Interview de M. Nicolas Sarkozy, secrétaire général du RPR, paru dans "Paris-Match" le 17 juin 1999, sur la campagne de l'opposition RPR - Démocratie libérale pour les élections européennes du 13 juin.

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Média : Paris Match

Texte intégral

Paris-Match
Avez-vous le sentiment d’avoir été suffisamment soutenu pendant votre campagne ?

Nicolas Sarkozy
- Par le R.p.r. et par Démocratie libérale, oui. Par la quasi-totalité des députés et des sénateurs aussi. Tout le monde savait que cette campagne serait difficile et c’est bien la raison pour laquelle personne n’a voulu me disputer la tête de liste. Avec Alain Madelin, nous sommes sur le terrain matin, midi et soir. J’ai l’impression que notre message est en train de prendre. Il y aura des surprises, le soir des élections, concernant les résultats.

Paris-Match
- Des surprises bonnes pour vous ?

Nicolas Sarkozy
- Bonnes pour nous, oui. Du coup, le 14 juin, j’aurai peut-être plus de soutien que je n’en ai eu précédemment…

Paris-Match
- A propos d’Alain Madelin, au lieu du ticket annoncé, on a eu l’impression que vous avez mené campagne chacun dans votre coin.

Nicolas Sarkozy
- Alain Madelin est un ami. Et nous travaillons ensemble depuis longtemps. Nous nous sommes répartis le travail, les thèmes, les lieux de réunion. Il existe effectivement entre nous des différences de tempérament qui se sont exprimées dans cette campagne, mais nous avons toujours veillé à rester politiquement cohérents. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde.

Paris-Match
- Quelles sont les trois bonnes raisons de voter pour votre liste et pas celle des concurrents à droite ?

Nicolas Sarkozy
- 1. Nous sommes les seuls, avec Alain Madelin, à parler de l’Europe et de la France sans opposer l’une à l’autre.
2. Nous sommes les seuls à vouloir donner un coup de jeune à l’opposition. Une opposition qui ne fasse plus de complexes vis-à-vis des socialistes.
3. Nous sommes les seuls à avoir réellement voulu l’union, même si elle n’a pas été aussi large qu’espéré.

Paris-Match
- Redoutez-vous une recomposition de la droite après le 13 juin, avec notamment la création d’un pôle souverainiste conduit par Charles Pasqua, qui concurrencerait le R.p.r. ?

Nicolas Sarkozy
- Je ne redoute rien, n’étant par nature particulièrement craintif. Pour tout dire, je ne suis pas persuadé que Charles Pasqua incarne de façon évidente l’avenir de l’opposition et de la politique dans notre pays. ?