Texte intégral
Chers camarades,
Chers amis,
Merci, bien entendu, aux militantes et militants Force ouvrière, aux non syndiqués et aux adhérents d'autres organisations qui, en étant présents aujourd'hui, montrent que leur objectif, c'est d'abord et avant tout la défense et la représentation, en toute indépendance, des intérêts des travailleurs actifs, chômeurs et retraités.
Merci aux camarades présents et qui sont actuellement en lutte, ceux des cheminots, ceux de la SEITA, ceux du musée d'Orsay et ceux des magasins Metro.
Aujourd'hui, samedi 21 novembre 1998, Force ouvrière après une initiative :
Montrer publiquement, en manifestant, que les salariés, les chômeurs, les retraités entendent prendre en main leur avenir. Ils sont lassés d’attendre, ils veulent que ça bouge, ils ne veulent plus que leurs enfants s’écrasent contre les murs du chômage et de la précarité, ils veulent pouvoir vivre aujourd'hui en sachant que, s’ils sont malades, ils pourront se soigner, et qu’à la retraite, ils auront de quoi assurer leurs besoins. Ce sont là des demandes et attentes simples mais fortes, ce qui les rend incontournables.
Aujourd'hui, seule une organisation syndicale comme la nôtre pouvait prendre une telle initiative. Ce n'est pas une question de courage ou d'opportunités, c'est tout bonnement l’expression de l'indépendance syndicale, c'est-à-dire de la liberté de comportement du syndicat.
« Si vous ne venez pas aux revendications, les revendications viendront vers vous »
Cette manifestation est dictée par notre volonté de dire haut et fort quelles sont les revendications des travailleurs.
Mes chers camarades, un des messages que nous voulons aujourd'hui adresser au gouvernement et au patronat est le suivant : si vous ne venez pas aux revendications, les revendications viendront vers vous. Ces choses-là doivent être dites clairement. C’est l’un des objectifs de ce 21 novembre 1998.
Quand on regarde l'histoire, on constate que les gouvernements ont d'autant mieux répondu aux aspirations des travailleurs que ceux-ci ont su exposer leurs revendications et établir un rapport de forces.
Vous m'avez déjà entendu dire que l’une des grandes différences entre 36 et aujourd’hui, entre les 40 heures et les 35 heures, c'est la détermination des travailleurs à se faire respecter, à faire entendre leurs revendications.
Aujourd'hui, un peu partout dans le monde, les gouvernements, quels qu'ils soient, sont, de gré ou contraints, soumis au libéralisme économique, c'est-à-dire à cette forme exacerbée du capitalisme qui place les pouvoirs publics en position de subsidiaire vis à avis des firmes multinationales.
La crise économique et financière qui s'est déclenchée il y a un an en Asie du sud-est, et dont on ne mesure pas encore tous les effets, est la conséquence d'un triple mouvement de privatisation-déréglementation-libéralisation engagé dans les années 80. Mouvement qui, fondamentalement, a surtout eu comme conséquence d’accroître partout les inégalités sociales et économiques, les riches devenant plus riches, les pauvres de plus en plus pauvres.
À l'arrogance de la richesse, l'ensemble des travailleurs doit répondre. C'est aujourd'hui une condition du vivre ensemble, une condition de la cohésion sociale.
Par définition, une société dans laquelle les riches se protègent dans leurs quartiers et les pauvres sont cloîtrés dans leur ghetto ne peut devenir ou demeurer une démocratie. Elle est la proie de tous les dangers, y compris du danger raciste, xénophobe et antisémite, qui se nourrit du terreau de la misère.
C'est pourquoi, mes chers camarades, il ne suffit pas de dénoncer ces idéologies, il faut se battre contre les causes de leur éclosion et de leur développement. C'est cela aujourd'hui le courage politique, économique et social.
C'est aussi pourquoi le syndicalisme indépendant a un rôle essentiel et irremplaçable : celui d'être un syndicat qui reste un syndicat.
Et nous en avons assez des donneurs de leçons qui ne savent pas ce que signifie vivre avec un salaire de 6 000 francs par mois.
Cela, mes chers camarades, vaut, bien entendu, quels que soient les pouvoirs, publics ou privés, quels que soient les gouvernements et les couleurs auxquelles ils se réfèrent.
