Interview de M. Claude Allègre, ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie, dans "Le Parisien" du 14 janvier 1999 et à Europe 1 le 15, sur la lutte contre la violence des mineurs, l'adaptation de la gauche à la modernisation de la société, les stratégies énergétiques nucléaires de la France et de l'Allemagne, et les grandes lignes de la réforme de l'éducation.

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Média : Emission Journal de 8h - Europe 1 - Le Parisien

Texte intégral

14/01/1999 Le Parisien

Question :
La violence dans les établissements scolaires, cela s'aggrave, et même ça dégénère… en dehors des appels rituels à la fermeté, que pouvez-vous dire et, surtout, faire ?

Claude Allègre :
Ce que je fais. M'attaquer au problème méthodiquement, cas par cas, en mobilisant les moyens disponibles sur les cibles pour éviter de saupoudrer. Ça marche à Marseille, à Lyon. Dans d’autres cas, ça marche moins bien. Alors, nous travaillons. Nous essayons de comprendre, de modifier. Soyons modestes, appliqués, mais déterminés.

Question :
Est-ce que vous dites, comme Jean-Pierre Chevènement, qu'il faut mettre un terme, en les éloignant, aux agissements des « sauvageons » et autres « petit caïds » ?

Claude Allègre :
Pas n'importe comment ! Il faut toujours rétablir l'ordre et être ferme face à la violence mais en même temps, être attentif à la détresse humaine, surtout lorsqu'il s'agit de jeunes. Il faut dans certains cas, éloigner les meneurs de bandes. Ceci étant, je n'aime pas le terme de» sauvageons ».

Question :
Des enseignants sont de plus en plus souvent pris à partie…

Claude Allègre :
C'est inadmissible. Tout agression contre un enseignant doit, à l’avenir, être traité juridiquement comme un acte aggravé. Avec Elisabeth Guigou, nous allons annoncer des mesures sévères et rapides qui concrétiseront notre volonté.

Question :
Paie-t-on, aujourd'hui, comment on le dit à droite et aussi parfois à gauche,le prix de l'idéologie soixante-huitarde ?

Claude Allègre :
Je ne sais pas ce que cela veut dire, n’ayant moi-même jamais été un soixante-huitard.

Question :
Il y a des foulards qui réapparaissent dans les écoles…

Claude Allègre :
Ne médiatisons pas à outrance. Par ailleurs, ne dramatisons pas. Cela dit, une première évidence, l'école est faite pour accueillir. Pas pour exclure. Une autre évidence, il y a dans l'école, des règles absolues de neutralité et de strict respect des obligations scolaires. Je salue le sang-froid des enseignants face à problème très particulier. Tous savent les principes qui doivent nous guider rigueur, le respect de la loi et de la tradition laïque, mais aussi souplesse et humanité.

Question :
êtes-vous partisan, comme Daniel Cohn-Bendit, d'un assouplissement de la répression vis-à-vis de ceux qui utilisent des drogues dites « douces » ?

Claude Allègre :
Je sais, hélas, ce qui ce passe dans certains établissements scolaires. Alors, pardonnez-moi, mais je ne tolérerai pas, sur ce terrain, la moindre faiblesse.

Question :
Approuvez-vous la ligne Jospin-Chevènement sur les sans-papiers ?

Claude Allègre :
Totalement. Ce pays a besoin de repères. La générosité individuelle comme la compassion, que je comprends, ne peuvent se substituer à la loi républicaine.

Question :
La gauche n'est-elle pas aujourd'hui largement conservatrice, ce qui n'est pas forcément, pour elle, un handicap ?

