Texte intégral
1. Vous voudrez bien excuser M. de Charette de ne pas vous répondre lui-même sur un sujet qu'il connaît bien et qu'il a évoqué à Pékin récemment. Il se trouve à l'heure actuelle avec le Président de la République au sommet de Charm el-Cheikh.
Effectivement, depuis le 8 mars l'armée de la République populaire a tiré quatre missiles sans charge explosive dans les eaux internationales aux abords de Taïwan. Hier encore, des manoeuvres aéronavales ont eu lieu dans le détroit, sans tir réel. Nous avons réagi. La France, membre permanent du conseil de sécurité, a regretté dès le 5 mars ces manoeuvres qui ne vont pas dans le sens de l'apaisement. Nous avons exprimé à cette occasion notre volonté de voir la stabilité prévaloir et notre opposition à tout ce qui ressemblerait à un recours à la force.
L'Europe, pour sa part, a déploré l'initiative chinoise et a souligné que même un accident pourrait conduire à une confrontation directe. Telle a donc été notre réaction politique qui s'accompagne d'un appel au dialogue.
2. Les relations des deux côtés du détroit de Taïwan traversent, depuis plusieurs mois, une phase de tension. Le dialogue engagé depuis 1992 entre Pékin et Taïwan est interrompu.
Cette tension est probablement liée au calendrier politique de Taïwan. Pékin ne peut se désintéresser du résultat des élections législatives qui ont eu lieu au mois de décembre ou de l'élection présidentielle qui va avoir lieu.
À l'occasion de sa visite à Pékin, il y a quelques semaines, le ministre des affaires étrangères a posé la question de la sécurité de Taïwan. Les dirigeants chinois l'ont assuré qu'il n'y aurait pas d'agression militaire contre l'île.
À propos de ce problème, nous sommes en contact permanent avec nos partenaires. Il serait, pour la France et pour l'Europe, consternant et dangereux qu'un acte militaire inconsidéré compromette le progrès économique dans cette zone et l'architecture d'une sécurité régionale qui est en train de se construire.