Les revendications que nous réaffirmons aujourd'hui sont essentielles. Elles touchent au niveau et aux conditions de vie, à l’emploi, à la protection sociale collective, à la durée du travail.
Toutes conditionnent un sentiment de plus en plus fort : être respectés.
Alors, mes chers camarades, en avant les revendications !
Augmenter le pouvoir d'achat des salaires, retraites, pensions, allocations et minima sociaux est indispensable. C'est non seulement un facteur d'espoir, mais aussi une nécessité sociale et économique. Non ne pouvons pas accepter d'entendre à la fois que les retraités percevraient trop et que les salariés devraient accepter la modération salariale. Quelle société nous prépare-t-on avec de telles affirmations ? Quels espoirs et quelle image pour les jeunes, qui peinent de plus en plus à trouver un vrai travail avec un vrai salaire ?
Et nous en avons assez des donneurs de leçons qui ne savent pas ce que signifie vivre avec un salaire de 6 000 francs par mois.
Devant ce symbole du capitalisme qu’est la Bourse des valeurs, exigeons des employeurs qu’ils s'intéressent plus à l'activité économique, qu’à la progression de leur patrimoine financier.
La spéculation est à l'économie ce que le casino est au jeu : un terrain sur lequel les plus défavorisés sont toujours perdants.
Dans la même logique, les fonds de pension, nouvelle mouture de la vieille association capital-travail, ont pour fonction d'essayer de sensibiliser les travailleurs à l'importance de la rente au détriment du salaire.
Regardez bien, mes chers camarades : la privatisation de la sécurité sociale est en marche. On commence toujours par introduire l’accessoire, mais, comme souvent, celui-ci a vocation à devenir l’essentiel.
Mettre en place la capitalisation, c'est opposer le salaire à la rente, la rente à l'emploi. C'est faire dépendre le niveau de vie des retraites des placements financiers, c'est opposé entre elles les générations.
Dès avant la crise financière, le régime coréen de capitalisation rencontrait déjà de sérieuses difficultés. Au Chili, cela fait trois ans que les rendements sont négatifs. Aux États-Unis, on s'inquiète des répercussions de la crise sur l'évolution des fonds de pension.
Toutes les études montrent, par ailleurs, qu'une cotisation en répartition permet d'obtenir une retraite de deux à quatre fois supérieure à un placement en capitalisation.
La question n'est pas de savoir si ces fonds doivent être obligatoires ou facultatifs.
S'ils sont obligatoires, ils se développeront nécessairement au détriment de la retraite par répartition.
S'ils sont facultatifs, ils seront par définition inégalitaires.
Et nous n'avons pas encore rencontré de ministre, quel qu’il soit, qui accepte de s'engager à garantir le niveau de la rente. On a beau nous expliquer que, sur le long terme, il n'y a pas de problèmes, nous n'avons pas oublié que la répartition a été mise en place après l'échec de la capitalisation.
Nous n’oublions pas non plus que la répartition est le seul système qui assure concrètement la solidarité des générations, une solidarité organisée entre les jeunes et les retraités. D'ailleurs, plus d'emplois, c'est aussi moins de problèmes pour les retraites.
Autant nous approuvons l’idée de constituer un fonds de réserve pour les années 2005-2010, autant nous demandons que les cotisations aux régimes complémentaires atteignent partout les plafonds, autant nous ne voulons pas que notre retraite et de nos enfants soient soumises aux placements financiers et à la pérennité du capitalisme.
Il est par ailleurs pour le moins curieux d'entendre les banquiers plaider pour les fonds de pension français pour protéger le capital des entreprises françaises quand, parallèlement, ils plaident pour la libéralisation des marché financiers.
La privatisation de la sécurité sociale concerne aussi l’assurance-maladie. Là encore, comme nous l'avons toujours dit, Elle se fera de manière progressive. On veut essayer d'habituer les assurés sociaux à l’existence d’un marché concurrentiel de soins où les caisses de sécurité sociale deviendraient des acheteurs, système s'inspirant du modèle anglais développé par Madame Thatcher, l'amie de Pinochet.
Cela, mes chers camarades, ce n'est rien d'autre que la poursuite de la contre-réforme Juppé, l'étatisation aujourd'hui à l’oeuvre accordant des visas pour la privatisation.
