Interviews de M. Ernest-Antoine Seillière, président du MEDEF, à France 2 le 27 octobre 1998 et Europe 1 le 28, sur les changements de statuts et de sigle de l'organisation patronale et les projets du MEDEF.

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Intervenant(s) : 

Circonstance : Convention nationale du CNPF à Strasbourg le 27 octobre 1998

Média : Emission Journal de 8h - Europe 1 - France 2 - Télévision

Texte intégral

France 2 - Mardi 27 octobre 1998

Q - Je ne peux plus vous appeler patron alors ?

- « Non, vous dites entrepreneur, ça nous parait en effet être mieux entendu… »

Q - Chef non ? Chef ou président ?

- « Non plus. Vous savez, ça c'est un peu le passé. Entrepreneur, c'est vraiment pour nous les gens de terrain et nous sommes décidés à représenter et à exprimer ce que nous avons entendu dans notre vaste tour de France sur le terrain. »

Q - M. Kessler parlait de libéralisme. Est-ce que c'est la nouvelle idéologie patronale ? Est-ce que ça veut dire que vous êtes à droite ou à gauche ? Où est-ce que vous vous situez ?

- « Ce qu'on a entendu dans notre tour de France, dans les forums régionaux, en rencontrant vraiment les entrepreneurs du terrain, c'est un message assez clair : ne cherchez pas à être ni idéologue, ni partisan. Ceci dit c'était peut-être en effet des attitudes d'hier, mais maintenant soyez concrets, faites réussir l'entreprise, dites haut et fort ce que nous pensons qui est bon ou qui est mauvais pour les entrepreneurs, pour les petits entrepreneurs. Vous savez il y a 1 350 000 entrepreneurs, ça compte. »

Q - Dans votre discours, vous dénoncez quand même la mauvaise gouvernance de l'Etat et vous faites un certain nombre de demandes de réformes très profondes, politiques. Vous faites quand même un acte politique important aujourd'hui.

- « Qu'est-ce que c'est que la politique aujourd'hui ? C'est gérer l'Etat, gérer la collectivité. Nous, les entrepreneurs, nous gérons nos entreprises et nous savons que depuis des années et des années, nous faisons de la productivité, nous améliorons de façon à ce que nos produits soient meilleurs et moins chers. Alors on dit à l'Etat : faites la même chose. Les structures administratives en effet doivent se simplifier, vos coûts doivent baisser et il ne faut pas considérer qu'on peut toujours faire appel à la dépense parce que la recette est là, il n'y a qu'à prélever, Donc nous disons à l'Etat : gérer, gérez-vous. Ce n'est pas de la politique, c'est du bon sens. »

Q - Alors là, enthousiasme, tout sourire, tout tranquille, donc maintenant vous allez bien vous entendre avec M. Aubry pour les 35 heures, vous ne direz plus de méchancetés sur ce que fait le Gouvernement Tout va bien, il y a une sorte de consensus politique avec le Gouvernement ?

- « Aujourd'hui on n'a pas parlé de tout ça parce que c'était un peu le quotidien. Mais on a voulu tout de même se situer en effet pour le 21 siècle. On a changé de nom, on a changé d'organisation et donc il y a quelque chose de très nouveau. Et les 35 heures vous savez, on les a mises sur le terrain. C'est là que l'on traite actuellement dans les accords entre partenaires sociaux. Nous demandons à ce qu'on respecte ce qui s'y fait Ceci est devenu, je dirais, non pas simple mais très limpide. La parole est au terrain. »

Q - Mais ce n'est pas votre échec les 35 heures ? Parce que dans le textile il y a un accord qui satisfait M. Aubry, on est en train de négocier dans le commerce, ça avance beaucoup. Comment vous allez faire pour rattraper cette image un peu ringarde que vous avez eu de refuser les 35 heures ?

