Interviews de M. Jean-Louis Debré, président du groupe parlementaire RPR à l'Assemblée nationale, à Europe 1 le 17 septembre 1997, à RTL le 18, dans "Valeurs actuelles" le 20, sur son élection à la présidence du groupe parlementaire RPR et son opposition "ferme" à la politique gouvernementale.

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Intervenant(s) : 

Circonstance : Election de M. Jean-Louis Debré à la présidence du groupe parlementaire RPR de l'Assemblée nationale, le 16 septembre 1997.

Média : Emission Journal de 8h - Emission L'Invité de RTL - Europe 1 - RTL - Valeurs actuelles

Texte intégral

Europe 1 : mercredi 17 septembre 1997

Europe 1 : Philippe Séguin a donc perdu ?

Jean-Louis Debré : Pas du tout, ce n’est ni la victoire d’un camp, ni la défaite d’un autre camp : c’est une élection d’un député parmi les députés et il n’y a aucune signification politique à cette élection.

Europe 1 : Vous faites un clin d’œil, là. Alors c’est Jacques Chirac qui perd ou qui gagne ?

Jean-Louis Debré : Non, je viens de vous expliquer. Vous savez, les commentateurs ont une méconnaissance totale de la vie d’un groupe parlementaire. Les députés ne se déterminent pas en fonction des considérations politiques, nous défendons tous la même politique, les mêmes valeurs, ils se déterminent en fonction de la sympathie ou de l’antipathie qu’ils ont pour tel ou tel candidat.

Europe 1 : Vous ne passez pas pour quelqu’un éloigné de Jacques Chirac ?

Jean-Louis Debré : Mais j’ai une très grande affection pour Jacques Chirac et je le soutiens. Et tout le monde le sait. Et je suis peut-être un cas en politique, je suis fidèle à mes amitiés et à mes engagements.

Europe 1 : N’avez-vous pas l’impression que vous arrêtez cette longue succession de scoumoune : vous lui donnez sa première victoire ?

Jean-Louis Debré : Si je peux lui donner sa première victoire, j’en suis ravi. Mais Jacques Chirac n’a pas à intervenir et n’est pas intervenu dans l’élection du président du groupe parlementaire. La Ve République a été faite contre les régimes des partis et l’époque où les présidents faisaient ou défaisaient les élections des présidents des groupes parlementaires est révolue.

Europe 1 : Le président Chirac vous a congratulé, hier.

Jean-Louis Debré : C’est possible, mais ça ne regarde que moi.

Europe 1 : Qu’est-ce qu’il vous a dit ?

Jean-Louis Debré : Il m’a dit : « bravo ! »

Europe 1 : Vous pensez que Philippe Séguin a voté pour vous ?

Jean-Louis Debré : Je ne sais pas, mais peu importe. J’ai pour Philippe Séguin depuis très longtemps une très profonde et réelle amitié et il me trouvera à ses côtés pour la rénovation du mouvement RPR.

Europe 1 : On sent que la victoire vous a plu et c’est évident. Est-ce qu’elle vous a surpris ?

Jean-Louis Debré : Ce qui m’a surpris, ce sont les commentaires des journalistes par leur méconnaissance du fonctionnement d’un groupe parlementaire. Parce qu’ils disaient : untel sera élu, l’élection est faite d’avance. Eh bien, c’est une analyse superficielle de l’élection.


Europe 1 : Vous avez observé que l’annonce de votre élection a provoqué l’hilarité du groupe socialiste. Pourquoi est-on moqueur ?

