Texte intégral
Présent - 7 juin 1997
Le communiqué du Front national
Suite à la scandaleuse agression des voyous gauchistes, conduits par l’égérie socialiste Annette Peulvast, vendredi dernier à Mantes-la-Jolie, contre Jean-Marie Le Pen et sa fille, ces derniers ont décidé de porter plainte. Le suivi juridique de cette affaire ne doit pas faire oublier la non moins scandaleuse utilisation médiatique qui en a été faite et qui a transformé odieusement l’agressé, en l’occurrence le Front national, en agresseur.
La stratégie de harcèlement continuel et systématique à l’encontre des candidats et militants du Front national, initiée par les hiérarques socialo-gauchistes avec la bénédiction des caciques du RPR et de l’UDF, est devenue proprement intolérable. Le Front national rappelle que l’article 2 de la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen est à cet égard sans ambiguïté aucune : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression ».
Les candidats, responsables et militants du Front national ont donc le droit de bénéficier des libertés de déplacement et d’expression qui sont accordées à tout citoyen, libertés sans lesquelles il n’est pas de bon fonctionnement de la démocratie.
Français d’abord ! : Deuxième quinzaine juillet 1997 (n° 262)
Affaire de Mantes-la-Jolie (suite)
Le guet-apens judiciaire
Le 8 juillet, Jean-Marie Le Pen apprenait par l’AFP et non personnellement, comme l’exigerait le code de procédure pénale, qu’il était renvoyé devant le tribunal correctionnel de Versailles pour « violences en réunion et injures publiques » à la suite de son déplacement à Mantes-la-Jolie, le 30 mai dernier.
Comme on aurait dû s’y attendre, l’affaire de Mantes-la-Jolie constituait bien un guet-apens dont la conclusion, ma citation devant le tribunal de Versailles est le couronnement. Celle-ci ignore cyniquement l’embuscade tendue à ma fille, Marie-Caroline, et à moi-même, venus pour faire une visite de commerçants et à cette occasion agressés, menacés et insultés par des dizaines de contre-manifestants ayant à leur tête, des élus communistes et socialistes de la circonscription. Ainsi, il n’a pas été tenu en compte par le procureur de Versailles, des plaintes pour coups et blessures déposées par des militants du Front national, ni de ma plainte pour violation de nos droits civiques de circulation, de réunion, ni des violences, ni des jets de pierres et d’œufs dont nous avons été les victimes. Pourtant, un élu de Mantes-la-Ville s’en rendit coupable sous les yeux du commissaire de police qui, il est vrai, n’est jamais intervenu pour les faire cesser.
Justice partisane
Chacun pensera que cette célérité judiciaire pour une affaire somme toute banale dans le cadre d’une campagne électorale, contraste avec la lenteur qui a présidé à la mise en cause de nombreuses personnalités politiques, du PC au RPR en passant par le PS et l’UDF, impliquées dans des affaires autrement graves de corruption, trafic d’influence, concussion, abus de biens sociaux, détournement de fonds… Il faut rappeler en l’occurrence que ce sont les candidats du Front national qui, tout au long de la campagne et sur l’ensemble du territoire, ont été victimes de harcèlement, d’entrave à la liberté de circulation et d’expression, de violences et de voies de fait. À ce stade, il convient de se pencher sur la tactique de harcèlement et de violences méthodiques mises en œuvre par les partis de gauche contre le FN en s’appuyant sur les véritables commandos de guerre civile que sont les organisations Ras l’Front et le Scalp. Cette stratégie vise en tout temps à interdire au Front national le contact avec les citoyens français et, en période électorale, avec les électeurs. Avec le boycott médiatique, les restrictions relatives à l’affichage commercial et à l’affichage libre, il ne reste aux militants du FN que la distribution de tracts et les réunions publiques. Or, celles-ci sont systématiquement attaquées. Et tout geste de légitime défense de notre part est immédiatement mis en scène dans les médias de façon à accréditer l’idée que le FN est l’agresseur alors qu’il est la victime.
Voilà bien les procédés utilisés par les dictateurs des républiques bananières où corruption et arbitraire vont de pair, tandis que l’opposition est bâillonnée soit par les lois, soit, plus sournoisement, par des organisations parallèles assurées de l’impunité et d’un soutien financier ou judiciaire. En France aujourd’hui, il n’y a plus de démocratie que d’apparence ni de droits de l’homme que caricature. Préoccupante est enfin l’attitude officielle de partialité du Syndicat de la magistrature qui encourage l’intrusion de la justice dans le domaine politique. Il est monstrueux qu’un juge puisse comme dans le cas de madame Mégret, devenir juge des opinions d’un citoyen a fortiori d’un élu. Cette dérive est contraire aux textes du droit positif (cf. ci-contre). De plus en plus les décisions de justice sont ouvertement partiales. Nous ne l’accepterons pas et le ferons savoir au peuple français. Que les juges et les politiciens de l’établissement se souviennent que les affaires Calas, Sirven, Lally-Tollendal, Chevalier de La Barre, firent plus pour déclencher la révolution que les erreurs politiques de la monarchie.