Sept pour toutes ces réformes que Force ouvrière a présenté 40 propositions pour refonder la sécurité sociale, pour montrer que d'autres voies sont possibles.
C'est pour toutes ces raisons que nous continuerons à nous battre sur ce dossier. Force ouvrière ne sera pas le fossoyeur de la solidarité et de la sécurité sociale.
En avant les revendications !
Nous sommes toutes et tous, et depuis toujours, partisans de travailler moins. Il y a longtemps que nous revendiquons les 35 heures, et même moins que les 35 heures.
La première loi sur les 35 heures est un véritable gruyère. Pour les travailleurs, si elle avait eu moins de trous, elle aurait eu plus de goût !
Mais, travailler moins, c'est bien une revendication !
Et, une revendication, ça n'a pas pour objectif la modération salariale, la flexibilité et l'aide financière aux entreprises !
La première loi sur les 35 heures est un véritable gruyère.
Pour les travailleurs, si elle avait eu moins de trous, elle aurait eu plus de goût !
Aujourd'hui, pour obtenir les 35 heures, il faut à la fois résister, négocier et agir.
Résister contre une forte tendance à transformer la revendication en un outil de gestion compétitif.
Négocier les garanties collectives et individuelles des salariés.
Agir pour faire respecter la solidarité et nos droits. La réduction de la durée du travail, c'est pour les travailleurs, pas pour les employeurs publics ou privés. Cela, c'est notre objectif, notre conviction, notre action. Ce dossier des 35 heures est caractéristique de l'alliance permanente, à la CGT-Force ouvrière, entre l'idéal et la réalité, nos aspirations et notre réformisme.
Oui, nous savons que seuls les technocrates et les idéologues du partage du travail et des revenu croient à l'effet magique des 35 heures sur l'emploi. Nous savons, nous, que le lien direct entre réduction de la durée du travail et l'emploi n'est ni arithmétique ni automatique. Tout simplement - et fort heureusement - parce qu'on ne met pas la vie des gens et les rapports sociaux en équation.
La preuve ? Edmond Maire l’a fournie en tant que président de VVF. Ils ont empoché les aides, développer ce faisant leur service commercial, et, deux ans après, ils suppriment 140 emplois.
Peut-on nous expliquer, si la réduction de la durée du travail est effectivement l'élément principal pour l’emploi, pourquoi le gouvernement ne s'empresse pas de la mettre en place dans la fonction et le service publics ?
À partir du moment où l'on considère que la réduction de la durée du travail doit être aussi un facteur de rationalisation et de compétitivité, on détourne la revendication.
À partir du moment où le niveau de l'entreprise est sanctifié comme lieu éclairé de la négociation, on porte atteinte aux négociations nationales, on remet en cause le principe de solidarité de l'ensemble des travailleurs.
C'est pourquoi Force ouvrière milite pour des négociations de branche dans lesquelles nous mettons tout en œuvre pour que les salariés non seulement voient leur pouvoir d'achat maintenu, mais peuvent aussi voir leurs minima conventionnels de branche revalorisés. Que l'on soit amené à faire des concessions sur l'organisation du travail est une réalité, mais une réalité bien en deçà de ce que souhaitent le patronat, le gouvernement et d'autres organisations syndicales, qui voient dans la première loi une loi quasi révolutionnaire !
Révolution, que n'a-t-on dit en ton nom !
On ne fera pas danser Force ouvrière avec des partenaires dont nous ne sommes pas sûrs qu’ils n'écraseront pas les pieds des travailleurs
Même si certains évolueront par la force des choses, compte tenu de l'effondrement de l'impérialisme soviétique, il faut toujours garder à l'esprit qu'il est parfois difficile d'arrêter un balancier, même aussi, entre les positions et les méthodes, il y a parfois un monde. Que voulez-vous, on ne fera pas danser Force ouvrière avec des partenaires dont nous ne sommes pas sûrs qu’ils n'écraseront pas les pieds des travailleurs.
Ce que nous savons, c'est que, c'est le paysage syndical doit effectivement évoluer dans l'intérêt des travailleurs, cela ne peut se faire que sur la base de l'indépendance syndicale.
