Texte intégral
Mesdames et Messieurs, Chers Amis,
Tout d’abord, permettez-moi de vous remercier très sincèrement d’avoir répondu à mon invitation.
J’ai souhaité ce soir, à l’occasion de la nouvelle année, réunir la famille du tourisme, les acteurs et initiateurs de tous les tourismes ; parce que la politique de l’État est globale et que tout ce qui vous anime, je le sais, dépasse les intérêts particuliers ou locaux pour servir le rayonnement touristique de notre beau pays.
Je vous souhaite à tous une très bonne année 1998. Mes vœux pour le tourisme se placent résolument sous le signe de l’optimisme et de la volonté déterminée de faire toujours plus et mieux pour répondre aux défis du futur.
L’année 98 – tout le monde l’apprécie – commence bien. C’est bien sûr la conjonction d’un climat favorable, après le soleil en abondance, la neige est au 1er rendez-vous, c’est aussi le résultat de la mobilisation des professionnels qui ont beaucoup investi. Et puis cette année – faut-il le rappeler – un calendrier des vacances mieux équilibré et plus favorable pour tous permet d’aborder la saison d’hiver avec plus de sérénité.
L'année 97 a été exceptionnelle la fréquentation étrangère a atteint le niveau record de 67 millions de visiteurs et, pour la première fois depuis quatre ans, notre excédent a recommencé à progresser : le tourisme a apporté 65 milliards à la balance des paiements.
Mon souhait est que nous conservions, grâce à une politique de promotion performante, notre place en tête des nations touristiques. Nous en avons tout à fait les moyens.
J'étais la semaine dernière en Chine où nous avons jeté les bases d'une coopération mutuelle prometteuse. Mon déplacement, avec les entreprises concernées, a permis de faire avancer plusieurs dossiers, dont celui des liaisons aériennes Paris-Shanghai. Cette bonne nouvelle pour Air France est aussi une bonne nouvelle pour le tourisme.
Cet été, la coupe du monde de football sera le moyen de faire connaître la France, sa douceur de vivre, la qualité de son accueil à 500 000 nouveaux visiteurs et aux téléspectateurs du monde entier. Ce sera le spectacle le plus regardé du siècle. Qu'il donne aux uns et aux autres l'envie de venir, et de revenir en France !
Préparons dès maintenant l'an 2000 qui sera l'année d'un développement extraordinaire du tourisme mondial.
Notre pays dispose de richesses innombrables et d'une diversité incomparable. Vous qui êtes ici, vous êtes les artisans de leur mise en valeur. C'est pourquoi, structurer le marché, organiser l'offre, la faire connaître, telle est notre responsabilité commune.
Les attentes des touristes changent ; elles se diversifient. J'en déduis que (plus que jamais), il y a de la place pour tous. Toutes les formes de tourisme (je ne vais pas ce soir les énumérer, car la liste est fort longue, ne cesse de s'allonger et c'est tant mieux) oui, toutes les formes de tourisme ont leur carte à jouer.
Pour gagner, il faut agir ensemble. L'édifice ne sera solide que si ses éléments s'appuient les uns sur les autres. Je forme le souhait que l'orchestre soit toujours plus philharmonique, c’est-à-dire à la fois divers et organisé.
C'est à cette condition que nous pourrons proposer aux voyageurs et aux visiteurs des séjours et des activités adaptées à la société des loisirs qui s'annonce.
C'est pourquoi, me semble-t-il, les acteurs du tourisme doivent anticiper sur la réduction de la durée du temps de travail qui se prépare pour saisir la chance qu'elle offre à notre secteur, pour apporter à l'économie française la croissance et l'emploi dont elle a tant besoin.
Durant l'année 1997, l'emploi dans le tourisme a augmenté d'environ deux et demi pour cent. Je propose que tous nos efforts communs tendent à amplifier ces résultats en les inscrivant dans la croissance et la diversification des activités touristiques.
