Déclarations de M. Hervé de Charette, ministre des affaires étrangères, sur l'importance diplomatique et économique de la présence française dans les pays du Golfe persique, Doha le 11 juin 1996, Abou Dhabi le 12.

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Circonstance : Voyage de M. de Charette au Qatar et dans les Emirats arabes unis les 11 et 12 juin 1996-réceptions de la communauté française à Doha le 11 et Abou Dhabi le 12

Texte intégral

Allocution devant la communauté française à Doha, le 11 juin 1996

C’est un grand plaisir, à chaque fois que je vais à l’étranger, de rencontrer la communauté française. C’est un grand plaisir d’abord parce qu’il est très réconfortant de voir que la France est présente dans le monde, plus présente qu’on veut bien le dire généralement. Et puis, je vois généralement aux visages, comme je le vois aujourd’hui, que c’est une France tonique, dynamique, active. Dans certains pays, il y a une présence française très ancienne, établie de longue date, des familles qui vivent toute leur vie, qui sont vraiment installées. Dans d’autres, c’est un peu différent, sans doute est-ce plus particulièrement le cas ici, où ce sont les activités professionnelles des uns et des autres qui vous amènent à passer un moment dans le pays qui vous accueille aujourd’hui. Mais je sais que vous avez toujours à cœur de connaître le pays où vous êtes, pas simplement parce que la vie professionnelle vous y amène à rencontrer des gens, mais parce que – sans doute est-ce une marque propre au tempérament français –, nous nous intéressons aux autres.

Il y a des grands pays d’Europe qui ont eu et qui ont encore parfois une grande présence internationale, mais qui se sont très peu intéressés aux pays dans lesquels ils se sont installés, parfois par la force. La démarche française a toujours été différente. Elle a toujours été une démarche de sympathie, – d’amour peut-être –, à l’égard des pays qui nous accueillent. C’est la bonne démarche. Je crois que la première attitude que l’on puisse avoir quand on va vers l’autre, quand on va chez l’autre, c’est précisément d’aimer découvrir ce qu’il représente de valeurs, de culture, d’histoire, de traditions. Et même dans un pays neuf, comme l’est le Qatar, il y a en effet une histoire, une tradition, un passé, des valeurs qui méritent notre attention et notre respect.

Je viens aujourd’hui au Qatar. C’est le premier déplacement que je fais dans les pays du Golfe persique, mais comme vous le savez peut-être, ce n’est pas le seul que je ferai au Moyen-Orient. Cette région du monde est pour nous une région très importante, sans aucun doute une région prioritaire. Elles le sont toutes en vérité. Elles le sont toutes pour une raison qui, là aussi, nous est propre. C’est que la France est l’un des très rares pays du monde qui a l’ambition d’avoir une politique mondiale et, par conséquent, l’exigence d’être présente partout.

Quand vous y réfléchissez, peu de pays du monde sont dans cette situation. Très peu. Un tout petit nombre. La plupart des pays du monde ont une politique étrangère qui est, pour l’essentiel, une politique de voisinage. Ce n’est déjà pas mal d’ailleurs. Bien s’entendre avec ses voisins, c’est mieux que se faire la guerre. Et cela tout seul suffit déjà à justifier une politique de relations internationales. Mais nous, nous avons une autre idée. Nous avons l’idée, jugée parfois un peu excessive, de l’extérieur, que partout dans le monde, nous avons une place à occuper, quelque chose à faire, et des choses à dire. Cette ambition d’avoir une politique mondiale est assez complexe à conduire, puisque, aussi bien dans le monde d’aujourd’hui, nos forces, comparées à celles des autres, ont leurs limites. Et certainement partagerez-vous avec moi le sentiment que, finalement, le monde nous regarde comme on regarde les autres. Il y a à l’égard de la France un regard des autres qui est quelque chose d’un peu mystérieux, d’assez étrange. Quelquefois, nous en tirons des cocoricos bien excessifs. Je crois plutôt qu’il faut considérer que le regard que les autres portent sur nous, nous oblige à un certain devoir. Ils pensent que notre histoire, ses grands moments, la brillance et la force de notre culture, tout cela nous place dans une position particulière. Cela nous crée surtout des obligations et des devoirs.

