Texte intégral
France : Jeudi 3 juillet 1997
G. Leclerc : Le premier dossier, c’est l’OTAN. Hier, à l’issue d’un conseil restreint avec le Président de la République, la France a décidé de rester à l’écart des structures militaires intégrées. On sait qu’en fin de semaine dernière, on avait dit que c’était le premier couac de la cohabitation, reprochant à L. Jospin de vouloir empiéter sur le domaine présidentiel. Qui l’a emporté hier ? L. Jospin ou le consensus ?
A. Richard : Vous avez bien fait de dire « on » parce que ces déclarations n’ont pas d’auteur. En réalité, il se voyait, pour les gens qui avaient examiné le dossier, que le Président de la République et le Gouvernement avaient les mêmes positions. Il s’est donc conclu aisément, après une rencontre, que la France s’exprimerait de façon claire et sans ambiguïté sur ce sujet en disant simplement que les conditions qu’elle a posées pour un réexamen de ses relations avec les structures militaires de l’OTAN ne sont pas réunies. C’est simple et clair.
G. Leclerc : Quand F. Fillon justement partant de ce cas…
A. Richard : Mais, après, les commentateurs commentent, surtout quand ils sont dans l’opposition et qu’ils n’ont rien d’autre à faire.
G. Leclerc : Il n’y a pas de cohabitation dure qui se profile ?
A. Richard : Ce sont des sornettes.
G. Leclerc : Le budget de la défense : on sait que le déficit frappe plus lourd que prévu donc il va falloir faire des économies…
A. Richard : Cela, c’est l’erreur de ceux qui l’ont prévu.
G. Leclerc : Mais on dit que les premières victimes de ces économies seraient la défense.
A. Richard : C’est encore un « on » et je peux simplement vous dire – d’ailleurs je pense que vous avez toutes les capacités pour le vérifier – qu’aucune des personnes n’ayant une responsabilité sur le dossier budgétaire n’a fourni la moindre information sur ce sujet et c’est normal d’ailleurs. Donc il s’agit d’élucubrations pures et simples. Ce que je vais dire sur ce sujet, c’est tout naturel : ce Gouvernement a des responsabilités qui ne sont pas simplement des responsabilités d’intendance. Il a aussi et d’abord, en tout cas c’est la vision que je me fais de notre mission, des responsabilités de souveraineté, de consolidation de notre indépendance, de notre capacité à décider pour nous-mêmes. Donc, il est évident que l’approche qu’aura le Gouvernement de ses engagements financiers, que ce soit dans le domaine de la politique internationale, de la coopération, de la défense, seront des responsabilités où on prend en compte la dimension d’abord du service à rendre, les structures à assurer. Nos interventions militaires, quand elles sont nécessaires, doivent s’appuyer sur des forces opérationnelles et qui peuvent s’engager dans des situations très difficiles dans les meilleures conditions de sécurité pour les hommes et d’efficacité. C’est ce qu’ont fait les soldats français à Brazzaville et encore ces derniers jours à Bangui, même s’ils n’étaient pas en première ligne. Donc on ne peut pas s’amuser avec ce genre de choix financier. Et je n’ai aucune hésitation pour dire que l’ensemble du Gouvernement, lorsque les choix seront faits, assumera ses responsabilités sur ces questions.
G. Leclerc : Donc pas de réduction particulière et pas de remise en cause de grands programmes ?
A. Richard : Non. En revanche, comme vous le disiez très justement, il y a certaines choses qui sont aujourd’hui des nécessités financières et qui n’avaient pas été prévues. Si nous faisons une évaluation de la situation financière c’est parce que nous avons quelques raisons de penser que la loi de finances qui a été votée en décembre, comportait peut-être certaines imperfections et certaines impasses. Donc, évidemment, le ministère de la Défense apporte aussi ses données et ses informations sur l’état de la situation et c’est vrai que nous pouvons avoir de soucis venant de dépassements.
G. Leclerc : Les restructurations engagées dans les instituts de défense, je pense notamment à la fusion-privatisation d’Aérospatiale avec Dassault, est-ce toujours à l’ordre du jour ?
