Déclaration de M. Louis Le Pensec, ministre de l'agriculture et de la pêche, sur la préparation du Salon de l'Agriculture et sur le rôle du ministère pour son organisation et son rayonnement international, Paris le 28 janvier 1998.

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Circonstance : Présentation du salon international de l'agriculture (du 1er au 8 mars 1998) à Paris le 28 janvier 1998

Texte intégral

Je suis heureux de vous accueillir aujourd’hui dans cette salle que nous appelions jusqu’à maintenant la grande salle jaune, et qui, vous pouvez le constater a nettement changé de couleur. Mon ministère s’est en effet doté avec la réfection de cette salle, d’un outil qui, je l’espère, me permettra de vous réunir plus souvent. Sachez que vous en êtes aujourd’hui les premiers utilisateurs.

Mais c’est une autre inauguration qui vous préoccupe aujourd’hui, à savoir celle du prochain salon international de l’agriculture. Votre présence nombreuse démontre tout l’intérêt que revêt cette manifestation pour l’ensemble des secteurs de l’agriculture et donc de ce ministère. Mais avant d’en découvrir les détails, je voudrais souhaiter la bienvenue à bord de cet imposant navire à Monsieur Christian Patria, nouveau président du Ceneca, qui va donc tout comme moi subir son baptême du feu lors de cette prochaine édition.

La dimension acquise par le salon au fil des ans – nous espérons 600 000 visiteurs dont sans doute plus de 10 000 visiteurs étrangers – témoigne du poids économique des secteurs agricole et agro-alimentaire français et de l’intérêt qu’ils suscitent auprès de nos concitoyens, mais aussi à l’étranger. Il sera du 1er au 8 mars 1998, une excellente vitrine des impressionnantes potentialités de l’agriculture et de la pêche.

Nous y retrouverons bien sûr les plus classiques, avec l’élevage au premier rang d’entre elles.

Comme chaque année, les visiteurs le retrouveront au cœur du salon avec ses différentes filières et une illustration vivante de toute l’offre française et étrangère. Les 1 300 animaux participant au concours général agricole et aux différentes manifestations permettront aux éleveurs de mettre en valeur leur savoir-faire et la qualité des producteurs.

Le public sera informé sur l’origine des produits, l’identification, la traçabilité et l’étiquetage des viandes ou encore les signes de qualité. Toutes dispositions, plus que jamais nécessaires comme le prouvent les actions menées par les services de contrôle de mon ministère et les projets législatifs du gouvernement, pour restaurer la confiance des consommateurs.

Avec l’espace formation, information services et filières végétales, les organisateurs ont voulu créer un véritable carrefour d’échanges et de conseils entre le public et le ministère de l’Agriculture et de la Pêche, les institutionnels de l’agriculture, et différents experts, sur les réalités du monde agricole, l’emploi, les formations, la préservation de l’environnement…

Toutes questions au cœur de mes préoccupations et qui devraient trouver des réponses dans le projet de loi d’orientation agricole.

L’agro-alimentaire et les spécialités de la mer connaîtront, je n’en doute pas, leur succès habituel en proposant les meilleurs et les plus typiques produits de nos terroirs et de notre littoral, avec notamment ceux qui seront sélectionnés au concours général agricole produits. Vous me permettez de me féliciter de voir chaque jour une région du littoral à l’honneur avec ses hommes et ses produits.

L’espace nature et loisirs verts permettra aux visiteurs, à travers le tourisme des régions, de découvrir et même de redécouvrir la France rurale et de s’adonner à leur passion croissante pour les loisirs de plein air.

Mais vous pourrez également découvrir des nouveautés avec :

- la présence plus importante des produits issus de l’agriculture biologique, une agriculture que j’ai décidé d’encourager pour répondre à des consommateurs en quête de plus en plus d’authenticité, mais aussi pour offrir à des exploitants de nouvelles possibilités économiques ;
- une offre cette année très importante des richesses touristiques des régions de France, qui comblera sans doute des visiteurs sans cesse plus nombreux à vouloir effectuer une cure de nature, tout en découvrant le patrimoine culturel de notre monde rural.

J’ai bien noté le désir du Président Patria de voir le salon se professionnaliser. Certains événements participent déjà de cette démarche.