Claude Allègre :
Je suis un homme de gauche jusqu'à la moelle. Pour moi, il n'y a aucun doute possible : la gauche, par définition, c'est, et ce doit être, la modernité. La gauche, à tel ou tel moment, a pu apparaître statique. Aujourd'hui, l'unité de l'équipe Jospin est évidente : des convictions de gauche, indéboulonnables, combinées à une volonté permanente d'adaptation, de modernisation de la société française. Un exemple dans mon champ de responsabilité : utiliser Internet, ce n'est pas contrairement à ce que prétendent certains esprits obtus, abandonner Corneille au Victor Hugo, ou l'étude du latin. Culture classique et modernisme vont évidemment de pair. Choisir entre les deux, ce serait l’archaïsme ! Je ne suis pas pour le retour à la plume Sergent-Major ! Mais, dans le même temps, nous rétablissons une véritable filière littéraire classique au lycée. C'est une première.

Question :
Lionel Jospin a-t-il demandé au pourfendeur de « mammouths » que vous êtes de mettre de l'eau dans son vin ?

Claude Allègre :
Il me fait profiter de son expérience, mais me laisse libre dans ma stratégie. Je sais pouvoir compter sur son plein soutien. C'est, pour moi, l’essentiel.

Question :
Beaucoup vous suspectent pourtant d' avoir freiné, voir arrêté, vos réformes parce que vous vous êtes heurté à un mur syndical…

Claude Allègre :
C'est ridicule. Il y a un océan entre cette impression et la réalité. Actuellement, nous abordons une nouvelle phase. Les réformes doivent entrer dans les faits et cela demande une autre stratégie avec la même volonté. La sensation de « respiration » que vous avez est donc logique. Mais le gouvernement de Lionel Jospin est plus que jamais le gouvernement des réformes. En 1999 dans mon ministère, les réformes se mettent en place, c'est ce que j'appelle l'année de récoltes.

Question :
Qu'attendez-vous du PS ?

Claude Allègre :
Qu’il soit un réservoir d’idées et, en même temps, qu'il apporte à l'action gouvernementale un plein soutien.

Question :
La gauche n’a-t-elle pas sous-estimée Jacques Chirac, que vous traitiez, il y a quelques mois, avec pas mal d’ironie ?

Claude Allègre :
Personne dans la majorité n'a jamais sous-estimé Jacques Chirac, surtout pas moi. Si certains l'ont fait, c'est dans son propre camp qu'il faut les chercher.

Question :
Comment analysez-vous la popularité du président ?

Claude Allègre :
Jacques Chirac me semble d'autant plus populaire que la droite est déglinguée. Il apparaît notamment, dans ce contexte, comme le môle de stabilité à droite. Mais ne vous y trompez pas, le môle de stabilité fondamental en France, aujourd'hui, c'est Lionel Jospin. Il ne tremble pas dans ses baskets. Le type solide, c'est lui. Moi, je sais avec qui je m'embarquerais dans une mer où il peut y avoir  des creux de huit mètres.

Question :
Des « creux de huit mètres », dites-vous… la cohabitation ira jusqu'au bout ?

Claude Allègre :
Je le crois.

Question :
Que vous inspire explosion du FN en deux ?

Claude Allègre :
Evidemment, c'est une donnée nouvelle importante de la vie politique française. Bien sûr, je préférerais la disparition du FN à son explosion. En tout cas, pour combattre l'extrême droite, plutôt que les vaines imprécations, attelons nous plus que jamais, comme le fait le gouvernement, aux réels problèmes auxquels sont confrontées les Français : l'emploi, la sécurité, l'égalité des chances. Le salut ne viendra pas de l’angélisme.

 

15/01/1999 Europe 1

J.-P. Elkabbach :
Ce matin pour votre ami L. Jospin et vous, il y a de nouvelles : une bonne et une mauvaise. La bonne : d'après la Sofres, s'il y avait des présidentielles, L. Jospin devancerait J. Chirac.

Claude Allègre :
 “Ce n'est pas à l'ordre du jour. Je ne vais pas faire de commentaire là-dessus.”

J.-P. Elkabbach :
C’est une mauvaise nouvelle ?

Claude Allègre :
“Ce n'est ni une bonne, ni une mauvaise nouvelle. C'est une nouvelle qui n'est pas dans le calendrier.”

