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Midi-Libre : que se passe-t-il depuis le changement du CNPF en Medef ?
Denis Kessler : près de 100 jours après la naissance du Medef, une forte mobilisation est visible au niveau local. Nous organisions territoriales se transforment, comme aujourd'hui dans l'Hérault.
Notre objectif en 1999 et de construire un réseau d'entrepreneurs dont l'expression non partisane de raconter davantage dans la société civile. Nous entendons être une force de propositions.
Par exemple, nous indiquerons en mars à quelles conditions la seconde loi sur les 35 heures entravera le moins possible de la compétitivité.
Midi-Libre : partagez-vous les prévisions de croissance du gouvernement, qui table sur un taux de 2,7 % ?
Denis Kessler : j'aurais aimé partager cet optimisme. Malheureusement, l'économie française montre des signes de ralentissement, après les crises asiatique et russe et les incertitudes en Amérique latine.
Le moral des industriels s’est dégradé et les budgets d'investissement ont été revus à la baisse. A cela s'ajoute les effets permanents d’annonce - taxation éventuel des CDD, 35 heures, cotisations patronales - qui brouillent la visibilité des entrepreneurs.
La croissance s’érode. En 1999, Elle devrait être voisine de 2 %. Or, sur une hypothèse de 2,7 %. Pour éviter tout dérapage budgétaire, la réduction de la dépense publique est donc indispensable pour réduire les déficits sans prélèvements nouveaux.
Midi-Libre : concernant l'éventuelle taxation des CDD, comment réagissez-vous ?
Denis Kessler : il est regrettable de dévaloriser ces emplois en parlant d'emplois précaires. Les contrats temporaires - CDD et intérim - ont largement contribué à la décrue du chômage en 1998, avec 150 000 chômeurs de moins. Vouloir les taxer revient vouloir taxer la création d’emplois ! Nous ne pouvons donc qu’être opposés à ce projet.
En revanche, puisque les jeunes sont singulièrement concernés par les emplois temporaires, on peut envisager d’améliorer les conditions indemnisation des chômeurs de courte durée en respectant l'équilibre de l'Unedic.
Toutefois, nous n'examinerons cette question que si le projet de taxation des CDD et de l'intérim est abandonné et que si l'alourdissement de la contribution Delalande, c'est-à-dire la cotisation versée par les entreprises sur les licenciements des salariés âgés de plus de 50 ans, est affecté à l'Unedic.