A. Richard : Premièrement, ça n’avait pas marché. Deuxièmement, le gouvernement de gauche prend ces dossiers une option distincte. Les Français avaient le choix pour leurs cinq années à venir lors de la consultation démocratique qui a eu lieu il y a deux mois ils ont choisi en sachant ce qu’ils faisaient un gouvernement de gauche et donc il y aura en effet des changements sur un certain nombre de dossiers comme ceux-là. Notre approche est que premièrement, l’actionnariat public obtient de bons résultats.
G. Leclerc : Donc la privatisation d’Aérospatiale ne paraît pas une bonne idée ?
A. Richard : Il y a des tas d’entreprises publiques et Aérospatiale, Airbus, qui sont quand même de grands succès industriels de ces vingt dernières années, qui ont démontré qu’elles obtenaient de bons résultats. Nous n’avons pas d’approche dogmatique. Il est possible que des modifications dans l’actionnariat interviennent, que des accords soient conclus puisqu’on sait qu’au final, l’industrie aéronautique devra être, sur une base européenne comme elle est sur une base continentale aux États-Unis. Mais on ne va pas partir d’un a priori que le privé est toujours bon et le public toujours mauvais. C’est l’a priori qu’avaient nos prédécesseurs et c’est une des raisons pour lesquelles ils ont été rejetés par les Français.
G. Leclerc : Et la privatisation de Thomson-CSF pourrait être remise en cause ?
A. Richard : Il y a des sujets qui s’étudient et se négocient, n’importe quel responsable un peu sérieux pas ça sur la place publique. Ce qui veut dire que ce que vous entendez dire sur la place publique n’a pas grand-chose à voir avec ce qui se passe dans les endroits sérieux.
G. Leclerc : Autre dossier : la professionnalisation des armées et le rendez-vous citoyen. Certains socialistes avaient émis plus que des critiques ; allez-vous revoir le dispositif ?
A. Richard : Attention, sur la professionnalisation, c’est-à-dire le fait qu’aujourd’hui, notre système de défense doit être fondé d’abord sur des professionnels, des gens entraînés, capables de se déplacer rapidement, etc., ce choix a été confirmé avec la plus grande netteté dans la déclaration de politique générale du Gouvernement et a été approuvé sans exception, ou avec une, par la majorité. Donc ce point-là est acquis et il me donne ma feuille de route sur comment doivent évoluer les services de la défense dans les années qui viennent. Donc il y a suspension de la conscription puisque ça veut dire, pour toutes les années où l’on prévoit la situation extérieure, on considère que l’appel au service militaire ne se justifie plus. Il pourrait redevenir nécessaire donc il faut une procédure, un système qui permette de maintenir un lien entre les jeunes Français et le système de défense, pour un certain nombre de motifs d’intérêt public, pour leur permettre aussi de mieux connaître le système et de s’y engager professionnellement s’ils le souhaitent. Il faut se prononcer rapidement puisque la loi avait été mise en discussion sans être votée. Je suis en train de redébattre avec l’ensemble des groupes parlementaires, c’est une question qui concerne tout le monde, nous ne voulons pas avoir une approche majoritaire sectaire, pour trouver une solution à ce problème.
G. Leclerc : Enfin l’Afrique : le PS dans l’opposition prévoyait une révision négociée des accords militaires avec les États africains.
A. Richard : De ce point de vue là, je veux redire que nous ne sommes pas et nous ne serons pas un gouvernement partisan, sur des sujets comme ceux-là en particulier. Évidemment, nous travaillons pour l’ensemble des Français, quel qu’ait été leur voie, quel qu’ait été leur prise de position. La politique africaine vivait depuis pas mal d’années et à travers d’ailleurs des majorités successives dans une ambiance de reconduction du passé. Aujourd’hui, tout un tas de changements sont intervenus, notamment le changement en Afrique du Sud qui est décisif et donc nous avons en effet à retravailler avec nos amis africains, dans un rapport de confiance, pour établir nos nouvelles relations de coopérations pour les vingt ou trente ans qui viennent.