J.-P. Elkabbach :
D'accord, c'est la langue de bois. L. Jospin répète si souvent, et avec tant de gourmandise, qu'il aime gouverner, gérer à Matignon, que tous le croient en campagne ! Vous le savez ?

Claude Allègre :
“Mais, c'est une erreur. Nous gouvernons la France, et nous essayons, collectivement derrière Lionel Jospin, de faire les réformes nécessaires pour adapter la France au XXIe siècle. Tout le reste, c'est du commentaire. »

J.-P. Elkabbach :
P.  Séguin, hier, a ironisé sur le Premier ministre. Il le trouve décevant, hésitant, en panne d’idées.

Claude Allègre :
“Vous savez c'est comme Monsieur Séguin : il vaut mieux qu'il garde ses chèvres plutôt que de faire des commentaires sur le Premier ministre, parce qu’elles vont se faire manger par le Front national. Quand on voit ce qu'il a fait en Rhône-Alpes, il ferait mieux de garder son troupeau. Chaque fois qu'il essaie de rassembler son troupeau, il y en a un qui s'en va dans un coin. Un jour, c'est M. Pasqua, un autre c'est M. Bayrou. Alors, M. Séguin, faute d’avoir des idées, a choisi uniquement : toujours contre la gauche. Alors, qu'il le fasse vraiment ! Hier, il a failli le faire : il est venu sur les sentiers de la droite. Et, comme la droite était contre les congés payés, contre les 40 heures, la droite est contre les 35 heures. À ce moment-là, il se positionne !”

J.-P. Elkabbach :
Quand l'opposition dit  - c'est son rôle - que L. Jospin n'a pas la stature. C'est un homme d'Etat, un bonhomme de gouvernement, mais il n'a pas la stature pour le rôle qu'il veut. Ce rôle, c'est ce que vous voudriez qu’il ait ?

Claude Allègre :
“Ne parlons pas du rôle qu’on voudrait qu'il ait ! Le pôle, le môle de stabilité dans ce pays, c'est L. Jospin, c'est le Premier ministre dans tous les domaines.”

J.-P. Elkabbach :
Vous voulez dire que ce n'est pas le Président de la République ?

Claude Allègre :
“Je dis que c'est le Premier ministre qui gouverne. Le Premier ministre et le référentiel. Chaque fois qu'il y a des décisions difficiles, le Premier ministre les prend dans le calme, la sérénité et l'équilibre. L'équilibre : tenir les deux bouts, gérer la France et la réformer.“

J.-P. Elkabbach :
L'équilibre cela veut dire que l'on ne fait ni l'un ni l’autre ?

Claude Allègre :
“On gère la France et on la réforme.”

J.-P. Elkabbach :
La mauvaise nouvelle : l'Allemagne abandonne le nucléaire et veut rompre ses contrats de retraitement des déchets de l'an prochain. Cela va coûter cher en emploi à la Cogema. Est-ce qu'il faut que l'Allemagne indemnise la France ?

Claude Allègre :
“Le fait que l’Allemagne abandonne le nucléaire, ce n’est pas nouveau. Ça a été annoncé pendant la campagne électorale. Pour l'instant, le problème c'est le traitement des déchets. Il faut qu'elle tienne ses engagements. Le gouvernement français sera très ferme là-dessus. Des contrats ont été signés, ces contrats doivent être honorés. C'est comme cela qu'on fonctionne dans le droit international. Deuxièmement, elle a pris une option concernant le nucléaire. Elle est souveraine par rapport à ça. Mais, cela ne touche pas la stratégie de la France. La France continuera à avoir sa production d'énergie, fondée sur le nucléaire.”

J.-P. Elkabbach :
La France ne renonce pas au nucléaire, même si ses alliés Verts français le réclament ?