- « Si les 35 heures c'est notre échec, c'est l'échec de la France parce que les entreprises c'est la France. Rien ne se fait, rien ne se paye dans notre pays si les entrepreneurs ne sont pas là pour faire l'emploi et produire des biens et des richesses, Alors vous savez, ça ne nous intéresse pas parce que, en effet, si on n'arrive pas à dominer le problème des 35 heures, ce que nous souhaitons beaucoup, par des accords et par des négociations, alors ce sera l'échec de la France. »

Q - Est-ce que vous allez continuer à cogérer certains organismes sociaux, je pense à l'assurance-maladie, car beaucoup ou certains d'entre vous, qui se sentent proches, comme M. Kessler, pensent qu'il faut arrêter la cogestion ?

- « Ce que nous avons entendu, en effet, là-aussi, de la base des entrepreneurs, c'est que notre rôle dans le paritarisme, c'est-à-dire en fait dans la gestion commune entre syndicats et entrepreneurs de la Sécurité sociale, tout cela, c'était tout de même, en effet, pas très efficace. Qu'est-ce qu'on y fait ? Y-est-on vraiment utile ? Quand on nous dit : vous devriez vous intéresser beaucoup plus aux problèmes de formation, d'éducation... Les lycéens, les jeunes sont dans la rue. Nous disons, au fond, que ce qui devrait être notre principale mission maintenant, nous les partenaires sociaux, c'est de regarder comment on forme les jeunes et peut-être moins comment on guérit les malades. C'est, en effet, quelque chose pour lequel nous sommes plus utiles. »

Q - Alors, réponse de l'ancien diplomate, typiquement. Alors, je repose la question, Est-ce que vous allez continuer à cogérer certains organismes sociaux, ou est-ce que vous vous apprêtez à quitter petit à petit ?

- « Je vais vous dire les choses également en diplomate, c'est-à-dire, en fait, en regardant franchement la réalité et en l'exprimant le mieux possible. Je vais vous dire ceci : si la Sécurité sociale doit être mieux gérée et que son nouveau directeur général s'engage dans la voie de faire, avec 100 milliards d'économies comme il l'a dit, un système de santé, voire meilleur qu'hier, nous appuierons et nous essayerons d'aider. »

Q - Vous restez ?

- « Si on constate que rien ne change, nous partons »

Q - Et vous mettez un délai à cela ?

- « C'est de l'ordre de quelques mois, peut-être une année, mais ce n'est pas pour l'éternité. En effet, nous pensons que ce n'est pas la peine d'assister, en mauvais gestionnaires, quelque chose qui ne se redresse pas, et donc, nous disons là aussi : en avant la Sécurité sociale. Il n'y a pas de raison. »

Q - Alors, le premier secrétaire du PS dit que vous êtes maintenant le leader de l'opposition ! Qu'est-ce que vous lui répondez ?

- « Je lui réponds qu'il se trompe complètement, qu'il fait de la politique, moi pas. Je lui laisse ses propos et je n'y réponds même pas, tant ils me semblent, excusez-moi du terme, démodés et loin de la réalité. »


EUROPE 1 : 28 octobre 1998

Q - Vous avez donc réussi le lancement du MEDEF, à Strasbourg. Personne ne regrette le CNPF, mort à 52 ans - il était peut-être temps. Pourtant, les sceptiques disent, ce matin, que le MEDEF est un autre CNPF, un nouveau nom pour le même but. C'est vrai ?

- « Oui et non. Nous sommes toujours les représentants des entrepreneurs, mais nous allons vraiment représenter les entrepreneurs différemment, c'est-à-dire, en fait, avec un contact réel avec notre base, par les unions territoriales, les différents MEDEF : MEDEF-Bouches-du-Rhône, MEDEF-Allier, MEDEF-Jura. Les départements seront représentés ; les entrepreneurs de la France entière en contact avec nous. »

Q - Mais la Une, c'est le MEDEF-Paris ?

- « Non, le MEDEF-Paris reflétera, vraiment, ce que les entrepreneurs de la base pensent. Je crois que c'est cela la novation. C'est donc là où le MEDEF va être profondément différent du CNPF. »

Q - Donc, E.-A. Seillière dit : je suis le chef, je les suis ?

