Déclaration de M. Hervé de Charette, ministre des affaires étrangères, sur la mise en oeuvre des accords de Paris pour la paix en Bosnie Herzégovine, Paris le 11 avril 1996.

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Circonstance : Entretien de M. de Charette et de M. Jadranko Prlic, ministre des affaires étrangères de Bosnie Herzégovine à Paris le 11 avril 1996

Texte intégral

J'ai été très heureux de recevoir le ministre des Affaires étrangères de Bosnie-Herzégovine. C'était la première fois que j'avais le plaisir et l'honneur de le recevoir à Paris. Nous avons donc pu procéder à un bilan de la situation actuelle.

Nous avons en projet la mise en oeuvre des accords de Paris, dont la première phase s'est déroulée de façon à peu près conforme à la lettre des accords, à la notable exception des prisonniers. Cette question est maintenant, semble-t-il, résolue. Nous avons maintenant d'autres phases très importantes : la reconstruction, qui donnera lieu à la conférence de Bruxelles à la fin de la semaine, l'organisation des élections, la discussion sur l'équilibre des forces, beaucoup de questions qui sont tout à fait importantes et qui vont déterminer l'avenir de la Bosnie-Herzégovine. C'est de toutes ces questions que nous avons parlé de façon très approfondie, très ouverte avec mon collègue et je me suis félicité de trouver en face de moi un partenaire à l'esprit concret, décidé à appliquer pleinement les accords de Dayton dans les mois qui viennent, de telle sorte que cette année 1996, qui est une année essentielle pour l'avenir de la Bosnie-Herzégovine, soit vraiment un succès et soit le retour du printemps dans ce malheureux pays.

J'ai dit au ministre que la France était tout à fait disponible pour apporter sa contribution à l'application pleine et entière des accords de Paris, auxquels elle se tiendra. Elle manifestera la plus grande détermination et la plus grande fermeté chaque fois qu'il y aura la tentative de ne pas appliquer ces accords, non seulement dans leur lettre mais dans leur esprit.

Q. : Comment jugez-vous le refus des Serbes de Bosnie de participer à la conférence des donateurs demain à Bruxelles ?

R. : L'aide de la communauté internationale est destinée à la reconstruction de la Bosnie-Herzégovine. Il faut prendre les choses comme cela. Il est donc hors de question que cette aide puisse aller directement aux uns ou aux autres. Dans ces conditions, le partenaire de la communauté internationale, c'est la Bosnie-Herzégovine. Je considère que l'attitude des responsables de Pale est contraire à la lettre et à l'esprit des accords de Paris et augure mal de leur intention d'appliquer sincèrement les accords qu'ils ont signés.