Interviews de M. Jean-Marie Le Pen, président du Front national, à RMC le 24 et RTL le 29 septembre 1997, sur les relations du FN avec la droite notamment dans la perspective des régionales de 1998, la victoire du FN à l'élection cantonale partielle de Mulhouse, la réduction du temps de travail, la déclaration de repentance de l'Eglise catholique vis-à-vis de la communauté juive et le procès de Maurice Papon.

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Média : Emission Forum RMC FR3 - Emission L'Invité de RTL - RMC - RTL

Texte intégral

Date : mercredi 24 septembre 1997
Source : RMC

P. Lapousterle : On vient d’apprendre que l’Algérie a connu le plus important massacre de civils depuis le début de la guerre civile. Ce massacre vient après beaucoup d’autres ? Faut-il une initiative ? Que faire ? Peut-on rester silencieux ?

J.-M. Le Pen : Écoutez, ces massacres en Algérie sont spectaculaires et malheureusement, ils font partie de la tradition de l’Algérie. Pendant la guerre d’Algérie et avant la guerre d’Algérie, il y a eu des massacres de ce style. Évidemment, on est révulsé d’horreur devant de tels spectacles parce qu’actuellement en Irak, le blocus tue deux enfants par jour depuis huit ans sans que cela fasse sourciller qui que ce soit ! C’est vrai que l’arme alimentaire est une arme qui est plus efficace et moins spectaculaire que le rasoir ou le tranchoir.

P. Lapousterle : Peut-on rester silencieux sur ce qui se passe en Algérie ? Faut-il faire quelque chose ?

J.-M. Le Pen : On pourrait, en tous les cas, ne pas rester silencieux sur ce qui se passe en Irak parce que nous y avons été complices et nous en sommes encore les complices, comme les Anglais d’ailleurs, et un certain nombre de pays européens. L’Algérie est indépendante. Qu’est-ce que la France pourrait faire ? Elle devrait d’abord régler ses problèmes à elle. Il y a les pays arabes, il y a les pays musulmans, me semble-t-il, qui sont plus qualifiés que nous pour intervenir s’il y a besoin d’intervenir.

P. Lapousterle : Retour en France. Confirmez-vous, ce matin, que vous serez tête de liste du Front national, en mars prochain, aux élections régionales ?

J.-M. Le Pen : Tout à fait. Je suis d’ailleurs, je le rappelle, le président du groupe Front national au conseil régional à Marseille – groupe dont je rappelle qu’il est le plus important de l’Assemblée. Il est dans l’opposition puisque M. Gaudin a choisi de gouverner avec les socialistes et avec la complicité ou la neutralité des communistes. Mais bien sûr, je serai donc là pour rendre compte de mon mandat de six ans et, ensuite, pour demander une nouvelle investiture en quelque sorte, aux électeurs avec l’objectif de gagner la majorité ou en tous les cas, gagner la possibilité de diriger la région autrement, d’une autre manière qu’elle l’a été jusqu’à présent.

P. Lapousterle : Vous serez candidat dans quel département ?

J.-M. Le Pen : Dans le même, dans les Alpes-Maritimes.

P. Lapousterle : Vous avez comme objectif d’être président du conseil régional en mars prochain. M. Gaudin a dit que vous ne pourriez pas être président de la région parce qu’il y aura, a-t-il dit, assez de républicains pour s’opposer à votre élection de président de région.

J.-M. Le Pen : M. Gaudin a une conception du républicanisme qui est assez étonnante puisqu’elle en exclut un parti absolument légal et pacifique comme le Front national, et elle y intègre le Parti communiste qui a été, pendant soixante-dix ans, le complice des pires crimes qui aient pu se commettre dans l’histoire du monde.

P. Lapousterle : Est-ce que vous pensez que, dans certaines régions, les candidats du Front national trouveront des accords, officiels ou non, avec des candidats de l’actuelle opposition ?

J.-M. Le Pen : Aux régionales, sûrement pas puisque nous sommes à la proportionnelle.