Europe 1 : Mercredi 9 juillet 1997
J.-P. Elkabbach : Votre ligne, est-ce : « discrétion d’abord » ?
A. Richard : P. Bérégovoy, avec qui j’ai souvent discuté quand j’étais rapporteur du Budget à l’Assemblée, me disait de temps en temps : « Santé, sobriété. » Je souhaite, parce que c’est dans ma mission, préserver la liberté de décision peut être entravée par des déclarations exagérées.
J.-P. Elkabbach : Lors de la conférence de l’Otan à Madrid, J. Chirac a bataillé pour réduire le déséquilibre qui avantage l’Amérique. Le compromis de Madrid vous convient-il ?
A. Richard : Nous avions bien établi, autour du Président de la République et du Premier ministre, que nous étions d’accord sur l’approche de cette conférence. Vous noterez qu’il y a un compromis. On peut apprécier le fait qu’il y ait compromis en ce qui concerne l’élargissement, l’accès de nouveaux pays, maintenant, ou un peu plus tard, à cette Alliance. En revanche, il n’y a pas eu de compromis – c’est un point sur lequel nous convergeons avec le Président de la République – sur l’éventuelle réintégration de la France dans la structure militaire de l’Otan. Il n’y aura pas de présence de l’Otan sur le territoire français, il n’y aura pas de militaires français servant dans l’état-major de l’Otan.
J.-P. Elkabbach : Là, il y a accord entre les cohabitants ?
A. Richard : Il y a accord pour ne pas être d’accord avec le dernier état des propositions américaines qui ne reconnaissaient par la part de l’Europe collectivement, comme un tout, dans l’Alliance. C’est un point de politique générale sur lequel je souhaite bien insister, sur l’originalité du Gouvernement : nous sommes pour le développement de fonctions européennes en matière de politique étrangère et de défense. On part de peu aujourd’hui. On sait pourquoi historiquement. Mais tous les progrès concrets qui pourront être saisis en matière de responsabilité collective de l’Europe sur la sécurité et la défense devront être repris.
J.-P. Elkabbach : Il faut faire progresser l’Europe de la défense face à ce qu’on appelle l’hégémonisme américain, ou à la suprématie américaine ?
A. Richard : C’est notre position.
J.-P. Elkabbach : La voix entendue à Madrid est la seule en ce qui concerne ces problèmes ?
A. Richard : Oui. Il va falloir qu’on trouve une méthode de communication pour expliquer que le Gouvernement peut être lui-même et peut être d’accord avec le chef de l’État sur un certain nombre d’enjeux. Je rappelle d’ailleurs que beaucoup de commentateurs avaient, avec beaucoup de sagacité à l’époque, relevé tous les emprunts à la gauche de la thématique de campagne du Président de la République. Donc, il n’est pas étonnant que ça se retrouve.
J.-P. Elkabbach : Et la gauche se retrouve aussi dans certains grands principes de la Ve République en matière de défense, de stratégie nucléaire. ? Y a-t-il une défense de droite et une défense de gauche ?
A. Richard : Oui. Il y a une alternance. Il me paraît logique, en tout cas dans ma vision des principes démocratiques, qu’elle joue dans l’ensemble des domaines. Qu’est-ce qui caractérise une méthode de gauche sur les enjeux de la défense ? Un intérêt particulier pour les relations entre l’armée et la nation ; un souci de négociation dans les adaptations qui devront être menées ; une préoccupation d’emploi sur tout ce qui est des rapports avec le territoire et les industries. Dans les grands objectifs, on vient de s’expliquer sur ce qu’est le rôle de la coopération européenne et ses conséquences sur l’Otan. Je crois aussi qu’on peut noter que nous avons mené une action extrêmement respectueuse de l’indépendance de décision des pays africains. Nous avons une position claire de non-ingérence.
J.-P. Elkabbach : J. Chirac et C. Millon avaient mis en place une réforme des armées avec la professionnalisation. Sera-t-elle maintenue, encouragée, accélérée ?