Jean-Marie Le Pen
Présent : 11 juillet 1997
Le Pen accuse les magistrats sectaires du Parquet de Versailles et du Syndicat de la magistrature
Dans sa conférence de presse, mercredi après-midi, Jean-Marie Le Pen a annoncé qu’il demande le « dépaysement » du procès qui lui est fait pour Mantes-la-Jolie : c’est-à-dire d’être jugé ailleurs que dans le fief du Parquet de Versailles (et du procureur Colleu), dont la partialité politique à l’encontre du Front national est amplement démontrée. Être jugé ailleurs est au demeurant une sorte de loterie, en ce que l’on risque toujours de retomber dans une sphère de juridiction elle aussi envahie par la vague marxiste-léniniste qui déferle au sein de la magistrature, selon l'« orientation » donnée par la commission Kahn (« Présent » de mercredi, et ci-après page 7). La rentrée judiciaire de septembre-octobre, avec ses nombreux procès arbitraires contre Le Pen et contre la presse d’opposition nationale, sera aussi le départ d’une intense campagne de protestation contre la dérive partisane de la justice.
Il convient de s’y tenir prêts, et l’on s’y prépare cet été en étudiant les ouvrages de base sur la question (bibliographie ci-après en page 7)
Voici le texte de l’allocution prononcée par Jean-Marie Le Pen lors de sa conférence de presse du mercredi 9 juillet :
Comme on aurait dû s’y attendre, l’affaire de Mantes-la-Jolie constituait bien un guet-apens dont la conclusion, ma citation devant le tribunal de Versailles pour « violence », est le couronnement. Encercler, paralyser, éliminer est un schéma, non de paix mais de guerre.
Elle ignore cyniquement l’embuscade tendue à ma fille et à moi-même venus pour faire une visite de commerçants et agressés, menacés et insultés par des contre-manifestants ayant à leur tête des élus communistes et socialistes de la circonscription.
Il n’a pas été tenu en compte par le procureur des plaintes pour coups et blessures des militants du Front national, ni de ma plainte pour violation de nos droits civiques de circulation, de réunion, ni des violences, ni des jets de pierres et d’œufs dont nous avons été les victimes. Pourtant, un élu de Mantes-la-Ville s’en rendit coupables sous les yeux du commissaire de police qui, il est vrai, n’est jamais intervenu pour les faire cesser.
Le récit des faits
Venu, sans avertir la presse, pour accompagner ma fille Marie-Caroline arrivée en tête au premier tour, dans une visite aux commerçants de Mantes-la-Jolie, ma voiture d’escorte (policière) a été bloquée, et donc la mienne par des contre-manifestants qui étaient groupés au nombre d’une cinquantaine derrière deux banderoles, dont l’une de la Ligue des droits de l’homme et l’autre noire, et des personnes ceintes de leur écharpe tricolore.
Mon véhicule ayant été frappé à coups de pieds par un manifestant d’apparence asiatique, je suis descendu de voiture accompagné de mon garde du corps et d’un fonctionnaire de police de mon escorte. Nous étions alors trois et trois seulement.
Le groupe d’une dizaine de militants et ma fille qui nous attendaient au lieu du rendez-vous nous ont rejoints quelques minutes plus tard, tandis qu’un cordon de policiers en civil menés par le commissaire de Mantes et un lieutenant se plaçait entre les manifestants et nous.
J’ai voulu, comme j’en ai le droit, remonter la rue pour rejoindre ma fille et les militants du FN. Les contre-manifestants ont tenté par la force de nous en empêcher.
Au cours de la bousculade, j’ai, tel Stentor, crié à la personne en écharpe tricolore que je considère comme une organisatrice que « nous en avions marre d’être attaqués, insultés, menacés partout par les manifestants de gauche ».
À aucun moment, je n’ai, bien sûr, frappé madame Peulvast dont les déclarations sont d’ailleurs contradictoires avec la plainte qu’elle a ensuite déposée après s’être fait donner un certificat médical comportant une ITT de trois jours.
Ce qui ne l’a pas empêchée de tenir une conférence de presse dans l’après-midi, de mener sa campagne le lendemain, de visiter les bureaux de vote le dimanche et d’être lundi à l’Assemblée nationale.
Malveillance et partialité
À ce stade, il convient de se pencher sur la tactique d’harcèlement et de violences méthodiques mise en œuvre par les partis de gauche contre le FN en s’appuyant sur les véritables commandos de guerre civile que sont des organisations comme Ras l’Front et le Scalp. Celles-ci ne se cachent pas mais au contraire se vantent d’interdire au Front national de faire librement sa propagande. Leurs noms, eux-mêmes, démontrent à eux seuls leur agressivité. Cette stratégie vise en tous temps à interdire au Front national le contact avec les citoyens français et, en période électorale, avec les électeurs.