P. Lapousterle : Je parle du troisième tour.

J.-M. Le Pen : Au troisième tour. Écoutez, le problème est de donner un gouvernement régional, si j’ose dire, à la Région, et le Front national, conformément à sa doctrine constante, servira l’intérêt régional en priorité. Mais il ne servira en aucune manière de relais, de soutien ou de partisan à l’ex-majorité.

P. Lapousterle : On entend des voix dans l’opposition dire qu’il faut arrêter de diaboliser le Front national. Est-ce que cela a des conséquences sur le terrain ? Est-ce qu’il y a des endroits où l’on peut imaginer que le Front national et l’actuelle opposition aient des relations politiques ?

J.-M. Le Pen : La diabolisation d’un adversaire politique est une technique subversive, tout à fait antidémocratique. Ce qu’il eut fallu, c’est de ne pas commencer la diabolisation, surtout pour le RPR et l’UDF qui, pleins d’arrogance, comme leur dernier chef Alain Juppé, estimaient n’avoir jamais besoin de ce qui que ce soit pour imposer leurs vues et garder leurs privilèges et leurs prébendes. Eh bien tout cela est changé maintenant, et les élus RPR et UDF savent qu’ils seront en péril parce que le Front national est là. Et s’ils ne tranchent pas entre l’alliance avec les socialistes et le Front national, et même s’ils tranchent, ils seront condamnés.

P. Lapousterle : Est-ce que l’attitude de certains dirigeants RPR ou UDF a changé, vis-à-vis de vous, récemment ?

J.-M. Le Pen : Pour tous ceux qui sont sous l’œil des médias et de la censure politique, c’est non. Ceux-là ont trop peur. Dans les couloirs, peut-être, dans les dîners, comme cela, en tête-à-tête, ils vous disent des choses, mais en public, ils sont terrorisés.

P. Lapousterle : Les autres ?

J.-M. Le Pen : Les autres s’en fichent et parlent. Vous avez, en province, beaucoup de gens qui ont des situations personnelles qu’ils ne doivent pas toujours à leur parti et qui disent : il y en a assez de cette palinodie, et il faut être réaliste et penser au Front national.

P. Lapousterle : François Léotard, qui sera votre adversaire au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, dit qu’il faut diaboliser votre parti.

J.-M. Le Pen : Quand on a des adversaires comme François Léotard, on n’a pas besoin d’amis ! Je dois dire que je me félicite que François Léotard, qui est l’un des rares rescapés des autorités de son parti qui sont en liberté. Si on regarde tous les sénateurs, les députés, les maires UDF et RPR, d’ailleurs, de la région PACA, comme d’ailleurs les socialistes, on s’aperçoit que c’est une véritable hécatombe. À mon avis, cela ne va pas durer longtemps, cette immunité. François Léotard devrait être prudent dans ses déclarations parce que pour parler du diable, il faut avoir une longue cuillère.

P. Lapousterle : Le statut du président de la République : en ce moment, l’opposition essaye de se reconstituer en dehors du président de la République. François Léotard, toujours le même, a dit que le statut du président de la République était touché. Est-ce que c’est votre avis ? Est-ce que le président de la République a aujourd’hui moins d’influence ou de pouvoir qu’il en avait dans le passé ?

J.-M. Le Pen : Je pense que la dissolution a, institutionnellement, ramené le président de la République au rôle qu’il avait sous la IVe République. Ce sera le châtiment de Jacques Chirac qui se prétend le successeur du général de Gaulle et qui aura pris le contre-pied de ce que le général de Gaulle faisait à peu près dans tous les domaines, y compris l’Europe.

P. Lapousterle : Vous dressez quel bilan de quatre mois de gouvernement Jospin ?

J.-M. Le Pen : Je crois que Lionel Jospin, sur le plan de la pratique, est assez prudent. Il marche à tout petits pas. Mais on peut dire que dans le domaine fiscal, dans le domaine familial, dans le domaine des emplois fictifs et dans le domaine de la régularisation des hors-la-loi, il est dans la logique, en quelque sorte, d’un gouvernement de gauche. Mais il est obligé d’aller relativement loin, par exemple, dans l’immigration, puisque ces prédécesseurs de droite faisaient une politique de gauche. Alors pour se démarquer de la droite, Lionel Jospin est obligé d’aller un peu plus loin à gauche. Ceci aura des conséquences qui se mesureront certainement déjà dans les mois qui viennent. Il ne suffit pas de peindre la rigueur en rose, pour qu’elle cesse d’être la rigueur.