A. Richard : Cela a été un des points nets de la déclaration de politique générale approuvée par la majorité. Nous confirmons cette orientation. Le Premier ministre a précisé que nous tiendrions le calendrier parce que cette réforme est une réforme très massive, qui aboutit à changer de position plus de 500 000 personnes. Une fois que la décision politique est prise, il faut la mener. Il ne faut pas tergiverser.
J.-P. Elkabbach : Et le rendez-vous citoyen ?
A. Richard : En revanche, la suppression du service militaire dans la forme que nous connaissons est encore en débat devant le Parlement. Il me paraît évident qu’il doit d’abord revenir devant la nouvelle majorité de l’Assemblée nationale. Il y a eu alternance. Je reçois, depuis la semaine passée et cette semaine, l’ensemble des groupes parlementaires des deux Assemblées. J’aurai terminé ce soir grâce à la disponibilité dont ils ont bien voulu faire preuve. La semaine prochaine, ou avant la fin du mois de juillet, j’établirai les bases d’un projet de loi qui repart de la suspension de conscription, car dans la connaissance que nous avons aujourd’hui des risques pour la France, nous considérons qu’une armée de conscription n’est plus nécessaire. Cela sera-t-il encore vrai dans 15 ans ou 20 ? Il faut se garder la possibilité d’y revenir.
J.-P. Elkabbach : De quelle façon ? Il faut former les jeunes.
A. Richard : Non. Nous nous bornerons à recenser les classes d’âge. Ensuite, nous avons à décider comment une classe d’âge jeune arrivant autour de la majorité sera mise au contact de la défense. Mais il n’y aura pas de formation militaire obligatoire correspondant à ce que nous voyions comme service militaire jusqu’à cette armée.
J.-P. Elkabbach : Quand vous travaillez sur ces points, vous cherchez l’accord avec le Président de la République ?
A. Richard : il a indiqué au Gouvernement que sur ce point-là, qui était d’ordre législatif, à partir du moment où le Gouvernement restait dans le cadre de la professionnalisation sur laquelle nous sommes d’accord, ceci est une loi qui sera une loi débattue librement devant le Parlement.
J.-P. Elkabbach : L. Jospin et vous-même avait promis de moderniser les industries de l’armement et de les restructurer. Vous recevez les industriels français, hier soir vous receviez les Européens. Dans l’ensemble, ils réclament une restructuration rapide. Que pouvez-vous en dire ?
A. Richard : Ce que le Premier ministre a dit sur la base de la réflexion gouvernementale il y a déjà plusieurs semaines au Bourget, à savoir que nous souhaitons que les bases technologiques très importantes que la France a constituées dans ce domaine puissent être mises en valeur dans les structures européennes qui soient viables au niveau mondial.
J.-P. Elkabbach : Il a dit que ce serait fait dans l’intérêt du pays sans tabou ni exclusion.
A. Richard : Il ne faut pas oublier que dans la plupart des grands pays utilisateurs de matériels de défense, le niveau de commandes a baissé de l’ordre du tiers depuis le début de la décennie, ce qui oblige tout le monde à rassembler ses forces. Donc, ceci est en effet une perspective pour nos industries de défense. Simplement, n’importe quel gouvernement – et j’observe en discutant avec mes collègues que les gouvernements d’étiquette libérale ne sont pas très différents de nous – tient à ce que ses bases industrielles et technologiques nationales soient respectées dans de tels mouvements. Nous sommes dans cette approche-là. En plus, comme nous sommes un gouvernement de gauche, nous croyons que l’actionnariat public peut jouer un rôle positif dans la structuration de ces grandes sociétés. Airbus l’a montré depuis un quart de siècle.
J.-P. Elkabbach : C’est tout à l’État, tout par l’État, ou de grandes ouvertures ?
A. Richard : Je viens de vous parler d’actionnariat public : je souhaiterais employeur l’expression d’actionnariat public déterminant.
J.-P. Elkabbac : La procédure Juppé engagée pour la privatisation est-elle maintenue ou bien va-t-elle disparaître ?