Mais nous avons l’ambition d’être présents partout et cela donne à la politique étrangère française sa dimension propre. Peu de pays, très peu, sont dans une telle situation, et naturellement, c’est pour nous sans doute un devoir, parfois une charge, quelquefois de lourdes responsabilités. Quand nous allons au Rwanda sauver des centaines de milliers de personnes, ce n’est pas au nom d’intérêts que nous aurions à préserver, ni au nom d’une présence passée dont nous aurions à témoigner, mais simplement parce que notre devoir est de le faire. Et naturellement, cela nous offre des opportunités qui permettent de maintenir le rang de la France. Et qu’y a-t-il de plus important, du point de vue de la nation, que de maintenir son rang ? Comme chacun et chacune d’entre vous, vous avez sans doute pour vous-mêmes et pour vos enfants, l’idée de maintenir ce que vous avez reçu, l’héritage, les valeurs, la place que vous occupez, ce que vous représentez, et de le transmettre à vos enfants. Eh bien, le rang de la France, c’est tout simplement cela. Faire en sorte que, hier respectés, aujourd’hui considérés, nous soyons, demain, tout autant respectés et considérés, grâce au travail, qu’ensemble, nous aurons fait.

C’est le travail qu’a accompli le gouvernement, sous l’autorité des présidents de la République successifs. C’est naturellement aussi le vôtre. Après tout, chacun et chacune d’entre vous, vous êtes, – notre excellent ambassadeur ne m’en voudra pas de dire cela – vous êtes aussi les ambassadeurs de la France. Sans doute n’est-ce pas ce qui a motivé votre décision de venir ici, mais il est un fait que, là où vous êtes, désormais, vous portez aussi les valeurs de notre pays, son rayonnement, son influence, son prestige, son autorité.

Et je voudrais vous en remercier, vous dire que le gouvernement est conscient de la mission, du rôle des Français de l’étranger, et conscient qu’ils l’assument avec beaucoup de talent et d’efficacité. Je crois que nous sommes dans une période d’expansion de la France dans le monde, si j’en juge par la présence française. Si j’en juge par l’importance de la colonie française à Doha, c’est incontestable. Votre nombre augmente, il a augmenté, je crois, de vingt pour cent l’année dernière. C’est le signe que notre présence se renforce. Pour cela, il faut à la fois une démarche collective, des démarches individuelles, et que les unes et les autres se rencontrent. Cette démarche collective, elle vient de ce que nous essayons que notre présence soit forte. Elle l’est à Qatar. Et naturellement, notre ambition, c’est non seulement de maintenir cette présence, c’est aussi de la développer. Parce qu’en cette matière, qui n’avance pas, recule. Comme vous le savez, si vous avez fait du vélo, il n’y a pas de route plate. En voiture, on croit qu’il y a des routes plates, mais en vélo, on sait que les routes montent ou descendent et que la route plate est un concept théorique. Eh bien, c’est pareil pour la présence française à Doha. Ou elle progressera, ou elle reculera. Naturellement, rien n’est acquis, car nos concurrents dans le monde d’aujourd’hui sont nombreux, actifs, et quelques-uns sont très précis, très individualistes, et ont envie de prendre notre place, c’est-à-dire, Mesdames et Messieurs, la vôtre, tout simplement.

Il faut donc que nous soyons combatifs collectivement, par le travail commun de l’État et des entreprises. Et de ce point de vue, soyez convaincus que la diplomatie française, c’est aussi une diplomatie économique. Nous pensons que dans le monde d’aujourd’hui, les victoires et les défaites se gagnent ou se perdent d’abord sur le terrain économique. On peut avoir le meilleur dialogue que l’on veut avec des chefs d’État, avec des ministres des affaires étrangères, avec des gouvernements, mais si ce dialogue ne s’appuie pas et n’est pas relayé par la présence de nos entreprises, il fondra comme neige au soleil.

Il faut donc un partenariat, qui est normal, naturel, que d’autres font très bien et ont fait avant nous, entre les entreprises et les pouvoirs publics, de façon à agir en commun, à renforcer nos actions, à nous concerter et renforcer ensemble la présence de la France.

