Interview de M. Alain Richard, ministre de la défense, à France-Inter le 1er octobre 1998 et à Europe 1 le 3, sur le lancement de l'appel de préparation à la défense (APD).

Prononcé le 1er octobre 1998

Intervenant(s) : 

Circonstance : Première journée d'appel de préparation à la défense le 3 octobre 1998

Média : Emission Journal de 8h - Europe 1 - France Inter

Texte intégral

France Inter - 1er octobre 1998

Question : Un passage vers l'état du citoyen, n'est-ce pas ainsi que vous qualifiez l'appel de préparation à la défense, dont le coup d'envoi sera donné samedi ? 15 000 jeunes devront répondre à l'appel sur 220 sites. Au programme, une information sur les métiers de l'armée et une discussion pédagogique sur les buts de la défense nationale.

Réponse : Il s'agit de faire comprendre aux jeunes pourquoi est organisée la défense, à quels risques doit-elle faire face, comment est-elle structurée, comment les forces militaires agissent-elles dans les crises ou dans les conflits, comment les gens travaillent, en quoi consistent les métiers et quel est le profit des personnels de la défense. Cela permettra aux jeunes de s'exprimer, d'entrer ensuite dans la vie de citoyens, en ayant conscience de leur rôle car, un jour ou l'autre, ils devront donner un avis sur ce que feront ou ne feront pas les forces armées françaises dans des crises qu'ils comprendront. Il vaut mieux qu'ils aient vu de près comment travaillent et se préparent ceux qui, éventuellement, risqueront leur vie au service d'objectifs qu'ils auront choisis en tant que citoyens.


Europe 1 - 3 octobre 1998

Question : Le service militaire n'est plus. Il faut désormais parler de l'appel de préparation à la défense. Cela ne dure qu'une journée. Première séance de l'appel de préparation à la défense aujourd'hui pour 15 000 garçons à travers toute la France. Alors, au programme, ce matin, une série de tests pour déceler l'illettrisme, mais aussi un certain nombre de débats animés par les militaires. Pas question pour autant d'inciter les jeunes à faire carrière. Écoutez à ce propos le ministre de la défense.

Réponse : Ce n'est pas du tout une forme de recrutement parce qu'heureusement la défense se fait aujourd'hui avec un bon niveau d'attractivité. Ce sont des emplois qui, pour de multiples raisons, sont le signe d'un engagement personnel qui ont intéressé déjà beaucoup de jeunes. Il s'agit d'une prise de conscience, une vision globale de la défense qui peut ensuite, dans un certain parcours professionnel, amener un jeune – peut-être un an ou deux ans après –, à se dire qu'après tout, il y a là-dedans des jobs qui m'intéressent.

La journée est pour préparer des jeunes à leur devenir de citoyen eu égard aux décisions nationales de défense et pas du tout à être les participants individuels. En revanche, pour une fraction de la jeunesse qui le souhaite, l'armée professionnelle aura à ses côtés une réserve dans laquelle, un peu comme le système suisse, les jeunes peuvent faire des périodes pour contribuer à l'activité de forces, que ce soit dans la marine, dans l'armée de terre ou dans l'armée de l'air. Les jeunes, après avoir fait cette journée, s'ils le souhaitent, suivront volontairement une préparation militaire et pourront ensuite faire des périodes dans la réserve.