P. Lapousterle : Vous venez de dire « emplois fictifs », si j’imagine que c’était pour les emplois jeunes de Mme Aubry : est-ce que les emplois fictifs ne sont pas mieux que du chômage réel ?

J.-M. Le Pen : Ce qui serait mieux, c’est de donner des moyens en personnel aux secteurs régaliens, ceux qui dépendent de l’État, et qui en manquent. Par exemple, la justice. On dit que les juges d’instruction n’arrivent pas à maîtriser le dossier du Crédit Lyonnais qui, je le rappelle, risque de coûter 170 milliards lourds aux Français. Il n’y a pas suffisamment de policiers dans les banlieues. Il y a toute une série de secteurs de l’activité normale, logique de l’État qui manquent de professionnels qualifiés. Ce qu’il fallait, c’était faire des professionnels qualifiés, là où il y en a besoin, dégager les secteurs qui sont pléthoriques. Ce n’est pas du tout la voie qu’a choisie Lionel Jospin qui, avec le Parti socialiste, essaye de se créer un secteur de clientèle supplémentaire. Ces gens-là seront des recrutés politiques d’abord et ensuite des recruteurs politiques pour le parti au pouvoir.


Date : lundi 29 septembre 1997
Source : RTL /

J.-M. Lefebvre : Regarderez-vous ce soir Lionel Jospin à la télévision ?

J.-M. Le Pen : Évidemment. Ça fait partie des devoirs de ma charge.

J.-M. Lefebvre : Qu’en attendez-vous ?

J.-M. Le Pen : Je n’en attends pas grand-chose. Lionel Jospin est un homme fort habile et (discret ? quasi inaudible, Ndlr), mais cela ne l’empêchera pas de se retrouver face aux problèmes dont un certain nombre – il faut bien le dire – avec sa ligne politique, seront insolubles.

J.-M. Lefebvre : Si j’ai bien compris vos propos, ce sera maintenant votre seul et principal adversaire, puisqu’entre lui et vous, il n’y a plus rien, d’après ce que vous avez dit.

J.-M. Le Pen : Il y a encore un certain nombre de choses, mais elles vont disparaître progressivement. Comme je l’ai dit dans une formule un peu imagée, il y a entre nous et la gauche socialo-communiste un marigot et que nous allions progressivement l’assécher. Je n’ai pas changé d’opinion depuis hier.

J.-M. Lefebvre : Comment allez-vous pouvoir incarner seul l’opposition à l’actuelle majorité ?

J.-M. Le Pen : C’est clair : la gauche désigne elle-même son principal adversaire, puisqu’elle se mobilise exclusivement contre le Front national et qu’elle organise des manifestations, y compris des manifestations de rue, avec les communistes, les socialistes, des trotskystes, des anarchistes. L’ennemi de la gauche, c’est le Front national parce que le Front national est la seule opposition cohérente et dynamique qui existe à sa politique.

J.-M. Lefebvre : Mais pas une opposition parlementaire.

J.-M. Le Pen : Nous avons été exclus par un système électoral tout à fait injuste et dont on tire d’ailleurs un certain nombre de conséquences absolument navrantes : on nous supprime la moitié de nos subventions ; on nous invite au prorata de notre nombre de députés dans les médias d’État, ce qui est tout à fait antidémocratique, mais nous en prenons acte. Nous avons l’intention de faire changer cela avec l’appui du peuple français.

J.-M. Lefebvre : Pour incarner seul l’opposition à l’actuelle majorité, comment concrètement allez-vous vous y prendre ? Comment entendez-vous vous opposer à la majorité ?