Elle fut initiée sous le patronage de madame Cresson, Premier ministre, par le député socialiste Cambadélis.
Elle a été reprise particulièrement depuis un an, sans doute en vue des élections, dans le but d’asphyxier le Front national.
Le Front national n’a pas accès à la grande presse ni aux médias télévisuels ou radiophoniques, sinon quelques miettes, sans rapport avec son audience dans le pays.
L’affichage professionnel est coûteux et interdit pendant les quatre mois qui précèdent la campagne.
Une campagne de 6 600 affiches commandée pour le mois d’avril 1997 a été annulée par Giraudy sur pression du gouvernement.
L’affichage libre est de plus en plus réduit sous des prétextes d’environnement ou d’esthétique urbaine. Il ne reste aux militants du FN que la distribution de tracts, les meetings, les dîners-débats. Toutes ces manifestations sont systématiquement attaquées. Tout geste de légitime défense est immédiatement mis en scène dans les médias de façon négative pour accréditer l’idée que le FN est l’agresseur alors qu’il est la victime.
Ce sont là les procédés utilisés par les dictateurs des républiques bananières où, comme c’est banal, corruption et arbitraire vont de pair, tandis que l’opposition est bâillonnée soit par les lois ou plus sournoisement par des organisations parallèles assurées de l’impunité et du soutien financier ou judiciaire.
Ce n’est en effet un secret pour personne qu’il existe une connivence entre ces organisations extrémistes, les partis de gauche, de nombreux médias et au moins un syndicat de magistrats.
À ce stade, il n’y a plus de démocratie que d’apparence, ni de droits de l’homme que caricature.
La poursuite devant le tribunal de Versailles confirme qu’il s’agit bien d’une embuscade politico-médiatico-judiciaire.
La partialité de l’acte de renvoi qui d’ailleurs a été communiqué à la presse mais pas aux intéressés, est évidente. Elle ne retient que l’accusation de violences qu’à l’égard des victimes et celles d’injures qu’à l’égard des agresseurs.
Le ton officiel avait été donné par le sous-préfet de Mantes, le jour des incidents. Celui-ci, au mépris du devoir de réserve, présentait une version parfaitement mensongère des faits afin d’alimenter, de façon officielle, la malveillance des médias les plus partisans.
Aujourd’hui, l’annonce faite aux médias et à eux seuls participe de la technique des campagnes de désinformation d’État dont le FN est constamment victime.
Ces techniques sont à rapprocher de celles, dignes de la Propagandastaffel, de l’émission « Envoyé spécial », programmée deux fois sur France 2 sans que je puisse répondre pour me défendre de ses attaques diffamatoires.
Le renvoi, le même jour, devant la même juridiction, d’antagonistes politiques constitue une évidente provocation aux désordres.
C’est pourquoi j’ai chargé mes avocats de demander le dépaysement de cette procédure.
Je rappelle en outre que j’ai fait engager des poursuites en diffamation devant le tribunal de Paris contre le sous-préfet Michel Schmidt de la Brélie et un certain nombre d’organes de presse dont « Le Monde », « France-soir » et « Elle ».
Je me réserve de citer à Versailles, directement, madame Peulvast, député, et les dirigeants des commandos de guerre civile : « Ras l’Front » et le « Scalp », ainsi que leurs complices.
Le « Syndicat de la magistrature »
Plus grave encore est le problème posé par l’attitude officielle de la partialité d’un syndicat de magistrats et par l’intrusion de la magistrature dans le domaine politique.
S’il est normal que la déchéance du mandat et l’inéligibilité soit une sanction juste des crimes et des délits financiers à l’occasion des fonctions élues, il est monstrueux qu’un juge puisse, comme dans le cas de madame Mégret à Vitrolles, devenir juge des opinions d’un citoyen, a fortiori d’un élu.
Cette dérive est contraire aux textes du droit positif. L’article 10 et l’article 43 de la loi du 22 décembre 1958 portant statut de la magistrature ainsi que l’article 6 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
De plus en plus, les décisions de justice sont ouvertement partiales. Les amendes et les réparations sont à sens unique, défavorables, parfois cyniquement, au Front national et aux patriotes qui entendent défendre la France, comme en d’autres temps.
Que ceux-là se souviennent que les affaires Calas, Sirven, Lally-Tollendal, Chevallier de la Barre firent plus pour déclencher la Révolution française de 1789 que les erreurs politiques de la monarchie.
En réponse à diverses questions, Jean-Marie Le Pen a souligné « le grave problème posé par l’attitude officielle de partialité d’un syndicat de magistrats » ; le Front national, a-t-il précisé, va s’efforcer de connaître les noms des membres de ce syndicat, qui pour l’instant s’abritent derrière l’anonymat, un peu, probablement, comme la maçonnerie dont il s’inspire : « Quand nous aurons affaire aux membres de ce syndicat, nous les récuserons. »
Bruno Gollnisch a précisé aux journalistes que c’était bien le dénommé « Syndicat de la magistrature » que Le Pen avait ainsi mis en cause.