A. Richard : J’oubliais de vous dire que dans mes choix de méthode, je ne souhaite pas critiquer son prédécesseur. Ce n’est pas une bonne vision de la vie politique. Mais sur ce sujet, le gouvernement précédent avait entrepris une procédure qui n’a pas abouti. Donc, nous expertisons cette procédure avec la possibilité d’en choisir une autre.
J.-P. Elkabbach : Y a-t-il un calendrier ?
A. Richard : Oui. Comme à chaque fois qu’il y a des négociations industrielles ou d’entreprise de niveau majeur, ce qui sort à l’extérieur est le fait de gens qui ne sont pas dans le dossier.
J.-P. Elkabbach : Quand sera-t-on fixé ?
A. Richard : Vous serez fixé quand ça sera décidé.
J.-P. Elkabbach : Les Américains se renforcent et sont en train de devenir des géants.
A. Richard : Sans doute. Vous qui êtes un homme de communication particulièrement avisé, vous avez bien vu que le jour où les deux grandes compagnies américaines ont fait une fusion, personne ne le savait la veille. Je ne vois pas pourquoi on n’en prendrait pas l’exemple.
J.-P. Elkabbach : Dans la perspective de l’Europe et de l’euro, quelles économies faut-il prévoir dans les crédits de la défense ?
A. Richard : Le Gouvernement vient de prendre une décision budgétaire qui est donc un décret d’avance permettant d’engager quelques mesures nouvelles qui correspondent au choix du Gouvernement. Il a procédé dans le même temps à des annulations de dépenses inscrites à la loi des Finances de 1997, comme c’est le cas tous les ans. Comme j’avais observé sans y répondre – parce que c’est inutile – un certain nombre de commentaires laissant entendre qu’au sein du gouvernement Jospin, la Défense serait un parent pauvre budgétaire, je peux simplement vous faire observer que dans l’arrêté d’annulation qui sera sans doute signé demain, le ministère de la Défense ne subit d’atténuations de ses crédits qu’exactement proportionnellement à sa part dans l’ensemble du budget de l’État…
J.-P. Elkabbach : Je ne comprends rien !
A. Richard : C’est-à-dire 1,8 milliard sur à peu près 11 milliards d’annulations, ce qui correspond à ce qui avait été prévu par le précédent gouvernement.
J.-P. Elkabbach : C’est pour 1997. Mais pour 1998 ?
A. Richard : Pour 1998, on est en discussion au sein du Gouvernement sur la fixation du niveau des crédits.
J.-P. Elkabbach : Faut-il s’attendre à des réductions chaque année dans certains secteurs de la défense ?
A. Richard : Ce n’est possible, parce que d’une part, la poursuite de la professionnalisation a des coûts au moment où on doit payer les primes de départ, au moment où on doit payer les primes de mobilité, où on doit recruter plus d’engagés. Si on a décidé de la faire, il faut bien payer. D’autre part, l’autre grande composante du budget du ministère, les commandes de matériels, doit certes faire l’objet d’une remise en ordre – c’est une des missions que je me fixe au ministère. Mais chacun voit bien que comme justement les programmes aujourd’hui ont été tirés et qu’il n’y a plus de marges, chaque qu’on fait des annulations, on pose des problèmes industriels et d’emplois très sérieux.
J.-P. Elkabbach : Y a-t-il des gaspillages dans les délais, dans les raccourcissements des retards de paiement ?
A. Richard : J’ai devant moi un grand chantier qui est d’abord politique : mieux asseoir la crédibilité de ce ministère en tant que consommateur de crédits publics, et par conséquent, faire des progrès dans les rapports entre la dépense publique et l’efficacité.
J.-P. Elkabbach : Y a-t-il une possibilité de marquage personnel entre les contraintes et la continuité nécessaire de l’État ?
A. Richard : Oui. En tout cas, la mienne, je voudrais que ce soit une totale disponibilité de respect pour les gens qui travaillent pour la défense, de souci de la transparence vers les citoyens, d’assumer la liberté de choix et la capacité de rayonnement mondial d’un grand pays démocratique comme le nôtre.