Claude Allègre :
“La France est souveraine. Deuxième chose, cette la France va accélérer - cela dépend de moi - ses recherches, à la fois sur un nucléaire plus propre, et sur les sources d'énergies autre que le nucléaire, notamment la pile à combustible pour les voitures. Mais, il n'y a pas de modification de la politique énergétique de la France. Et Il y a simplement le fait que nous tenons compte du problème des déchets, et que par conséquent il faut aller vers un nucléaire plus propre.”

J.-P. Elkabbach :
L’insécurité croît dans et aux abords des écoles. On dit que la violence croit plus dans les collèges que dans les lycées. Vous promettez avec E.  Guigou, des décisions sévères et rapides. Quel type de décisions ?

Claude Allègre :
“Je veux que les enseignants soient totalement respectés et totalement en sécurité. Ils font leur travail, souvent dans des conditions très difficiles. En conséquence de quoi, désormais, tout acte d'agression sur un enseignant sera non seulement un acte aggravé, mais sera jugé rapidement. Nous étudions avec E. Guigou, les mesures concrètes pour que cela soit fait - c'est déjà fait dans un certain nombre de cas -, et pour faire en sorte qu'il y ait véritablement un tabou par rapport à des agressions, même verbales, sur des enseignants. Ceci étant, ce n'est pas seulement le problème juridique, c'est un problème concret. Nous avons fait un plan violence depuis un an. Nous ne nous vantons pas : il y a des résultats positifs. Par exemple, le lycée de Goussainville, l'année dernière, était le siège de violence en permanence. Maintenant, la violence a énormément diminué. Il y a d'autres cas : Lyon, Lille. Je crois qu'il faut traiter ce problème avec fermeté et avec humanité. Je dis avec humanité, ce n'est pas simplement une parole ! Un enfant peut toujours être récupéré. Mais, il ne faut pas saupoudrer, et accepter de s'attaquer aux situations, cas par cas, en coopérant entre l'éducation nationale, la police et la justice.”

J.-P. Elkabbach :
Ne croyez-vous pas qu'il est temps de sortir des études, de la réflexion, des promesses et d'aller dans les actes ?

Claude Allègre :
“Je ne suis pas du tout pour les études ; je n'étudies que dans le cas où notre technique ne marche pas ! Et vous ne me voyez pas faire de grandes conférences sur la violence. Nous travaillons, modestement, d'une manière continue. Simplement, il faut que tout le monde coopère dans ce domaine.”

J.-P. Elkabbach :
Il paraît que vous réclamez à J.-P.  Chevènement des renforts de police, et qu’ils ne viennent pas ?

Claude Allègre :
“Je réclame que les sorties d'école soient surveillées. Ce n'est pas assez le cas.”

J.-P. Elkabbach :
Les enseignants n’en peuvent plus, ils sont souvent en grève. Pour les étudiants, c'est la même chose. A Angoulême, ils abandonnent la cité universitaire pour cause d'insécurité. Est-ce que c'est tolérable ?

Claude Allègre :
“C’est intolérable ! C'est clair ! Je peux vous dire que, dépendant de moi, ce ne sera pas toléré. J'ai déjà fait des choses en ce qui concerne Nanterre. Nous avons fait des choses en ce qui concerne Villetaneuse. Et nous continuerons. Sur ce point, il y a une détermination totale du Gouvernement. Et je vais vous dire franchement, ce n'est pas un problème facile. Nous ne résoudrons pas l'ensemble des problèmes uniquement par des déclarations - j'en suis conscient plus que quiconque. Mais, je crois que notre société a besoin d'une réaction très nette en ne confondant pas les choses. C'est-à-dire les infractions qui ne doivent pas être tolérées et la prévention.”

J.-P. Elkabbach :
Entre Guigou et Chevènement, vous vous sentez de quel côté ?

Claude Allègre :
“Il n'y a pas de différences fondamentales entre Guigou et Chevènement. J.-P. Chevènement veut avoir une politique qui est nettement de remise en ordre. Il a raison. E. Guigou veut que les condamnations se fassent suivant la loi et les procédures. Elle a raison. Je ne perçois pas les choses comme ça.”