J.-M. Le Pen : En nous exprimant par les moyens qui sont les nôtres, si possible dans les médias, s’ils jouent démocratiquement leur rôle, sinon par les moyens qui sont ceux de tous les partis politiques. Il ne tient qu’à nos adversaires de voter une loi proportionnelle pour que la voix du Front national et de ses millions d’électeurs soit entendue aussi dans cette Assemblée où, il faut bien le dire, il n’y a pratiquement plus de véritable vie.

J.-M. Lefebvre : Victoire du Front national hier à Mulhouse, mais avec 61,7 % d’abstentions. Comment expliquez-vous cette abstention ?

J.-M. Le Pen : Cette abstention doit être inscrite au passif de l’établissement politique. C’est la droite et la gauche qui devraient par leur activité naturelle mobiliser les foules électorales. Cela prouve au moins qu’il y a 60 % de gens qui se désintéressent du sort électoral des socialistes, des communistes, du RPR et de l’UDF. Je rappelle que cette victoire s’obtient au scrutin majoritaire à deux tours, où pratiquement il a été lancé un appel général à la mobilisation contre le Front national.

J.-M. Lefebvre : Cette abstention n’est pas une victoire par défaut ?

J.-M. Le Pen : Non. C’est une victoire électorale. Quand ce sont nos adversaires qui les remportent avec la même abstention, on ne leur soulève pas cet argument. Je rappelle qu’il y eu d’autres élections partielles cantonales : il y a eu deux élections dans le 93 où nos candidats au deuxième tour ont fait 40 et 37 % ; il y a eu deux premiers tours dans le Nord, l’une où notre candidat est passé de 14 à 21 % ; l’autre où d’ailleurs notre candidat, terrorisé par les menaces qui avaient été lancées contre lui, s’est retiré, a démissionné du Front national deux jours avant, et malgré cela, nous progressons de deux points.

J.-M. Lefebvre : M. Freulet a aussi été terrorisé pour ne pas se présenter sous l’étiquette Front national ?

J.-M. Le Pen : Non. Tout le monde sait bien que Freulet-Front national, c’est comme si moi je me présentais aux élections présidentielles sans mettre que je suis du Front national.

J.-M. Lefebvre : Il ne s’est pas présenté sous l’étiquette du Front national sur place. Pourquoi ?

J.-M. Le Pen : Je n’en sais rien. Allez le lui demander. Voilà une bonne occasion de lui donner la parole !

J.-M. Lefebvre : Il fait partie du Front national, et vous ne savez pas pourquoi il ne se présente pas sous l’étiquette du Front national ?

J.-M. Le Pen : Il est tout à fait Front national. J’ai entendu ses déclarations hier soir : il se présente comme un élu Front national.

J.-M. Lefebvre : Vous ne pensez pas qu’il y a tromperie de la part de M. Freulet ?

J.-M. Le Pen : Je vous en prie ! Il a suffisamment d’adversaires pour éclairer les citoyens. Il me semble que ce débat-là est réglé. Je vous signale que ce n’est pas la première fois que M. Freulet frôle la barre des 50 %. Cette fois-ci, il la franchit. Nous la franchirons de plus en plus nombreux la prochaine fois.

J.-M. Lefebvre : Vous dites qu’entre vous et l’opposition, c’est le marigot. Mais Bruno Mégret souhaite des alliances avec l’UDF et le RPR pour les cantonales et les régionales.

J.-M. Le Pen : Je ne crois pas du tout que cette opinion reflète celle de M. Mégret. Il n’a jamais été question…

J.-M. Lefebvre : C’est ce qu’on a entendu samedi.

J.-M. Le Pen : Jamais de la vie. Il n’a jamais été question d’alliances entre le Front national, le RPR et l’UDF. Le Front national ne tient pas à se compromettre avec des partis qui ont une responsabilité considérable dans les échecs de la France et qui sont pour beaucoup d’entre eux impliqués dans des affaires graves de corruption politique. Mais il y a des règles qui tiennent au scrutin lui-même, au deuxième tour. Il y avait des règles de discipline qu’on appelait autrefois de discipline républicaine et discipline nationale. Le Front national, lui, s’il arrive en tête, devrait avoir en tous les cas l’abstention de ses adversaires. Ce pourrait être éventuellement réciproque. Mais ça n’ira pas au-delà. Il n’y a pas d’alliances.