Ce que nous savons, c'est que les salariés n'ont pas envie, mais alors pas envie du tout, de lâcher la proie pour l’ombre.
En tout cas, s’ils considèrent qu’ils travaillent trop, ils ne considèrent pas qu'ils sont trop payés !
Et malgré les moulinets des uns et des autres sur les accords de branche, nous appuyons tous les accords signés par les fédérations Forcent ouvrière parce qu'ils s'inscrivent dans la solidarité, qu'ils préservent le pouvoir d'achat, et que nous ne signons pas sur ordre du gouvernement du patronat. Et nous défendrons bec et ongles la liberté de négociations des salaires et des conditions de travail, une liberté démocratique fondamentale.
Là aussi, nous montrons ce que sont l’indépendance syndicale et la liberté de comportement. Si, comme semblent le souhaiter le gouvernement et le patronat, les négociations doivent surtout se faire au niveau de l'entreprise, la seule réponse est de développer nos implantation syndicales. En dix mois, cette année, nous avons ainsi créé 674 implantations nouvelles.
Alors si, comme on peut l'entendre, la deuxième loi devrait être plus précise, au moins pour les travailleurs, pourquoi ne pas l'avoir fait dès la première loi ?
Quant aux heures supplémentaires, qui, rappelons-le, sont une possibilité et non une obligation, il faudra bien qu'un jour les pouvoirs publics comprennent que, si les travailleurs les acceptent, c'est aussi parce que leurs salaires ne sont pas assez élevés.
Cela étant, par rapport au travail du ministère enregistrant laborieusement, toutes les semaines, les accords d’entreprise - aidé en cela par la double page de L’Humanité - et les quelques milliers d'emplois concernés, les accords de branche concernent déjà plusieurs millions de salariés.
Et pour rendre inéluctable les 35 heures, compte tenu du comportement du patronat, les accords de branche sont nettement plus efficaces que les accords d’entreprise.
En tout cas, nous pouvons voir entre la priorité ministérielle aux accords d'entreprise et la transformation du CNPF en MEDEF un point commun : l'entreprise centre du social, voir de la société, ce qui constitue, qu’on le veuille ou non, non pas une vision moderne mais un retour aux années 80 du Dieu entreprise.
Alors, oui, Force ouvrière assure et assurera sa position sur les 35 heures parce que nous ne changeons pas de position en fonction du climat politico-social, et parce que notre seul souci est de défendre le plus efficacement possible les droits et intérêts de l'ensemble des travailleurs. Vous savez, mes chers camarades, entre libéralisme et social-libéralisme, c'est parfois une question de sensibilité plus que de fond.
En avant les revendications !
Cela fait des années (depuis 1994) que nous revendiquons le droit, pour les salariés ayant 40 ans de cotisations et qui en ont assez de travailler, de pouvoir cesser leur activité, à charge pour l'entreprise d'embaucher en contrepartie, notamment des jeunes. En 1995, nous avons obtenu la mise en place de l’ARPE.
Aujourd'hui, nous voulons que les femmes et les hommes qui ont commencé à travailler à l'âge de 14 aux 15 ans puissent cesser volontairement leur activité. Le large accueil favorable que rencontre cette revendication chez les salariés devrait conduire pouvoirs publics et privés à s’interroger.
Si nombreuses et nombreux sont les salariés qui souhaitent s'arrêter, c'est à la fois parce qu'ils espèrent que leurs enfants trouveront plus facilement un travail mais aussi parce que, tant dans le public que dans le privé, les conditions de travail se détériorent, le stress augmente, c'est-à-dire l'exploitation et l’aliénation.
En tout cas, avec les 125 000 salariés qui ont pu bénéficier de l’ARPE actuelle, 110 000 ont déjà trouvé un emploi, la quasi-totalité en CDI. C'est quand même autre chose que les CIE, TUC, CES, emplois jeunes ou autres CDD.
C'est pourquoi nous considérons que, fondamentalement, il y a un lien entre cette revendication de l’ARPE et le mouvement des lycéens, qui symbolise avant tout l'inquiétude des jeunes face à leur avenir.
En avant les revendications !
Mes chers camarades, dans République il y a public. Et il ne saurait y avoir de République sans service public fort, moderne et respectueux des valeurs d’égalité, de liberté, de fraternité et de laïcité.