J.-P. Elkabbach :
Est-ce que Mme M. Aubry vous a remercié ?

Claude Allègre :
“Pourquoi devrait-elle me remercier ?”

J.-P. Elkabbach :
Vous avez recruté le plus grand nombre d’emplois-jeunes. Vous allez encore recruter en 99. Vous êtes l'homme qui fait baisser le chômage, vous allez recruter combien de jeunes cette année ?

Claude Allègre :
“Peut-être une vingtaine de mille, mais le problème important ce n'est pas cela. C'est qu’avec l'aide de ses emplois-jeunes, nous avons amélioré l'école. Nous avons créé de nouveaux métiers que sont les aides-éducateurs. Ils vont nous permettre, la semaine prochaine, de lancer l'école du XXIème siècle, ce fameux mythe ou l'après-midi il y ait de la musique, du sport, de l'initiation aux nouvelles technologies, de l'aide aux élèves. Eh bien, nous allons pouvoir la faire déboucher, cette école !”

J.-P. Elkabbach :
Dans l'école primaire ?

Claude Allègre :
“Dans l'école primaire !”

J.-P. Elkabbach :
Chaque enfant pourra apprendre à son rythme. C'est un peu l'école à la carte ?

Claude Allègre :
“L'école personnalisée. L'école plus proche des élèves. L'école où l'on accueille et où l’on aide les élèves. Et le professeur d'école deviendra à la fois le soliste qui apprend à parler, lire, écrire, compter, et en même temps le chef d'orchestre qui organise l'ensemble des aides-éducateurs pour faire une école plus vivante, plus près des gens et, plus égalitaire ! Parce que l'accès à la musique, à la culture ou au sport, c'est pour tout le monde.”

J.-P. Elkabbach :
Sur le fond, est-ce que, pour des raisons politiques, électorales, vous ne renoncez pas à réformer l'éducation nationale au rythme que vous vouliez ? Es ce que vous n'êtes pas en marche arrière aujourd’hui ? Peut-être parce qu'il y a le Snes qui fait pression.

Claude Allègre :
« Moins que jamais ! Nous sommes, au contraire, en pleine action, et en pleine concrétisation. Les parents verront, à partir du 1er février, ce que veut dire l'école du XXIème :siècle. La réforme des lycées commence en octobre prochain. L'harmonisation européenne, qui permet aux étudiants d'aller partout en Europe, est en marche. Le plan social étudiant – 1 milliard - a été voté. Les nouvelles technologies à l'école : avec un taux de 95 %, la France est deuxième en Europe, alors quelle était la dernière. Nous avons une offensive de réformes partout, mais des réformes pas pour réformer, mais pour améliorer.”

J.-P. Elkabbach :
Est-ce que vous avez cédé sur un certain nombre de points avec le Snes ?

Claude Allègre :
“Je ne cède pas !”

J.-P. Elkabbach :
Je sais que vous n'aimez pas l'entendre, mais on l’a beaucoup lu : il plie devant le Snes : il est coincé ; il va à Canossa… vous n'aimez pas, mais n'est-ce pas une réalité ?

Claude Allègre :
“Bien sûr que non, il n'y a qu'à lire les textes. Le fait qu'un grand syndicat d'enseignants participe avec tout le monde à la politique de réformes, avec son style - il aura son style, il aura ses demandes - cela rentre dans le jeu. Je pense que c'est une nouvelle force encore plus grande pour réformer.”

J.-P. Elkabbach :
M. Vuaillat s’en va : qu'est-ce que vous allez lui faire comme cadeau ?

Claude Allègre :
“je n'ai pas à intervenir dans les problèmes internes des syndicats.”

J.-P. Elkabbach :
Vous lui dites : au revoir, goodbye, quel cadeau ?

Claude Allègre :
“Excusez-moi, je ne peux pas vous répondre là-dessus.”