Texte intégral
Il y a un temps pour résister. Il y a un temps pour construire. Il y a un temps pour critiquer. Il y a un temps pour proposer.
Nous sommes arrivés au temps de la fondation.
Oui, la droite peut se réveiller.
Oui, la droite doit se rassembler.
Oui, la droite va s'affirmer. C'est même notre ambition.
À nous de décider ce que nous allons faire ensemble.
Nous avons déjà remporté des victoires. Nous avons déjà imprimé notre marque dans le paysage politique.
Notre première victoire, c'est une droite qui n'a plus peur de se dénommer. Grâce à votre nombre (plus de 22 000), grâce à votre détermination, vous avez contraint les états-majors de l'opposition à se nommer autrement.
Désormais, ils semblent n'avoir plus peur de se dire de droite. Nous pouvons nous en féliciter. Nous voulons une opposition fière d'elle-même qui, tout entière, face à la gauche, se réclame de ses origines et de ses convictions, à commencer par le nom qui la désigne.
Nous ne voulons plus voir cette droite honteuse, ces élus « sans étiquette », cette mauvaise conscience rampante.
Dire son nom : c'est le premier acte d'affirmation.
Notre deuxième victoire : c'est d'avoir créé un mouvement transparent : le financement est affiché au grand jour, le nombre d'adhérents est constaté par huissier. Dans cette période, marquée par l'opacité des procédures et des financements, ce comportement est essentiel. Il est la première condition de la confiance que nos concitoyens porteront aux mouvements politiques. Je constate que les dirigeants des formations de l'opposition commencent à évoquer la nécessité de ces procédures de clarté. Ils s'interrogent même sur le financement de notre mouvement. Je leur dis très publiquement : nos comptes leur sont ouverts.
Les Français sont si troublés par les malversations en tout genre qu'ils favoriseront instinctivement ceux qui s'imposeront ces exigences.
Mes chers amis, oui, la Droite va s'affirmer.
À nous, de dire qui nous sommes.
Nous sommes là pour faire de la politique, nous sommes réunis par des convictions. Ce sont des convictions depuis trop longtemps souterraines. À nous, d'en favoriser l'émergence. À nous, de faire naître autour d'elles un nouvel enthousiasme. Nous espérons pour notre pays autre chose que la médiocrité présente.
Nos espoirs sont enracinés dans des valeurs. Nos espoirs sont concrets. Nos espoirs sont modernes. Nos espoirs sont réalistes.
Que cela plaise ou non, nous ne sommes pas une droite d'intérêt, nous sommes une droite d'idéal et de convictions.
Nous sommes personnalistes.
Qu'est-ce que cela signifie ? D'abord, que l'homme est sacré. Tout homme, quelle que soit sa race, sa classe, sa religion, son opinion. La plupart de nos concitoyens partagent cette conviction qui fonde les Droits de l'homme. Mais, nous, nous allons plus loin. Quand nous parlons des droits de l'homme, nous entendons l'homme en tant que personne, et non en tant que simple individu. Nous disons avec Emmanuel Mounier : « l'individu pour la société, la société pour la personne ».
La personne est responsable. Elle est liée à ses actes dans le temps. Elle est liée à ses communautés d'appartenance, dans l'espace. Tandis que l'individu n'est lié à rien, et fait ce qu'il veut dans l'instant, selon son bon plaisir.
Il suffit de visiter certaines banlieues, d'aller à la rencontre des chômeurs marginalisés, de mesurer la désespérance des malades abandonnés pour connaître les limites de cette société individualiste où chacun est libre de ses caprices, se croit libéré de toute dette et de toute responsabilité et où tant d'individus finissent dans une terrible solitude, où les SDF sont les sans domicile familial, les nouveaux « sans famille ».
La personne est autonome. Elle a ses propres projets, ses propres initiatives. Elle doit pouvoir créer, inventer par elle-même. L'individu, lui, devient rapidement l'allocataire de l'État-providence.
Nous voyons bien le malheur de cette société où nul ne peut bouger sans une masse d'autorisations administratives ; où l'État s'occupe de tout, gère notre argent, éduque nos enfants et octroie, sans même les regarder, une aide d'urgence aux malchanceux.
L'homme est plus heureux s'il possède une capacité d'autonomie personnelle. L'assujetti de l'administration ne devient-il pas « le sujet » de l'État.
Alors, que devons-nous faire pour instaurer cette société de personnes ?
L'autonomie suppose la liberté de souscrire une assurance santé privée, une assurance-chômage privée. De constituer nos retraites au travers de fonds de pension. Actuellement, les lois l'interdisent. Le secteur public doit cesser de dépenser en notre nom près de la moitié de notre salaire réel. Il faut réduire les dépenses publiques pour diminuer significativement et franchement les prélèvements obligatoires.
L'autonomie suppose la possibilité pour les personnes privées de travailler directement à l'intérêt général. Il faudra, par des incitations fiscales notamment, permettre la multiplication des associations d'insertion, des structures caritatives, des fondations privées.
L'autonomie suppose la possibilité pour toute structure de se gouverner par elle-même, autant qu'elle le peut.
Réclamons l'autonomie des lycées, l'autonomie des universités, seule capable de résoudre les problèmes grandissants de l'éducation nationale. Il n'est plus possible de continuer à piloter plus d'un million de fonctionnaires à coup de circulaires et de notes depuis la rue de Grenelle.
C'est l'autonomie des établissements qu'il faut reconnaître.
C'est la possibilité de parcours personnalisé pour chaque élève.
Ce sont des projets pédagogiques adaptés à chaque établissement.
Pour nous, l'éducation est la première des égalités.
La responsabilité suppose un lien juridique entre les parents et leurs enfants. Nous sommes d'abord responsables des enfants que nous avons mis au monde.
La responsabilité engage aussi les plus jeunes qui doivent en faire l'apprentissage. C'est pourquoi nous réclamons que les petits délinquants réparent ou compensent le dommage qu'ils ont infligé à la société, à l'instar de ce qui se passe à New York.
La responsabilité engage aussi les plus démunis. C'est mépriser un homme que de le décharger de tout devoir envers la société. N'est-il pas anormal que la moitié de nos concitoyens soit entièrement exemptée d'impôts sur le revenu. Car celui qui ne participe pas aux frais perd la mesure des coûts. Ne serait-il pas plus juste que tous payent une somme, même très faible.
De la même façon, il est inacceptable que les allocations de type RMI finissent par décourager le travail. À nous de proposer des mesures qui, au contraire, encourageraient l'activité.
Nous sommes libéraux, ce qui signifie : liberté, d'abord. Ou si vous préférez, autant de liberté que possible, autant d'État que nécessaire.
Pour nous, l'État a d'abord en charge de garantir les conditions de la liberté des personnes et des groupes. Pour cela, il doit assurer la sécurité sur toute l'étendue du territoire sans exception car il n'y a pas de liberté sans sécurité. Nous ne voulons pas voir en France des zones de non-dit.
La montée de la violence, la multiplication des agressions, les exactions des casseurs sont inacceptables.