Editorial de M. François Fillon, ministre délégué à la poste aux télécommunications et à l'espace, dans "Respublica" de mai - juin 1996, sur la réforme de l'armée, intitulé "Une armée professionnelle ".

Prononcé le 1er mai 1996

Intervenant(s) : 
  • François Fillon - ministre délégué à la poste aux télécommunications et à l'espace

Média : Respublica

Texte intégral

Une armée professionnelle !

Avec cette décision, le chef de l'État est fidèle à un style : sur un dossier complexe, souvent marqué par les préjugés et les conservatismes, il a visé à l'essentiel. Nos forces armées doivent être adaptées aux missions fixées par notre politique étrangère et notre stratégie.

La fin de la guerre froide, en modifiant les conditions géopolitiques, exige une redéfinition de notre politique de défense. Le rang de la France, international et Européen, tout comme sa sécurité, suppose que nous renforcions les capacités de nos armées, appelées à intervenir loin, vite et fort. Au regard des nouveaux risques, notre stratégie d'action devient – on l'a bien vu dans le Golfe et en Bosnie – au moins aussi importante que notre stratégie de dissuasion.

La conscription ne pouvait perdurer au sein d'une armée appelée à se concentrer sur ses missions extérieures avec une efficacité maximale.

Mettre fin à la conscription n'est pas aisé car elle a été longtemps considérée comme l'expression d'un projet de société lié à la République. Les enjeux sociaux demeurent importants, même si le service national ne joue plus vraiment son rôle intégrateur. Tous ces points ont été débattus dans le cadre de la mission d'information parlementaire présidée par Philippe Séguin. Ils ont, naturellement, inspiré la décision du chef de l'État de maintenir les principes d'un rendez-vous citoyen et de volontariat.

Voici nos armées engagées dans une grande réforme nationale. Celle-ci, chacun doit en être conscient, répond d'abord à une certaine idée que nous nous faisons du rôle de la France au service de la sécurité et de la stabilité dans le monde.