Article de M. Dominique Baudis, vice-président du CDS et député européen, dans "Démocratie moderne" le 16 novembre 1995, intitulé "Refondation : la démocratie retrouvée", et déclaration à Lyon le 24 novembre 1995 publiée dans "Démocratie moderne" le 14 décembre, sur la création et la stratégie de Force démocrate, la construction européenne.

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Circonstance : Congrès de la refondation du CDS en Force démocrate à Lyon les 24 et 25 novembre 1995

Média : DEMOCRATIE MODERNE

Texte intégral

Date : 16 novembre 1995
Source : Démocrate Moderne

Alors que le gouvernement accélère le rythme inévitablement douloureux des réformes – protection sociale, fiscalité, etc. – nous allons dans quelques jours nous retrouver à Lyon pour refonder notre famille politique.

Lancer un parti nouveau dans pareil contexte relève d’une volonté courageuse et peut s’avérer un pari difficile. Inquiets pour leur avenir, accaparés par leurs problèmes, nos concitoyens désabusés sont-ils prêts à entendre un message politique de plus ? Réussirons-nous notre ambitieuse entreprise ?

Oui, à deux conditions :

Répondre aux aspirations des Français. Ils ne nous écouteront que si nous sommes capables de proposer des solutions à leurs préoccupations et de dissiper leurs doutes.

Délivrer un message vigoureux, celui du nouveau Centre. Notre démarche doit être réellement originale, apporter une dimension jusqu’alors inexistante dans le débat public de notre pays.

C’est pourquoi notre mobilisation pour la refondation doit se prolonger dès le lendemain du 25 novembre, par un intense travail de communication et de terrain autour de nous, là où nous pouvons avoir quelque influence.

Parlementaires, élus locaux, militants, nous devons tous additionner nos efforts et les faire converger. Décidés à faire grandir notre mouvement, nous devons sans tarder préparer tous ensemble les multiples échéances électorales du printemps 1998 grâce à un travail de fond pour mériter dans moins de trois ans un plus grand rôle dans la vie politique française, assise sur une organisation plus efficace et plus structurée.

Notre arme première pour cette conquête, c’est la démocratie, aptitude à l’écoute et au dialogue avec les autres et transparence dans le fonctionnement de notre futur parti.

En cette fin de vingtième siècle, les citoyens ne supportent plus un système d’autorité élitiste : l’opinion toujours plus exigeante a soif d’information, de débat, de concertation, de décisions partagées et non plus imposées.

Qui mieux que la famille des démocrates, la nôtre, rénovée et élargie, portée par un élan neuf, pourrait concrétiser ces valeurs simples, mais actuelles, dans un engagement réhabilité au service de la Cité, c’est-à-dire au services des autres ?


Date : 14 décembre 1995
Source : Démocratie Moderne

« Ici même à Lyon, au lendemain de l’élection présidentielle une force politique est née. C’était il y a près de trente ans, autour de Jean Lecanuet. Je sens le même enthousiasme que celui qui nous animait.

Je suis déjà fier de notre drapeau que nous venons de choisir, des mots qu’il porte, des couleurs qu’il arbore, celles de notre pays, enrichi des étoiles de l’Europe.

Nous avons raison de revendiquer si fortement notre attachement à la construction de l’Europe unie : nous sommes la seule formation politique unanimement et clairement engagée dans ce combat.

1996 va constituer une échéance importante pour l’Europe, même si on en parle peu actuellement.

Le contexte économique et social va inévitablement interférer dans les débats à venir et cela ne sera sans doute pas en faveur de l’idée européenne, mais plus probablement à son détriment. Nous devons donc être dès à présent vigilants et faire entendre la voix de l’Europe le moment venu.

Plus que jamais dans notre monde instable où la disparition des deux blocs a cédé la place à de graves incertitudes, l’Europe unie constitue un espace de paix et de tolérance que nous devons non seulement préserver, amis aussi renforcer. La présence de notre ami Karl Lamers, que je salue, est à cet égard un signe fort car l’entente franco-allemande demeure la clé de voûte de la construction de l’Europe unie. »