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S. Paoli : L'équipement sportif des banlieues : quel bilan ?
F. Bredin : Il y a eu des actions menées juste pour l'été, mais les équipements sportifs de proximité auront une durée de vie longue. Il y a en a eu 500 de créés en 91, on va en créer 500 autres en 92. Ce sont des équipements, soit polyvalents, soit des pistes de skate, des terrains de tennis, des pistes de bicross. J'ai été très heureusement surprise par la réponse des jeunes qui a été extraordinaire sur ces équipements.
S. Paoli : Quels contacts avez-vous avec eux ?
F. Bredin : Les réseaux des directions départementales de la jeunesse et des sports, qui instruisent les dossiers, suivent pour voir si les jeunes sont bien associés à la gestion des équipements. Samedi prochain, j'ai décidé de réunir 2 000 jeunes venant de 32 départements. Il s'agit de voir ce qui a marché, ce qui n'a pas marché, afin de mieux faire la seconde tranche.
S. Paoli : La mise en place de ces équipements a-t-elle permis un calme relatif cet été ?
F. Bredin : Il faut être modeste. Chacun essaye dans son domaine. Ces banlieues ont été construites dans les années 60-70 sans que l'on pense à l'être humain. On a construit n'importe comment ; il n'y pas eu un centimètre carré de fait pour que les gens se rencontrent. Maintenant, chaque ministère essaye de rattraper un peu. Mais le travail sera très long, et je ne prétends pas avoir de solution miracle. Je veux simplement créer autour de ces équipements sportifs une dynamique. Il faut que les jeunes se rencontrent d'un équipement à l'autre, qu'il y ait des rencontres sportives amicales et des rencontres en dehors du cadre sportif.
S. Paoli : Face à ce problème on a surtout parlé du sport, mais moins de la formation, de l'enseignement, de tout ce qui concerne les jeunes.
F. Bredin : Le comité interministériel de cet après-midi porte avant tout sur les problèmes d'éducation et de zones d'éducation prioritaires qui ont été relancées par L. Jospin. Ça répond un peu au maire. Tout joue : le problème de la formation, du logement, de la formation professionnelle, de l'emploi ce sont des problèmes prioritaires. Mais je ne suis pas tellement d'accord avec A. Jerin. Je suis maire, donc je ne peux pas entendre dire que les uns et les autres, nous ne connaissons pas les problèmes locaux. Chacun vit des problèmes qui sont différents, partout difficiles. On ne peut pas résoudre les choses en six mois, voire en un an. C'est un travail à moyen et long terme. Je trouve que tout ce qui est sportif, culturel, même si ça doit accompagner d'autres actions de fond, est très important.
S. Paoli : Ce comité interministériel va-t-il avoir comme ambition de créer une structure qui aurait une démarche cohérente ?
F. Bredin : M. Delebarre a fait tout un effort pour essayer de reconcentrer les procédures. De telle sorte que la dispersion soit évitée. Il a créé des sous-préfets à la Ville qui gèrent la dispersion des procédures. Ils sont un interlocuteur unique pour les habitants et les communes. Il faut écouter aussi les habitants, les jeunes pour les équipements sportifs de proximité. Cela prend du temps. J'ai dans ma ville une convention de quartier. Je peux vous dire que cette démarche, qui est une démarche de consultation, ça ralentit les choses. Elle est nécessaire mais on ne peut pas tout demander.