 - « Exactement. Je suis le représentant des entrepreneurs de ce pays. Je n'ai pas à prendre la tête dans une direction qui ne serait pas profondément ressentie par la base. Et la base des entreprises de terrain, les petites entreprises de notre pays. 1,350 000 million d'entrepreneurs, c'est ça qui va nous représenter. »

Q - Mais pourquoi chez tant de patrons, y a-t-il ce complexe, cette mauvaise conscience, celte sorte de honte d'être patron ?

- « C'est fini. Je crois que ça a été peut-être, en effet, dans l'esprit du CNPF une défensive. Maintenant c'est fini. On sait que la France ne réussira qu'avec ses entrepreneurs. Nous le dirons, nous l'expliquerons, de manière totalement non partisane, qu'on en soit bien convaincu. Mais notre pays maintenant doit comprendre - alors il faut mettre en place l'Europe, l'euro et tout ceci - que les entrepreneurs, c'est vraiment la base de notre réussite. »

Q - Connaissez-vous l'histoire de cet homme qui se prenait pour un grain de blé, qui avait peur d'une poule, parce qu'elle ne savait pas qu'il n'était pas un grain de blé ? Combien de patrons savent-ils aujourd'hui qu'ils sont maintenant des entrepreneurs ?

- « Je crois qu'ils le savent bien et que la grosse poule de l'Etat commence à le comprendre. »

Q - Justement, avec l'Etat vous voulez être des partenaires ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

- « Nous voulons changer la qualité du dialogue avec l'Etat, parce que nous pensons que, jusqu'à présent, l'Etat, ceux qui l'animent et le gouvernent se valorisent en prenant leurs distances vis à vis de l'entreprise. »

Q - La gauche, ou la gauche et la droite ?

- « La gauche et la droite. De manière indistincte, ce que nous avons entendu de la base est profondément équilibré à cet égard. Personne n'attend de tel ou tel parti politique, aujourd'hui, quand on est entrepreneur, autre chose de la compréhension. Il n'y a plus d'attitude pour ou contre. Ceci est - malheureusement ou heureusement, je n'en sais rien - bien disparu. »

Q - Vous allez faire le tour des autorités politiques françaises pour l'expliquer, ça ?

- « Oui, je vais peut-être aller voir, avec notre nouveau titre de MEDEF - Mouvement des Entreprises de France - les leaders politiques des deux bords et leur dire : voilà ce que nous sommes devenus ; voilà ce que nous voulons faire. Changer en effet notre positionnement est une forme de proposition non politique, bien crédible dans sa démarche d'explication des besoins des entrepreneurs. Admettez-nous comme tels ; nous sommes la société civile. »

Q - Vous allez peut-être les surprendre en leur faisant cette promesse qu'on a entendue à Strasbourg : le MEDEF ne demandera plus un sou à l'Etat, il ne tendra plus la main. Ca veut dire que vous ne demanderez pas que cet argent, on le mette directement dans vos poches ?

- « Nous demandons surtout à ce que l'argent qu'on nous prend ne nous soit pas rendu sous forme de subventions complexes, auxquelles nous ne comprenons dans l'ensemble rien ; qui sont difficiles à mettre en oeuvre, qu'on prélève moins ; qu'on ne nous remette rien, si possible. Nous demandons en fait pas grand-chose, si ce n'est à faire notre métier, comme nos voisins européens, et c'est tout. Harmoniser, s'il vous plaît, c'est tout. »

Q - Quelle modestie ce matin !

- « Mais c'est une démarche, je crois, en effet, nouvelle que celle d'être modeste, parce que nous pensons que nous allons être compris. »

Q - Oui, c'est la contagion du politique qui prend le costume modeste, quoi. On va voir si ça dure. Vous donnez des conseils aussi à l'Etat, et vous dites : « qu'il se gère comme une entreprise » C'est : en avant l'Etat, entreprise aussi ?

