Texte intégral
* Accords de Dayton
L'accord conclu le 21 novembre à Dayton marque une étape que nous souhaitons décisive sur le difficile chemin vers la paix en Bosnie. L'espoir peut enfin renaître dans les populations meurtries par quatre années de guerre. Vous, soldats français engagés dans les opérations en ex-Yougoslavie depuis 1992 au service d'une mission de paix et de sécurité, les avez chaque jour côtoyées, secourues, souvent protégées, parfois libérées de la violence destructrice qui les menaçaient à chaque instant. Votre compétence et votre efficacité ont joué un rôle déterminant. Au moment où s'engage une phase nouvelle, et sans aucun doute semée d'obstacles, mes pensées vont d'abord à ceux qui sont tombés, en Bosnie et en Croatie, au service d'une telle cause, à ceux aussi qui sont touchés pour longtemps dans leur chair, à nos deux pilotes prisonniers enfin, dont j'espère la libération prochaine.
Les armées françaises seront, demain, engagées dans une nouvelle mission, pour l'application du plan de paix qui sera prochainement signe à Paris par toutes les parties au conflit.
* Nouvelle politique à l'égard de l'ex-Yougoslavie
Je tiens à vous rappeler que le Gouvernement confirmera la même ligne de conduite qu'il a constamment tenue depuis le 22 mai dernier : détermination, solidarité, rigueur :
Détermination, dans le droit fil des instructions données d'emblée par le Président de la République, en pleine « crise des otages » sur tout le territoire de la Bosnie et singulièrement à Sarajevo. La création de la force de réaction rapide lors de la conférence de Paris, le 3 juin, l'appel lancé le 14 juillet par le Président de la République pour qu'un terme soit mis aux actions serbes contre les zones de sécurité de Bosnie orientale, le déploiement des moyens de la force de réaction rapide sur le Mont Igman durant l'été, l'engagement de tous dans les opérations conduites en réplique au bombardement de Sarajevo le 28 août : toutes ces décisions ont ouvert la route à un véritable processus de paix.
Solidarité avec nos partenaires européens, sur le terrain, ou au sein du groupe de contact dont le plan a servi de référence aux accords de Dayton et avec les Américains dont je salue l'engagement et la détermination de ces derniers mois. Nous avons pu faire respecter, y compris par la force, les principes que nous avions arrêtés ensemble, puis exploiter l'occasion qui s'offrait enfin aux négociateurs. Solidarité avec les peuples de l'ex-Yougoslavie, quelle que soit leur origine, ballottés par la guerre, l'exode, la faim et la peur ; avec la population de Sarajevo en particulier, qui doit retrouver, enfin, son unité et sa liberté, sous la protection des soldats de la force alliée.
Rigueur enfin, dans la mise en oeuvre des missions qui nous incomberont dès le mois de décembre. La France a participé étroitement à la préparation du plan de paix agrée le 21 novembre. Elle sera présente dans sa réalisation, après que les autorités politiques françaises et celles de l'Alliance auront approuvé la planification militaire préparée avec l'organisation atlantique.
Je n'ignore pas les difficultés qui nous attendent. À la veille de ces échéances décisives pour notre action dans la région et plus largement pour l'avenir de la sécurité européenne, je tiens à vous assurer que nous y ferons face ensemble et vous renouvelle toute ma confiance.
* Plan Vigipirate
Le Premier ministre vient de me faire part de sa vive satisfaction quant à la manière avec laquelle les forces armées apportent leur concours à la mise en application du plan Vigipirate. Cette contribution, qui parait aujourd'hui essentielle à l'équilibre du dispositif en vigueur, est vivement apprécié. Je m'associe pleinement à ce message d'encouragement et j'exprime mon entière confiance aux militaires des unités engagées sur l'ensemble du territoire dans la lutte contre le terrorisme.