Avec les emplois- jeunes, les collectivités locales et le monde associatif sont en train d'inventer de nouveaux métiers, de répondre à des besoins non satisfaits. Les accords-cadres avec les fédérations, déjà signés ou en cours de négociation prévoient la création de près de 5 000 emplois, le plus souvent à partir de micro-projets qui auront des retombées importantes sur l'économie locale. Je souhaite que la traduction concrète de ces accords soit rapide, pour redonner à notre jeunesse espoir et afin que le tourisme bénéficie de son dynamisme et de son imagination.
Le secteur privé saura prendre sa part dans cette indispensable action citoyenne, j'en suis convaincue. C'est pourquoi nous devons aider les entreprises à innover, à se faire connaître, à s'organiser pour qu'elles se développent et créent des emplois stables et qualifiés. Pour ma part je m'efforcerai d'y contribuer en m'attaquant aux obstacles qu'elles trouvent sur leur route. Nos avancées sur le dossier de l'immobilier de loisirs ou sur celui de la redevance de l'audiovisuel en porteront bientôt témoignage.
Les bons résultats d'ensemble du tourisme français et ses perspectives enthousiasmantes ne doivent pas nous cacher certains aspects plus moroses de la réalité. Le taux de départ en vacances des Français stagne. Moins de séjours, des séjours plus courts, cela doit nous interpeller. Augmenter le taux de départ en vacances, c'est respecter un droit fondamental pour nos concitoyens, c'est contribuer à structurer la vie sociale et familiale, c'est permettre à chacun de se sentir Homme au milieu de l'Humanité.
À ce propos, je voudrais vous annoncer que je prépare pour 1998 une grande initiative en faveur du tourisme pour les personnes handicapées. Je souhaite que toutes les régions et toutes les professions s'associent à cette initiative citoyenne.
Vous connaissez mon action pour le droit aux vacances pour tous. Le développement et l'extension du chèque-vacances, le soutien aux associations de tourisme, la réhabilitation du patrimoine immobilier du tourisme social, l'attention portée à la petite hôtellerie vont dans ce sens. Au-delà de l'aspect social, favoriser le départ en vacances, vous le savez, c'est aussi contribuer au développement de l'économie touristique et, au-delà, à la création d'emplois nouveaux.
Au moment où les chômeurs redressent la tête et nous rappellent la dramatique situation de plusieurs millions de nos concitoyens, nous devons penser aussi ce soir à ceux qui sont totalement exclus du droit aux vacances. Il existe dans notre pays des adultes et des enfants qui n'ont jamais vu la mer, des familles qui ne peuvent partir, ne serait-ce que quelques jours, pour se retrouver, se détendre et reconstituer leurs forces physiques et morales. Ces familles ont besoin de partir en vacances. C'est une question de justice, mais c'est aussi une exigence au regard de la cohésion sociale. C'est donc l'intérêt de tous.
Mon ministère aidera les collectivités et les associations qui œuvrent dans ce sens, dans leurs actions de préparation, d'accompagnement et de suivi des vacances des plus démunis. Le programme gouvernemental de prévention et de lutte contre l'exclusion tiendra compte à mon initiative de cette solidarité.
Avec une action tenace et résolue, nous allons progresser. Je sais pouvoir compter sur vous, sur votre dynamisme et votre capacité à tracer des perspectives pour l'avenir. Vous pouvez aussi compter sur moi.
Voilà, Mesdames et Messieurs, les vœux que je formule pour le tourisme en 1998.
Cette soirée est aussi pour moi l'occasion de saluer la presse qui a répondu à mon invitation.
Je pense que nous avons eu des relations cordiales et franches, je souhaite bien sûr que cela perdure.
Ces vœux ne seraient pas complets si je n'adressais pas à chacun d'entre vous un message plus personnel. Depuis mon arrivée au Gouvernement, j'ai rencontré un grand nombre d'entre vous, nous avons échangé des idées, nous avons travaillé ensemble, nous avons commencé à faire bouger les choses. Je vous remercie pour toute l'aide que vous m'avez apportée. Je continuerai cette méthode du contact direct et simple, car le tourisme, c'est avant tout une affaire de relations humaines, une affaire d'accueil et de convivialité.
Bonne année à tous !