- « Oui. Depuis 20 ans, en réalité nous faisons, nous, les entreprises, chaque jour des efforts pour être mieux organisées, plus efficaces, coûter moins cher. L'Etat ne le fait pas, c'est bien connu ; il se contente de prélever, c'est facile ; il se contente de dépenser, c'est facile. Alors nous lui disons : gérez-vous ! D'ailleurs il n'aura pas le choix ; l'Europe l'obligera ; il est en compétition, comme nous maintenant avec les Etats voisins. »

Q - Et hier, avec D. Kessler, vous demandez à l'Etat de réduire de 400 milliards, en trois ans, les dépenses publiques. C'est-à-dire 130 milliards par an. Mais comment ?

- « M. Kessler est un économiste ; il a donc... »

Q - Mais dans votre discours vous avez dit : 400 milliards...

- « J'ai dit : il y a 400 milliards de trop prélevés... »

Q - « Par rapport à la moyenne européenne. »

- « "Par rapport à la moyenne européenne." Il faut donc les rendre aux consommateurs, d'une manière générale, aux entreprises ; qu'on le rende donc - est-ce que c'est sur 3 ans, sur 5 ans ? je n'en sais rien - mais c'est bien l'objectif, en effet. »

Q - Au détriment de qui ?

- « Ecoutez, la dépense publique n'est pas quelque chose qui est inscrit dans les tables de la loi. Chaque année, il faudra en effet trouver, identifier, les économies à faire sur le fonctionnement de l'Etat. Nous avons assez dit que la structure de l'Etat est redondante ; il y a des échelons administratifs partout, des fonctionnaires qui sont en réalité en train de se donner du travail les uns au autres, partout. Vous savez qu'il existe, en effet, des consultants ; Mme Aubry les envoie aux entrepreneurs pour qu'ils mettent ensemble les 35 heures. Qu'elle se les garde ! Et qu'elle fasse, dans ses rangs un peu d'ordre, de façon à ce que l'administration fonctionne mieux ! Ca c'est une revendication. »

Q - Vous voyez, de temps en temps vous ne pouvez pas vous retenir. M. Aubry souhaite que le MEDEF prenne des positions différentes de celles du CNPF. Vous la rassurez ?

- « Je lui dis : Madame, vous verrez sur le terrain, où nous renvoyons la plupart des problèmes que vous nous posez. Vous verrez la réponse qu'on vous apporte. Et s'il vous plait, respectez cette réponse bien entendu. »

Q - « Mais sur le terrain, les entreprises signent, à tour de bras, les 35 heures ?

- « Mais très bien. Vous savez chaque fois qu'il y a une négociation qui est conclue, nous, MEDEF, nous disons : mais ça veut dire quel quelque part, sur le terrain, les choses s'arrangent ; on arrive à comprendre ; on arrive à se parler entre partenaires. La démarche de terrain est la nôtre ; les accords qui se font, nous ne les jugeons pas. S'ils règlent le problème des professions, nous sommes heureux. »

Q - Faut-il créer des fonds de pension à la française ?

 - « Bien sûr, pour que les salariés français prennent avantage sur le plan de ce que gagne les entreprises et les possèdent. C'est-à-dire que les dividendes et les gains au capital soient les leurs. A l'étranger actuellement, nous le savons : ce sont les salariés qui deviennent les propriétaires de leurs entreprises. Les retraités français ne sont malheureusement pas dans ce système, ils sont privés de cet avantage. »

Q - A propos de retraite, est-ce qu'il faut revenir sur la retraite à 60 ans ?

- « Je crois qu'on n'évitera pas, en effet, de revoir les 60 ans comme un joli mythe de la retraite. C'est un problème sérieux et je crois qu'il faut le regarder en face. »

Q - D. Strauss-Kahn a-t-il raison de miser sur une croissance durable autour de 2,7 %, aujourd'hui ?

- « De notre point de vue, non. Je crois que c'est imprudent. Nous estimons d'une manière générale que la croissance de l'armée prochaine devra être probablement inférieure à 2,5 %. Il y a donc un trou de financement, des dépenses excessives et c'est un problème devant lequel, je crois, le gouvernement se trouvera confronté l'an prochain. Nous ne nous en félicitons pas mais nous pensons, en effet, que le budget est imprudent. »

Q - Est-ce que vous demandez, vous aussi, une baisse prochaine des taux d'intérêt ?

