d’administration et d’entretien soient assurées comme il convient qu’elles le soient par les créations de postes appropriées.
Concertation et ouverture, c’est sous ces exigences, M. le principal, que vous avez d’emblée placé l’exercice de vos responsabilités à la tête de cet établissement. C’est une entreprise exaltante que d’ajouter une pierre au grand édifice de l’éducation nationale. Je sais avec quel enthousiasme et quelle énergie les enseignants et les parents des élèves vous ont aidé à ouvrir cet établissement. Je comprends quelle motivation vous anime et quelle peut être votre fierté aujourd’hui.
En voyant ce qu’ensemble vous avez fait, j’ai plus confiance que jamais dans les destinées de notre école. Elle est souvent décriée. À tort, je dirais. On méconnaît trop le travail remarquable qu’effectue tous les jours l’école de la République. Elle change peu à peu, elle s’ouvre de plus en plus, elle adapte de mieux en mieux ses enseignements.
Le gouvernement a redéfini ses missions pour aider notre école dans sa grande mutation. Quelles sont nos exigences ? Ce sont celles de la République : lutter contre l’inégalité, accueillir et promouvoir la diversité, donner aux jeunes les moyens de construire l’avenir auquel ils aspirent.
Ces missions sont ambitieuses, mais nous saurons ensemble les mener à bien, avec patience et détermination.