J.-M. Lefebvre : Sur les 35 heures, on ne vous a pas entendu parler.

J.-M. Le Pen : Je dois vous dire que je suis heureux d’être ici ce soir. Vous êtes à peu près le seul médium qui nous avait invités depuis quatre mois. Par conséquent, si on veut savoir mon opinion…

J.-M. Lefebvre : Non, vous avez été invité chez M. Mazerolle.

J.-M. Le Pen : Oui, c’est bien ce que je dis : vous êtes le seul. Si on veut nous entendre, il faut nous inviter à la télévision, sur les ondes. Sur les 35 heures, tout le monde est ravi de savoir qu’on peut consacrer une partie de sa vie à des loisirs plutôt qu’au travail. Mais il se trouve que les choses étant ce qu’elles sont, l’homme doit travailler pour vivre, et pour produire, et pour produire moins cher, au bénéfice de ceux qui normalement sont les moins bien doués ou les moins bien partagés. Je crois qu’il est louable, si l’économie le permet, de travailler 35 heures au lieu de 39, mais il est tout à fait démagogique d’affirmer qu’on peut le faire avec la même rémunération.

J.-M. Lefebvre : L’Église de France va demander pardon, demain, à la communauté juive son attitude pendant la guerre. Est-ce que vous approuvez cette démarche ?

J.-M. Le Pen : Je trouve cette démarche absolument scandaleuse. Je trouve scandaleux que des gens battent leur coulpe sur la poitrine de gens qui les ont précédés il y a 50 ans. Je trouve ça absolument incroyable que des gens qui n’étaient pas nés au moment de ces faits viennent, au mépris de la vérité historique, demander pardon au nom de l’Église de France alors que l’on sait que l’attitude générale de l’Église de France a été une attitude de compassion à l’égard de ceux qui étaient persécutés et, en l’occurrence, y compris des juifs. Moi j’étais dans un collège de jésuites où il y avait des gens qui portaient l’uniforme du collège dont on a dit : vous comprenez, ils ne peuvent pas assister aux offices parce que ce sont des protestants. Or tout le monde savait qu’il s’agissait de jeunes juifs et qui étaient pris dans ce collège.

J.-M. Lefebvre : Il y a certains évêques, demain soir, qui ont vécu la guerre…

J.-M. Le Pen : … mais ils avaient deux ans, trois ans. Certains évêques de l’époque, je me souviens de l’évêque de Toulouse et un certain nombre d’autres, ont fait des mandements en chaire qui étaient particulièrement vigoureux contre les lois racistes. C’est absolument vrai. Alors je trouve que ces gens-là feraient mieux de s’inquiéter de savoir s’il ne leur faudra pas, dans quelques années, demander pardon des positions qu’ils ont prises, en particulier relativement à l’avortement ou relativement à la nation française et au grand problème de l’immigration et de la survie de la France.

J.-M. Lefebvre : Qu’attendez-vous du procès Papon ?

J.-M. Le Pen : M. Papon n’est pas de ma paroisse. Que ceux qui l’ont promu depuis la Libération comme préfet de la IVe République en Algérie, comme préfet de police de Paris, comme… je ne sais pas encore ce qu’il a occupé comme fonctions… il a été ministre je crois de M. Barre sous M. Giscard d’Estaing, il a été trésorier de l’UDR, c’est le problème des gaullistes… Personnellement, je trouve que faire ce genre de procès à une personne, pour des raisons évidemment politiciennes, n’est pas de bonne justice. Je vous rappelle qu’il y a une loi, en 1953, d’amnistie générale, et qu’il ne me paraît pas – mais en dehors du cas précis – de bonne justice que de revenir près de 60 ans après sur des faits qui se sont commis à ce moment-là et des responsabilités de ce moment-là. De toute évidence, c’est un procès politicien, politique.