- « Nous ne le demandons pas parce que nous ne pensons pas que ce soit le sujet principal mais nous pensons que la baisse des taux - nous avons actuellement des taux encore très bas - faciliterait probablement les équipements et la consommation. Cela dit, ce n'est pas une décision que nous pouvons prendre nous, et puis il faut faire attention, en effet, à ce que les rapports de force entre le futur euro et le futur dollar soient équilibrés. »

Q - Quelle valeur de l'euro souhaitez-vous ? Au passage, c'est important pour les exportateurs ou les entrepreneurs français qui vont exporter ?

- « La valeur de l'euro, la bonne valeur de l'euro sera la valeur de l'euro. C'est-à-dire que ce sont les marchés bien entendu qui vont la déterminer en fonction des éléments de compétitivité des nations associées dans l'Europe de demain face au dollar. Nous ne pouvons pas le décréter mais nous pensons, en effet, qu'il ne faut pas donner d'avantage, bien sûr, au dollar en le faiblissant de façon à ce qu'il soit très compétitif vis-à-vis de nous. »

Q - Je ne vous choque pas si je dis que le Medef est un mouvement li-bé-ral ?

- « Vous ne me choquez pas mais nous sommes libéraux et sociaux. Le social libéralisme - les entreprises le savent très bien -, il n'y a pas de réussite de l'entreprise sans réussite sociale, sans associer ces deux mots. Appelez-nous social, social-libéral, ce que vous voudrez, mais cela dit le mot de libéralisme ne nous choque pas, mais c'est vouloir nous définir et nous cantonner. Alors ce n'est pas la peine. »

Q - Comme T. Blair ?

- « T. Blair a fait une démarche sociale libérale que les entrepreneurs français apprécient. »

Q - Comme Schröder ?

- « Schröder, on hésite un peu. On ne sait pas encore trop où il va aller. »

Q - Et comme L. Jospin ?

- « On espère qu'il va aller dans le sens de T. Blair. »

Q - Vous n'allez pas nous faire croire à Strasbourg vous êtes venu encore plus proche de L. Jospin qu'avant ?

- « Mais L. Jospin est un Premier ministre qui gouverne avec l'espoir de rendre service à notre pays. Nous avons le même objectif et je ne vois pas pourquoi on n'arriverait pas à se rencontrer. Après tout la France compte pour les deux. »

Q - Au passage, vous vous dites libéraux, ou sociaux libéraux au moment où les Quinze mettent l'accent sur l'Europe sociale ?

- « Oui, mais les Quinze mettent l'accent sur l'Europe sociale avec des démarches qui sont parfois, comme on dirait, très libérales. Je crois que tout ceci est dépassé. En tout cas, nous, entrepreneurs, sachez-le, nous ne sommes ni des idéologues, ni des politiques, nous voulons la réussite des entreprises pour l'emploi. »

Q - Je vous écoute ce matin : vous commencez à parler avec un nouvel accent, celui du Medef. Est-ce que vous avez l'impression que, vous-même, vous allez être obligé de changer, ou peut-être êtes-vous déjà en train de changer ?

- « Je suis différent, c'est vrai, parce que je sens une base qui comprend ce que nous faisons et je me sens surtout capable d'aller la consulter pour ne pas être automatiquement dans des attitudes qui seraient jugées ceci et cela mais vraiment le reflet de ce que pensent les entrepreneurs, surtout les petits entrepreneurs, les entrepreneurs de terrain. Encore une fois, ce sont eux qui ont l'esprit d'entreprise, ce sont eux qui vont nous faire avancer. »

Q - Ceux qui ont perdu hier à Strasbourg ce sont les grands barons de l'ex-CNPF, les grands féodaux ?

- « Les grands barons de l'ex-CNPF ont compris les enjeux et ont permis et appuyé notre réforme. Je leur dis merci : sans eux on n'aurait pas pu le faire. »