Mais il faut aussi des démarches individuelles, pour que davantage de Françaises et de Français soient d’accord pour aller passer un moment de leur vie à l’étranger. Nous sommes en train de réviser notre organisation militaire et nous allons abandonner, progressivement mais rapidement, le service militaire obligatoire. On va le remplacer par quelque chose qui sera, appelons cela le service national facultatif. Dans ce service national facultatif, il y aura, certes, une branche militaire, car l’armée aura besoin d’un certain nombre de volontaires. Mais il y aura aussi, et nous allons nous efforcer de le sauvegarder et, si c’est possible, de l’amplifier, un autre aspect très important, qui est l’effort que nous faisons pour permettre à des jeunes d’aller découvrir le monde. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui le service de la coopération. Il changera peut-être de nom, il changera peut-être de modalité ou d’organisation. Mais je crois qu’il est très important que nous permettions à des jeunes, j’en vois quelques-uns ici, de pouvoir, à un moment de leur vie, après leurs études, passer un an, un an et demi, à l’étranger. L’expérience démontre que quarante pour cent de ceux qui font cette démarche aujourd’hui restent sur place ou repartent immédiatement à l’étranger. Cette démarche est donc productive, parce qu’elle permet à des jeunes de se rendre compte qu’ils peuvent réaliser quelque chose d’important de leur vie en allant, non pas simplement en France, dans le pré carré relativement limité de notre territoire national, mais en allant conquérir le monde.

Et c’est par cela que je voudrais conclure. Je viens apporter le soutien du président de la République et du gouvernement à l’action que vous conduisez, que nous conduisons ici. Je viens vous rendre hommage pour la qualité et la force de votre présence au Qatar. Je viens en même temps vous donner la certitude que la France est absolument déterminée à développer sa présence ici pour autant naturellement, – nous sommes dans un monde de liberté –, que nos amis qatariens le souhaitent. Mais mes contacts d’aujourd’hui, autant avec l’émir qu’avec le ministre des affaires étrangères, m’ont convaincu qu’il en est bien ainsi.

Et je viens vous dire aussi que dans le monde d’aujourd’hui, tel qu’il est, ouvert, sans frontières, avec des opportunités et des chances formidables, que beaucoup de nos compatriotes métropolitains ignorent ou sous-estiment, vous, vous savez qu’il y a des places à gagner. Nous avons à conquérir le monde. Si nous voulons que nos jeunes de demain aient de l’espace, du travail, de l’ambition, et de l’idéal, je crois que la meilleure chose qu’on puisse leur proposer, c’est de partir avec nous à la conquête du monde. D’une certaine façon, c’est ce que vous avez fait à Doha. Je vous en remercie et je vous salue.

 

Discours devant la communauté française, à Abou Dabi, le 12 juin 1996

Monsieur l’ambassadeur, Mesdames et Messieurs,

C’est un très grand plaisir pour moi d’avoir l’occasion, à chaque étape de mes voyages à travers le monde, de rencontrer la communauté française et de pouvoir dialoguer avec elle. Je le fais donc ce soir avec très grand plaisir et c’est l’un de ces moments que nous avons, entre Français, pour parler de ce que vous faites et de ce que nous-mêmes nous essayons de faire au niveau de la diplomatie française, autour du gouvernement et du président de la République.

Je suis toujours frappé, lorsque je vais dans ces rencontres avec la communauté française, de constater à quel point vous êtes impliqués dans la présence de la France sur place et c’est vrai que, n’en déplaise à l’ambassadeur, qui trouvera cela d’ailleurs certainement une très bonne idée, vous êtes, à plus d’un titre, vous aussi, des ambassadeurs de la France. Vous n’êtes pas venus pour cela, vous êtes venus pour beaucoup, pour beaucoup d’entre vous probablement, pour des raisons professionnelles. D’une communauté à l’autre, cela varie, et je suis persuadé qu’il y a quelques Français qui sont ici bien établis, et puis d’autres que la vie professionnelle amène ici quelques années, avant ensuite de rentrer en métropole ou d’aller ailleurs.