Jean-Louis Debré : Je retrouve exactement les mêmes réactions que celles que j’ai connues quand je suis arrivé au ministère de l’intérieur. Naturellement, on disait : il ne sera pas capable, etc. Je constate simplement, après deux ans, et je voudrais beaucoup que certains députés socialistes s’en rendent compte, que les terroristes islamistes ont été arrêtés, qu’il n’y a plus d’attentats en Corse parce que j’ai mis en prison celles et ceux qui avaient commis les attentats. Il n’y a plus de difficultés avec les terroristes basques en France parce que j’ai interpellé un certain nombre de terroristes basques. On me disait : ça fait quinze ans que la police attend une réforme, vous ne la ferez jamais. J’ai fait la réforme de la police nationale. On me disait : mais la sécurité civile est incapable de se réformer, j’ai fait la réforme de la sécurité civile. Et puis, la cerise sur le gâteau si je peux appeler ça comme ça, c’est la loi sur l’immigration. J’ai été contesté, brocardé, on m’a assimilé à Vichy, on a contesté les certificats d’hébergement, on a contesté le droit de rétention. Et qu’est-ce que je regarde aujourd’hui ? Se reniant totalement, les socialistes continuent ce que j’ai fait. Par conséquent, peu importent les ricanements, peu importent celles et ceux qui sont sceptiques, des blasés, des résignés. Moi, ce qui m’importe, c’est ma formation politique, la rénovation du RPR et mon pays, une politique française qui soit, non pas une politique à la petite semaine, mais qui soit faite pour la grandeur de mon pays.

Europe 1 : Quand on vous écoute parler comme ça avec passion, on pense que le ton de l’opposition, avec vous à l’Assemblée, va être très dur ?

Jean-Louis Debré : Quand j’étais ministre de l’intérieur, j’ai fait la politique pour laquelle j’étais élu. Je suis dans l’opposition et je ferai l’opposition que mes électeurs souhaitent.

Europe 1 : Entre le président du parti et le président du groupe parlementaire, c’est toujours le chef du parti qui donne la ligne politique, la consigne. Est-ce que cette fois, ce sera Philippe Séguin ?

Jean-Louis Debré : Philippe Séguin est le chef du mouvement et nous considérons que c’est à lui de marquer la ligne de notre formation. Mais est-ce que j’ai, en dépit des commentaires des uns et des autres, l’habitude de me coucher ? Jamais. J’assume mes responsabilités, j’assumerai mes responsabilités de président de groupe.

Europe 1 : Mais votre rôle, c’est d’aider Séguin pour servir Jacques Chirac ou d’aider Jacques Chirac à contrer Séguin ?

Jean-Louis Debré : C’est beaucoup plus compliqué que ça. Les partis politiques sont mortels. On l’a vu avec la Démocratie chrétienne en Italie, avec le parti libéral en Angleterre. Je crois profondément à la nécessité, dans la vie politique française, d’un grand parti gaulliste qui incarne un certain nombre de valeurs. Eh bien aujourd’hui, ce parti gaulliste a un chef qui est Philippe Séguin et nous l’aiderons tous à mener à bien son œuvre de rénovation.

Europe 1 : Mais qu’est-ce que ça veut dire « nous sommes tous des gaullistes aujourd’hui » ? Est-ce qu’il ne faut pas donner à ce slogan un peu plus de contenu ?

Jean-Louis Debré : Tout à fait, je pense notamment dans le domaine social, où nous avons inventé la Sécurité sociale, la participation, l’intéressement ; aujourd’hui, notre responsabilité c’est la modernité de ce langage social.

Europe 1 : Les grands débats sont en train de pleuvoir à l’Assemblée nationale. Pour le plan emploi Aubry, est-ce que vous interdirez aujourd’hui à des députés RPR de voter pour ou de s’abstenir, comme Pierre Mazeaud ? Est-ce que vous considérez que l’abstention, c’est un vrai acte politique ?

Jean-Louis Debré : J’ai réuni, hier, le bureau du groupe RPR et nous avons pris une position : nous voterons contre ce texte et naturellement, conformément à notre tradition, si certains députés veulent s’abstenir, c’est leur responsabilité. Nous ne recevons jamais, de par la Constitution, un mandat impératif ; la liberté de vote est la règle, mais le groupe RPR a annoncé qu’il voterait contre.