C’est le cas du Concours Général Agricole « produits », un concours unique au monde qui valorise la qualité et la richesse des produits de nos terroirs. Il en est de même du salon professionnel du fromage et des produits laitiers ; ou des rendez-vous des professionnels de l’élevage centrés sur le bien-être de l’animal et son environnement.

Bien entendu, j’ai souhaité que le ministère de l’Agriculture et de la Pêche, outre le soutien financier important qu’il apporte au Concours Général Agricole, s’investisse plus que jamais dans l’organisation du salon.

Il est en effet un temps fort de sa communication vers les agriculteurs, mais il représente la plus importante réunion annuelle entre l’agriculture et le grand public. C’est l’occasion pour mes services d’illustrer les grands axes de la politique agricole que je conduis, et de faire connaître la diversité des missions qu’ils remplissent. C’est aussi pour les offices et les différents établissements publics du secteur la meilleure opportunité de faire connaître leurs actions et le soutien qu’ils apportent à l’ensemble des filières. Il faut d’ailleurs noter que leur rôle est déterminant pour valoriser la présence de beaucoup d’entre elles à ce salon.

C’est dans cet esprit que le ministère sera présent sur 700 m², répartis entre un stand institutionnel et 5 stands thématiques implantés sur les différents pôles. Le fil conducteur en sera tout naturellement, les priorités retenues dans mon projet de loi d’orientation agricole :

- accompagner les hommes ;
- respecter les territoires et l’environnement ;
- favoriser la qualité des produits ;
- promouvoir l’emploi.

Ces stands témoigneront de notre volonté de nous situer au cœur des activités touchant à l’agriculture et au monde rural et de conforter notre rôle d’acteurs dynamiques et déterminants de l’activité économique agricole.

Le stand institutionnel du ministère est une innovation. Je l’ai souhaitée pour que soit mise en évidence la richesse et la diversité des missions remplies par les 30 000 agents de cette administration. Les énumérer est une véritable litanie. Je rappellerai simplement qu’au-delà des domaines qui vont de la production à la consommation, en passant par la commercialisation, ils agissent aussi en matière de gestion de l’environnement et du monde rural, de formation et d’emploi.

Une trop grande partie du public ignore encore qu’en dépit de la réduction du nombre d’agriculteurs, réduction que nous nous efforçons de freiner, le champ d’intervention de notre ministère n’a cessé de croître au fil du temps et qu’il dépasse très largement la sphère agricole pour concerner l’ensemble de nos concitoyens dans leur vie quotidienne.

Les cinq stands thématiques, répartis entre les différents halls, illustreront cette diversité des interventions du ministère.

La forêt, l’aménagement rural et l’agriculture de montagne auront leur espace propre.

Il en sera de même pour la formation, les métiers, l’emploi et l’installation des jeunes agriculteurs.

Les contrôles effectués sur l’ensemble de la chaîne alimentaire au quotidien par près de 4 000 agents de mon ministère pour assurer aux consommateurs des produits d’une qualité sanitaire irréprochable, seront illustrés dans le hall 2/3.

La pêche et les cultures marines seront présentes dans le hall 4 pour valoriser les atouts de la filière dans les domaines de la qualité, de la diversité et de la modernité des produits. Les principales dispositions de la loi d’orientation pêche, votée à l’unanimité à l’automne dernier, y seront bien sûr présentées.

Quant à la protection et au bien-être des animaux, ils seront à l’ordre du jour sur le stand du ministère du hall 2/1.

Enfin, les Haras nationaux, au service de la promotion de nos races équines, assurerons tout au long de la semaine des présentations et des démonstrations.

Mais le Salon international de l’agriculture est aussi le grand rendez-vous annuel de l’ensemble des acteurs du monde agricole. J’ai donc souhaité que soit organisé, à cette occasion, un colloque sur « la nouvelle donne agricole » qui se tiendra le mercredi 4 mars. Il aura pour objectif d’approfondir la réflexion sur les nouvelles fonctions de l’agriculture. Il témoignera de la prise en compte par l’agriculture des nouvelles attentes de notre société. Il permettra à tous les professionnels, enseignants, chercheurs, responsables associatifs, journalistes, de débattre des sujets à l’ordre du jour tels que le contrat territorial d’exploitation, l’agriculture durable, la gestion raisonnée des espaces ou la valorisation des terroirs.

Comme vous le savez, on ne peut pas aujourd’hui parler d’agriculture dans le cadre purement hexagonal. Et le salon en est le parfait reflet puisqu’il est devenu un grand rendez-vous international.

