Texte intégral
Q - Vous avez annulé votre meeting à Bordeaux d'hier soir. La préfecture vous promettait quatre compagnies de CRS. Vous ne faites pas confiance aux forces de police ?
Deux principes se télescopaient, celui de démocratie et celui de précaution. Moi j'étais partisan du principe de démocratie : maintien du meeting. D'autant plus que ce ne sont pas les chasseurs, mais une partie d'entre eux, liés à l'extrême droite, qui agissent. En même temps, je comprends les Verts. Tenir un meeting à fort Chabrol, passer des cordons de CRS, aurait rendu la chose ridicule. Un meeting, ce n'est pas un acte de guerre. Dans les deux cas de figure, on a un regret, un mauvais goût dans la bouche.
Q - N'avez-vous pas aussi voulu éviter une fin de campagne qui aurait ressemblé à vos débuts à La Hague ?
Effectivement, nous ne voulons pas de ça. Car, le pire c'est qu'à chaque fois, c'est nous qui devons nous justifier. Nous sommes les victimes, mais ces images de CRS qui nous protègent jouent contre nous. On dit des chasseurs qu'ils sont en légitime défense, la classe politique donne crédit à cet argument. Quand va-t-elle parler ouvertement aux chasseurs ? C'est ça qui m'énerve le plus : aucun autre responsable de parti ne dit que cette pression est un scandale. Le simple fait que le responsable de la chasse en Gironde ait pu dire « ce meeting est une provocation », sans que localement un socialiste ou un communiste ne réagisse, c'est incroyable. C'est de la pédagogie à la petite bière.