Europe 1 : Sur les 35 heures ?

Jean-Louis Debré : Sur les 35 heures, nous attendons d’avoir les textes. Mais 35 heures payées 39, ce n’est pas une bonne politique pour la France. Ce qui m’intéresse, c’est l’emploi et c’est comme cela que l’on tue l’emploi.

Europe 1 : La réforme du service national ?

Jean-Louis Debré : La réforme du service national, nous voterons contre cette réforme. D’abord un, la réforme du service national, ce ne sont pas les socialistes qui l’ont faite, c’est le Gouvernement d’Alain Juppé…

Europe 1 : Puisqu’ils appliquent la professionnalisation des armées, pourquoi vous voterez contre ?

Jean-Louis Debré : Parce qu’ils changent quelque chose qui est essentiel qui est le rendez-vous citoyen.

Europe 1 : Le président de la République n’y tient pas particulièrement ?

Jean-Louis Debré : Le président de la République a pris ses positions.

Europe 1 : Vous êtes plus chiraquien que Chirac alors ?

Jean-Louis Debré : Je suis profondément pour le rendez-vous citoyen car, à un moment, tous les Français se retrouvent au même endroit et il y a ainsi la possibilité de faire valoir la citoyenneté.

Europe 1 : Sur le cumul, vous êtes conseiller et député de l’Eure et toujours conseiller de Paris ?

Jean-Louis Debré : Non, je suis frappé par le cumul et donc je vais quitter ces fonctions.

Europe 1 : Vous allez quitter, mais sur le cumul qu’est-ce que vous répondez à Lionel Jospin ?

Jean-Louis Debré : Encore une fois, Lionel Jospin se trompe car, d’abord, ça a été imaginé bien avant lui : en 1958, on a imaginé le cumul entre les fonctions de ministre et les fonctions de député, et l’« ami » de Monsieur Jospin, Monsieur Fabius, avait prévu deux lois en 1985. Il faut faire attention car, à force d’interdire tout cumul, on va arriver à une technocratie politique, on va arriver à des professionnels de la politique qui n’ont aucun autre mandat et qui sont déconnectés des réalités locales.

Europe 1 : Sans sectarisme, sans raideur, qu’est-ce que vous accordez comme résultat positif à Lionel Jospin jusqu’ici ?

Jean-Louis Debré : D’abord je trouve que trois mois, c’est quand même un peu tôt pour tirer un bilan. Jusqu’à présent, je lui donne la médaille d’or du reniement.

Europe 1 : C’est tout ?

Jean-Louis Debré : Je trouve que, pour l’instant, il a fait le contraire de ce qu’il avait promis : Vilvorde, l’immigration, les impôts, tout ça. Vilvorde, il avait dit, ça restera ouvert…

Europe 1 : Mais il vous répond, c’est du réalisme. S’il n’avait pas fait ça, vous auriez dit, c’est un irréaliste, ce sont des rêveurs, ils vont nous conduire à la catastrophe ?

Jean-Louis Debré : Ils nous conduisent à la catastrophe, mais vous me demandez, puisqu’ils n’ont encore rien fait, simplement de juger les trois premiers mois. Les trois premiers mois sont fantastiques pour moi qui suis un observateur de la vie politique : c’est un Gouvernement qui a systématiquement fait le contraire de ce qu’il avait promis pendant la campagne électorale, c’est remarquable !

Europe 1 : Dans vos nouvelles fonctions, ce sera fini les fâcheries avec les balladuriens, Nicolas Sarkozy, Balladur, les brimades, les noms d’oiseaux, etc. C’est terminé ça ?

Jean-Louis Debré : Est-ce que vous croyez qu’on construit l’avenir en regardant toujours son passé ? Non. Eh bien, le passé est une chose, ensemble construisons l’avenir.

Europe 1 : Une nouvelle bataille commence et vous voilà devenu un chef.