Mais, dans tous les cas, de facto, vous portez une part du rayonnement de notre pays, et de ce point de vue, notre pays a une place à part dans le monde. J’espère que vous le sentez et que vous le mesurez. Nous sommes une des très rares puissances dans le monde à avoir l’ambition d’une politique étrangère mondiale. Quand vous y réfléchissez, vous constatez que peu de pays ont cette ambition, pour beaucoup de raisons, historiques parfois, ou plus simplement en raison de leur taille, de leur poids, et parfois aussi parce qu’ils n’en ont pas la tradition et la volonté. Et, dans le monde d’aujourd’hui qui est, hélas ! un monde de plus en plus unipolaire où, après la grande confrontation Est-Ouest qui a marqué près d’un demi-siècle, on voit la tentative d’imposer la direction du monde par une seule nation.

Peu de pays ont une démarche mondiale telle que nous l’avons. Nous avons cette ambition qui consiste à vouloir être concernés par tout ce qui se passe à travers le monde, où que ce soit. Si nous sommes extrêmement présents, et c’est ce que je vais vous dire dans un instant, si nous sommes extrêmement présents au Proche et au Moyen-Orient, si nous sommes actifs et déterminés à l’être dans cette région du Golfe persique, si nous attachons beaucoup d’importance à la qualité et la densité de nos relations avec les Émirats arabes unis, bref, si nous sommes sur tous les fronts, c’est parce que nous pensons que la France a des raisons de vouloir tenir son rang. Dans le passé, nous étions dans un monde différent. Nous sommes aujourd’hui dans un monde en plein bouleversement, où des nations dont on ignorait jusqu’au nom, prennent une place croissante, où des nations qui s’étaient retirées de l’histoire, y reviennent à grands pas et sont décidées à compter demain. Ces nations anciennes ou jeunes regardent notre pays, et je ne crois pas que ce serait un excès de vanité que de dire qu’on nous regarde avec un regard particulier. Ce n’est pas nécessaire d’en faire des cocoricos, dont nous sommes assez friands. Beaucoup de peuples dirigent leur regard vers la France, pour des raisons assez mystérieuses, somme toute, qui tiennent sans doute à notre histoire. À quelques moments très forts de celle-ci, nous avons adressé de vrais messages au monde, qui restent encore d’actualité parce que nous représentons aussi une certaine forme de culture, de civilisation. Pour toutes ces raisons, beaucoup de pays attendent beaucoup de nous. C’est vrai que nous ne pouvons prétendre être la première puissance du monde. C’est vrai que nos moyens ont leur limite. C’est vrai, d’ailleurs, quelquefois que notre laisser-aller dans la gestion de nos propres affaires réduit notre capacité à étendre notre influence dans le monde. Mais malgré cela, nous sommes attendus, et on se tourne vers nous pour voir ce que nous allons faire, pour voir quelle détermination nous avons.

Je voudrais vous dire, très franchement, mes chers compatriotes, que dans la période qui vient, la France a l’intention d’avoir une politique étrangère très active, volontariste, pas prétentieuse mais déterminée. Cette détermination, cette ambition, ce volontarisme, je voudrais les partager ce soir avec vous, parce que j’aimerais que ce soit un peu les vôtres. Je suis sûr que c’est spontanément comme cela que vous voyez les choses. Mais je voudrais vous dire que nous avons besoin de vous. Ce rayonnement de la France, il est, une fois par an, dans le meilleur des cas, la tâche du ministre des affaires étrangères qui vient et qui passe quelques moments avec vous et avec les autorités de ce pays. Mais c’est, quotidiennement, l’ambassadeur et son équipe dynamique de qualité, et c’est tous les jours vous-mêmes qui, vis-à-vis des dirigeants politiques, économiques, vis-à-vis de la population de ce pays, pouvez avoir une influence formidable dans ce pays où la France est bien accueillie. Elle l’est chaleureusement. Elle l’est amicalement et cette chaleur et cette amitié sont non seulement dirigées vers les autorités officielles de la République, elle l’est aussi vers vous. Valorisons le mieux possible cette chance que nous avons.