Pour y contribuer, j’ai invité 40 délégations étrangères, soit plus de 120 personnes venant d’Afrique et des pays méditerranéens, des pays d’Europe centrale et orientale et du continent asiatique. Je souhaite aussi que bon nombre de mes homologues qui participeront à Paris, les 4 et 5 mars, à la réunion des ministres de l’agriculture de l’OCDE puissent venir visiter, nous rejoindre porte de Versailles.

Je tiens par ailleurs à souligner la présence pour la première fois d’une représentation de la FAO dont le directeur général, M. Jacques Diouf a voulu ainsi associer davantage le monde agricole aux actions visant à libérer l’humanité du fléau de la faim.

L’activité internationale du salon sera aussi illustrée par la tenue de deux colloques qui auront lieu les 2 et 3 mars. Le premier, qui aura pour thème le « développement de la filière oléagineux », accueillera des délégations des PECO : Hongrie, Pologne, Roumanie, Bulgarie et République Tchèque, ainsi que des représentants de l’administration française et de l’interprofession. Des visites sur le terrain et des rencontres avec des entreprises françaises sont prévues afin de faciliter des échanges.

Le second aura lieu aux mêmes dates au sujet de la filière bovine, lait et viande avec des représentants des pays du Caucase et d’Asie centrale : Albanie, Turquie, Iran, Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie, Kazakhstan, Kirghizistan et Ouzbékistan. Ce colloque permettra aux pays invités d’exposer leurs difficultés et leurs besoins, et à la filière française de présenter son modèle de développement ainsi que les perspectives de partenariat qu’elle est à même d’offrir.

Le salon accueillera aussi les directeurs de l’intégration européenne des ministères de l’Agriculture de Pologne, Hongrie, République Tchèque, d’Estonie et de Slovénie. Ils pourront ainsi découvrir l’agriculture française et faire le point sur l’état d’avancement de la préparation à l’élargissement.

J’ajoute que plus de 60 attachés et spécialistes agricoles français en poste à l’étranger seront présents tout au long du SIA. Ils ne représenteront qu’une partie de nos délégués internationaux, mais ce chiffre illustre bien l’importance de notre présence agricole de par le monde.

Ils participeront aux différents colloques organisés par le ministre. Ils rencontreront des institutionnels de l’agriculture, des exposants, notamment de la filière élevage. À la demande de dirigeants d’entreprises, une journée de rencontres est également prévue au CFCE pour examiner les perspectives et les opportunités d’exportation de nos produits agro-alimentaires.

Ce souci d’internationalisation, destiné à soutenir les efforts à l’exportation de la première agriculture européenne, trouvera aussi cette année sa traduction dans la consommation. Comme vous le savez, le Gouvernement a lancé récemment sous l’impulsion du Premier ministre, un plan d’action pour que notre pays prenne toute sa place dans la maîtrise des nouvelles technologies de l’information. J’ai souhaité que le ministère de l’Agriculture et de la Pêche participe très activement à cette démarche.

Le salon sera l’occasion de présenter les projets en cours de réalisation dans ce domaine, mais aussi de démontrer les possibilités que ces technologies peuvent représenter pour l’agriculture. C’est ainsi que le site internet du ministère va devenir la vitrine électronique, et donc internationale, du salon pendant toute la durée de celui-ci. Cette vitrine sera vivante, puisqu’elle rendra compte en temps réel des résultats du Concours Général Agricole des produits et de l’élevage, mais aussi en collaboration avec le Ceneca et le CEP de tous les événements, petits ou grands, qui ne manqueront durant cette semaine. L’ambition poursuivie est de proposer sur internet un véritable salon virtuel qui assurera, bien au-delà de nos frontières, la promotion de notre savoir-faire et de nos produits.

Mais je tiens à vous rassurer, et je vous affirme, que le ministère, lui, ne sera pas virtuel durant cette période. L’ensemble du territoire, de ses hommes et de ses productions se donnant rendez-vous dans toute leur diversité à quelques encablures de la rue de Varenne, je serai donc tous les jours au salon. Je vous y donne rendez-vous en souhaitant que vous puissiez contribuer à faire une fois de plus de ce salon, le succès d’une agriculture moderne et diverse, prête à aborder à l’approche du prochain millénaire, les grandes mutations qui lui permettront de garder son rang et de rester un modèle international.