Jean-Louis Debré : Je suis ce que je suis, je resterai ce que je suis et j’ai envie de conduire les députés RPR dans le compagnonnage et dans l’union à la rénovation avec Philippe Séguin.


RTL : jeudi 18 septembre 1997

RTL : À quelles tâches allez-vous vous attachez en priorité ?

Jean-Louis Debré : À plusieurs tâches : d’une part à faire en sorte que le RPR soit un mouvement uni à l’Assemblée nationale, rassemblé, pour une opposition résolue. Je crois qu’il y a trois mots qui doivent marquer notre action : opposition, proposition, rénovation. Oui, nous sommes à l’Assemblée nationale une force qui doit faire valoir les positions de l’opposition ; faire valoir une autre politique. Celle qui est suivie par les socialistes est une mauvaise politique.

RTL : Est-ce que l’unité du groupe est un souci pour vous ?

Jean-Louis Debré : Je crois que pour tout président du groupe, il importe de faire que chacun se trouve à l’aise dans ce groupe. C’est mon but : faire en sorte que notre mouvement soit uni et rassemblé.

RTL : Si on prend l’exemple de l’abstention de trente-huit députés, hier, lors du vote sur le texte de Martine Aubry, c’est quand même un problème. Vous-même, vous n’étiez pas d’accord avec Pierre Mazeaud.

Jean-Louis Debré : Le problème ne se pose pas comme ça. Le groupe RPR avait pris, en ce qui concerne le texte défendu par Madame Aubry, une position contre. Mais il y a aussi une tradition dans le mouvement gaulliste – qui est d’ailleurs précisé dans la Constitution et qui veut que le mandat impératif soit nul – qui veut que chacun peut, en fonction de ses convictions, de son approche, voter différemment. La position du groupe a été clairement exprimée et certaines personnalités ont eu un point de vue légèrement différent. Le RPR est un rassemblement d’hommes et de femmes d’origines diverses, de régions diverses qui se retrouvent sur la défense d’un certain nombre de grandes valeurs. Or, le texte de Madame Aubry peut effectivement apparaître séduisant, mais il va aboutir à augmenter les charges de l’État. On peut aussi se demander si le rôle de l’État est de se substituer à l’initiative privée ou est-ce que le rôle de l’État est de faire en sorte que, par une baisse des charges sociales, fiscales, patronales, les entreprises commerciales, artisanales, agricoles soient le moteur d’une amélioration de l’emploi. Et puis enfin peut-on accepter l’apparition d’une sous-fonction publique ? Voilà des vraies questions. Alors, chacun apporte sa réponse, mais le groupe RPR a pris une position contre.

RTL : Votre élection, c’est votre victoire ou comme le disent certains parlementaires RPR, l’influence de Jacques Chirac existe encore ?

Jean-Louis Debré : Ce sont des commentaires de gens qui connaissent, permettez-moi de vous le dire, très mal le groupe RPR. L’élection du groupe RPR est une élection intuitu personae. Les députés ont choisi un président non pas en fonction des critères politiques, non pas en fonction de pressions politiques, non pas en fonction de plans, mais en fonction d’un rapport d’affectivité, d’amitié et ils m’ont désigné pour être le président de tous les députés RPR.

RTL : Et c’est dans cet esprit que vous allez travailler avec Philippe Séguin ?

Jean-Louis Debré : Mais parfaitement et quoi qu’on en dise et quoi que je puisse voir ici ou là, j’ai avec Philippe Séguin une amitié très profonde et très ancienne. Il a sa personnalité, j’ai mon tempérament, mais je lui fais entièrement confiance pour mener à bien l’entreprise de rénovation du mouvement gaulliste. Je vous ai dit et je le crois profondément, nous avons trois mots : opposition, proposition, rénovation. Vous savez, les partis politiques sont mortels. Regardez la Démocratie italienne qui a été le grand parti de l’après-guerre et personne ne pouvait imaginer qu’elle disparaisse. Elle a totalement disparu. Regardez en Angleterre le Parti libéral, c’était le grand parti des années de l’avant-guerre et il a disparu. Eh bien moi, je ne veux pas que le mouvement gaulliste disparaisse. Et, par conséquent, nous devons travailler avec tout le monde. Pourquoi la gauche aurait-elle le droit d’être plurielle et la droite, en particulier le RPR, ne pourrait pas être divers ?