Avec la sécurité sociale solidaire et égalitaire, le service public demeure la structure essentielle du caractère républicain de notre société.
Entre la bourse et la vie, Force ouvrière a choisi
Nous n'avons pas une vision hégémonique du service public, nous n'avons jamais été des collectivistes à 100 %. Mais nous en avons une vision déterminée, moderne et républicaine. Le service public et la fonction publique ont pour rôle, dans des domaines clés importants, d'assurer l'égalité des droits des citoyens. Cela vaut pour la fiscalité, l'énergie, les communications, l'éducation nationale, la santé, certains transports ou l’hôpital, notamment.
Sur tout ces secteurs comme sur d’autres, et pas uniquement sur les secteurs dit régaliens, chers aux libéraux, il est essentiel que la République réaffirme ses droits.
Tout client est un citoyen, mais tous les citoyens ne sont pas des clients. À partir du moment où le secteur public, au sens large, est d'abord géré en fonction des contraintes budgétaires et en confondant efficacité et rentabilité, l'usager s'efface devant les clients et les inégalités se développent. Et tout cela au nom, bien sûr, de l'équité, ce concept anglo-saxon cher aux tenants de la pensée unique ! Mes chers camarades, l’équité est l’alibi utilisé pour introduire des discriminations. Et, par définition, le mouvement syndical indépendant est contre toutes les discriminations, d'où qu'elles viennent.
C'est pourquoi nous continuerons à défendre le service public, son rôle, son champ et les statuts de la fonction publique, y compris les régimes spéciaux et particuliers.
Mes chers camarades, cette manifestation du 21 novembre 1998 sonne comme un appel, un avertissement et une volonté déterminée.
Entre la bourse et la vie, Force ouvrière a choisi, et nous sommes là aujourd'hui plus de 25 000 à l'affirmer haut et fort.
Nous savons que, s’il il y a des minima sociaux, c'est aussi parce qu'il y a des maxima capitaux.
Dans un monde et une époque où, être à la mode, c'est surfer sur les cours de la Bourse parce qu'il n'y aurait pas d'autres choix, et au mieux d'essayer d'instiller quelques doses de social, nous savons, nous, que, pour se faire entendre, il faut être visible et résolu.
Nous ne pouvons pas accepter que les gouvernements, c'est-à-dire la démocratie, s’effacent devant le FMI, la Banque mondiale ou l’AMI. De ce point de vue, nous saluons la décision d'interrompre la participation de la France à un accord démocratiquement et socialement destructeur.
Un syndicat, un vrai syndicat mais rien qu'un syndicat
Et l'on peut peut-être espérer qu'au niveau européen, l'objectif de mettre en place un vrai droit social européen devienne progressivement réalité.
Mes chers camarades, Force ouvrière, notre confédération générale du travail Force ouvrière, restera plus que jamais un syndicat, un vrai syndicat mais rien qu’un syndicat.
Alors où, d'autres semblent entamer un nouveau rapprochement, à l’heure où, pour combattre l'indépendance syndicale, on a même inventé une organisation dont j'ai oublié le nom mais dans laquelle certains anciens camarades se sont dévoyés pour tenter de nous affaiblir.
Tout cela prouve, mes chers camarades, qu'il y a maintenant 10 ans, nous ne nous étions pas trompés en affirmant contre le syndicalisme d’accompagnement et le syndicalisme de contestation, le syndicalisme indépendant n'avait pas à avoir d’hésitation.
Par définition, il sera toujours à côté de celles et ceux qui souffrent, de celles et ceux qui se font exploiter, et de celles et ceux qui veulent que ça change pour eux et leurs enfants.
Notre solidarité, nous vous demandons aujourd'hui de la traduire à l'égard des populations du Nicaragua et du Honduras frappées par le cyclone. Le produit de cette solidarité sera adressé à la Confédération internationale des syndicats libres.
Aujourd'hui, 21 novembre 1998, nous prenons date. Comme l'a décidé notre dernier Comité confédéral national, le 21 novembre 1998 résonnera comme une étape supplémentaire et déterminante pour la poursuite de la mobilisation et d'autres initiatives.
Avec Force ouvrière, ensemble, forçons le respect !
Et maintenant, en avant pour la République !
Une République une, indivisible et laïque !