Les Émirats arabes unis sont pour nous un partenaire déterminant de la présence et du rayonnement de la France dans le Golfe persique et de la présence et du rayonnement de la France au Moyen-Orient. Le président de la République a montré très clairement, dans son discours du Caire, quelle était notre ambition dans cette grande partie du monde, quelle priorité cela a pour nous. Les circonstances ont conduit – on ne l’avait pas prévu, on ne prévoit pas le malheur, on ne s’y attendait pas – à montrer de façon pratique, concrète, comment passer de la parole aux actes et comment, devant des événements graves, la France était capable de marquer sa détermination et d’être présente. Eh bien, c’est ce que nous allons, naturellement, continuer à faire ici même. Ma venue aux Émirats arabes unis est dans cette droite ligne et, naturellement, elle a besoin de votre concours, de votre soutien, de votre participation.

Je souhaite vraiment que les Français de l’étranger soient en pleine osmose avec ce que, de notre côté, nous essayons de faire. Souvent, on se plaint de ce que la présence française à l’étranger soit insuffisante, de fait, elle pourrait être supérieure à ce qu’elle est. Quand je vois les parts de marché de la France par rapport à d’autres pays européens, par rapport à d’autres puissances, je me dis qu’on pourrait faire mieux. Enfin, on ne fait pas si mal, et je suis frappé, au contraire, par les progrès que nous accomplissons depuis quelques années. Je constate d’ailleurs que nos communautés françaises à l’étranger augmentent de façon sensible, ce qui prouve bien que nous commençons vraiment à nous tourner vers l’extérieur. Nous sommes dans un monde en plein changement, en plein bouleversement, et en moins de 20 ans, nous allons assister à ce qu’on appelle la mondialisation, qui va bouleverser toutes les donnes actuelles. Et dans ce bouleversement, nous avons des chances formidables : le quatrième pays exportateur du monde, le deuxième pays exportateur de services, le premier pays exportateur en termes de valeurs exportées par habitant. On ne peut que se réjouir de voir ce monde changer, les échanges se multiplier, le commerce mondial exploser. C’est pour nous, qui sommes parmi les premiers, les meilleures occasions de gagner encore des places, de gagner en influence.

Dans cette démarche, il y a bien sûr la démarche politique, les relations que nous organisons au niveau des États. Vous êtes certainement convaincus que la diplomatie française, aujourd’hui, attache une grande importance à la diplomatie économique parce qu’il s’agit de nos emplois, parce qu’il s’agit de la capacité de réussir de la France pour les générations qui viennent. Nous nous battons donc aussi sur ce terrain-là. Puis, il y a une autre raison très importante qui, au fond, nous ramène à ce que je vous disais il y a quelques instants : on nous regarde avec un regard différent des autres, sans doute parce que nous sommes différents. Dans cette démarche que nous avons, il y a aussi notre aptitude à aller vers les autres, cette aptitude n’est pas aussi partagée que cela, notre aptitude à aimer les autres cultures, les autres civilisations, à reconnaître leurs richesses, à respecter ce qu’ils ont, à croiser leur culture avec la nôtre pour qu’elles s’enrichissent mutuellement.

Cette aptitude-là, mes chers compatriotes, je crois que c’est ce que nous avons de meilleur, et si finalement nous arrivons assez souvent à créer de vraies relations d’affection, d’amitié, avec les peuples que nous rencontrons à travers le monde, c’est en raison de cela. Vous le faites personnellement, la France le fait collectivement, et je crois que nous y devons accorder une très grande importance.

Je voulais, ce soir, puisque j’ai le plaisir de vous rencontrer, vous dire combien vous êtes importants, de notre point de vue, du point de vue du gouvernement. Vous êtes importants parce que vous êtes là, vous êtes cette communauté de la France qui a besoin de nous naturellement à beaucoup d’égards. Vous êtes importants parce que vous êtes aussi le sourire, l’efficacité, l’ouverture, la disponibilité de la France pour toutes celles et tous ceux que vous rencontrez ici. Bon séjour ici. Soyez assurés que la France et les autorités françaises sont à votre disposition. Et merci pour tout ce que vous faites.