RTL : Votre opposition au Gouvernement sera systématique, dogmatique ?

Jean-Louis Debré : Elle ne sera pas systématique, pas dogmatique. Elle sera ferme parce que ce qui m’intéresse, ce n’est pas simplement de mener une opposition, c’est de dénoncer une politique qui va à l’encontre de ma conception, la conception gaulliste, de l’intérêt de la France. Je suis très frappé de voir que ce gouvernement devrait être aujourd’hui inscrit au livre des records. Je ne connais pas, dans l’histoire récente de mon pays, un gouvernement qui, en moins de cent jours, s’est autant renié ! Renié sur Vilvorde, renié sur France Télécom, renié sur l’immigration, renié sur les impôts, renié sur les 35 heures payées 39 heures. Est-ce qu’on va conduire, dans le concert des nations, dans l’affrontement des nations, une politique où les dirigeants, au jour le jour, font le contraire de ce qu’ils ont promis ?

RTL : Combien de temps encore faudra-t-il à l’opposition pour quelle se remette de l’échec des législatives ?

Jean-Louis Debré : Je crois qu’il faut du temps, qu’il faut que nous travaillions, qu’il faut que nous comprenions pourquoi les changements au sein de notre mouvement sont nécessaires. Philippe Séguin mène cette réflexion avec sérieux. Ne nous précipitons pas et bâtissons la nouvelle maison sur des fondements solides.


Valeurs actuelles : 20 septembre 1997

Valeurs actuelles : Quelles leçons tirez-vous de votre élection ?

Jean-Louis Debré : Je ne souhaite voir dans ce scrutin ni la victoire des uns ni la défaite des autres. Les autres candidats étaient mes amis et le sont restés. Il s’agissait d’un choix intuitu personae, à mille lieues des considérations politiciennes qu’on a pu évoquer ici ou là. Les députés ont seulement voté pour celui qu’ils estimaient le plus proche d’eux et leurs aspirations.

Valeurs actuelles : Lesquelles ?

Jean-Louis Debré : La volonté de s’opposer sans le moindre état d’âme à la politique socialiste, tout en proposant, en liaison avec la direction de notre mouvement, des orientations réellement alternatives à celles de l’équipe au pouvoir. Le groupe RPR a fait siens trois maîtres mots : opposition, propositions et rénovation…

Valeurs actuelles : vous ne défendez donc pas la même conception de l’opposition que François Léotard, qui estime (à propos des trente-cinq heures) que Lionel Jospin est en train de se « recentrer »…

Jean-Louis Debré : Il n’y a pas deux manières de s’opposer, il n’y en a qu’une. La politique du Gouvernement en matière d’emploi n’est pas la bonne. Ce n’est pas en accroissant les charges de l’État, donc les prélèvements obligatoires qu’on règlera le problème du chômage. Les emplois Aubry vont aboutir à créer un sous-fonctionnaire, précaire de surcroît. Les collectivités locales vont devoir déshabiller Pierre pour habiller Paul : les emplois créés d’un côté ne compenseront peut-être pas ceux détruits dans le secteur productif par l’abandon inévitable de certains programmes d’investissement.

Valeurs actuelles : Concernant la politique d’immigration, quelle sera la position du groupe RPR ?

Jean-Louis Debré : Il faut distinguer trois domaines : la réforme du droit d’asile, le droit de la nationalité, puis l’entrée et le séjour des étrangers en France.