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Trois questions à Chirac
Oui au succès du Bicentenaire, non à ses fastes
Tour de France et visites des sites olympiques de Savoie en compagnie de Jacques Chirac, telles étaient les deux raisons conjuguées du déplacement de Jacques Chirac dans notre région hier.
Nous avons pu le rencontrer à l’Alpe-d’Huez, où il effectuait une visite tout à faire informelle.
Question : Monsieur le Premier ministre, pourquoi cette visite à l’Alpe-d’Huez, aujourd’hui, alors que l’arrivée du Tour de France dans la station avait lieu hier ?
Réponse : Je devais, à l’origine, suivre une étape complète du Tour de France de Villars-de-Lans à Aix-les-Bains. J’ai dû modifier mon emploi du temps en raison de la présence de chefs d’Etat africains à Paris que je tiens à recevoir car certains d’entre eux sont des amis. il m’a semblé néanmoins intéressant de venir rencontrer les coureurs du Tour de France au départ de Bourg-d’Oisans d’où je pouvais par ailleurs rejoindre facilement la Savoie en compagnie de Jean-Claude Killy. Vous n’ignorez pas que j’ai été associé depuis l’origine à l’aventure des jeux olympiques de 1992. Connaissant très bien le maire de l’Alpe-d’Huez, Jean-Guy Cupillard, j’ai voulu bien évidemment saisir l’occasion pour visiter cette station où j’ai obtenu quand j’étais jeune mon chamois d’argent ! Et je dois dire que j’ai été frappé par le développement et la qualité de cette station.
Question : Quel bilan dressez-vous des cérémonies de commémoration du Bicentenaire de la Révolution à Paris ? Etes-vous toujours critique y compris à l’égard de grands chantiers inaugurés à cette occasion ?
Réponse : Je n’ai jamais voulu faire la moindre polémique. Je n’ai jamais critiqué ces fêtes et j’ai même souhaité qu’elles réussissent car c’était l’intérêt de la France. Et je me suis réjouis qu’elles réussissent.
En tant que maire de Paris, j’ai apporté une collaboration sans réserve au préfet de police et à la mission du Bicentenaire. Ceci étant, je trouve que dans le contexte en valeur des problèmes dramatiques auxquels sont confrontés les pays pauvres, il y’a eu quelque chose d’excessif dans le luxe déployé et dans le coût de ces festivités.
En ce qui concerne les grands chantiers de Paris mon sentiment est contrasté. Je trouve que la pyramide du Louvre est très réussie. A l’opposé, je trouve que le ministère des finances est une injure à l’architecture parisienne. L’opéra Bastille est pour sa part architecturalement médiocre. Quant à la grande Arche c’est une prouesse technique mais elle s’intègre mal dans la perspective choisie.
Question : Allez-vous tirer quelques enseignements, pour l’organisation future du RPR, du mouvement des rénovateurs ?
Réponse : Tout mouvement de contestation est le témoignage d’un malaise. Il comporte donc un aspect positif si on l’entend sans se laisser impressionner. Cela nous a conduit à quelques initiatives utiles pour réaffirmer le caractère de rassemblement du RPR et donc sa vocation à réunir des gens qui n’ont pas forcément les mêmes opinions sur tout.
Les idées de courants ne sont pas de nature à effrayer un gaulliste et nous accueillerons tous les élus sans nous préoccuper de la taille de leur circonscription ou de leur commune.
Il n’y a pas de grands ou de petits élus. Le RPR prépare sur ces bases sa propre plate-forme en vue de ses assises de fin d’année qui ont pour but de renforcer l’union de l’opposition dans le respect de la sensibilité de chacun donc sans qu’il y ait fusion.
Quant au problème Front national, je dis oui aux électeurs mais non à ses dirigeants qui ont une philosophie à l’opposé de la nôtre.