Articles de M. Jean-Marie Le Pen, président du Front national, dans "Présent" du 6 mars 1997, "Français d'abord" de la deuxième quinzaine de mars et "Le Figaro" du 21, en réaction à des publications le mettant en cause pour avoir tenu des propos antisémites lors d'une interview donnée à MM. Domenach et Szafran (évocation d'un "complot juif").

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Intervenant(s) : 

Circonstance : Parution le 6 mars 1997 d'un livre sur Jacques Chirac de MM. Domenach et Szafran intitulé "Le roman d'un président"

Média : Emission Forum RMC Le Figaro - Le Figaro - Présent

Texte intégral

Date : 6 mars 1997
Source : PRÉSENT

LA PROTESTATION

De même que je n'ai parlé, dans la « fameuse » interview accordée à M. Domenach et Szafran, qu'en termes très modérés du non moins « fameux » Bnai Brith, de même je n'ai jamais dit de Jacques Friedman, l'ami de Jacques Chirac, qu'il était « un juif très juif », ni de Nicole Barzach qu'elle était « son amie juive ». Je suis en mesure d'en apporter la preuve, ayant en ma possession la bande audio enregistrée de l'entretien.

Une fois de plus, il s'agit donc là d'une manipulation politico-médiatique, semblable à celle du « détail », semblable à celle de « Durafour-crématoire ». Dans ce cas précis, on me prête des propos que je n'ai pas tenus, puis l'ensemble de l'Établissement politico-médiatique s'en sert pour m'intenter un procès en sorcellerie. Il est vrai que l'occasion faisant le larron, les prétendues révélations du Point tombaient à pic pour servir Jacques Chirac, invité à présider la fête-anniversaire de l'intégration de la communauté juive à la nation française ! D'aucuns auraient voulu dresser nos compatriotes d'origine juive contre le Front national qu'ils ne s'y seraient pas pris autrement !

Cette manipulation grossière, aussi vile et sordide que celle de Timisoara, de Carpentras, des couveuses de Koweït-City, est symptomatique d'un système aux abois, qui, pour sauver sa tête, se rue sur le mensonge. Nos compatriotes d'origine juive ne doivent pas tomber dans le panneau. Le Front national ne considère pas qu'il y ait en France des citoyens de première ou de deuxième classe. Il veut seulement réunir tous les Français soucieux de défendre l'intérêt national, sans distinction d'origine, de race, de religion ou de philosophie.

Il est clair que je vais dès aujourd'hui engager des poursuites à l'égard des faussaires et de leurs complices qui ont relayé l'information sans même se donner la peine de vérifier leurs sources.


Date : 21 mars 1997
Source : Le Figaro

Jean-Marie Le Pen nous a adressé le droit de réponse suivant :

« J'ai été personnellement mis en cause à deux reprises, dans vos éditions du 8 et du 10 mars, par le biais d'une question posée respectivement à MM. Hervé de Charette, ministre des affaires étrangères, et Jacques Toubon, ministre de la Justice, faisant état d'une prétendue déclaration que j'aurais faite auprès de MM. Domenach et Szafran évoquant un "complot juif".

Or le texte publié par ces journalistes concernant mon prétendu « antisémitisme » ne reflète en rien la réalité, comme j'en ai apporté publiquement la preuve lors d'une conférence de presse tenue le 7 mars à Saint-Cloud. Les auteurs ont d'ailleurs reconnu dans la presse dès le 5 mars que je n'avais jamais prononcé les mots de « complot juif ». De même, je confirme que je n'ai parlé dans cette interview qu'on termes très modérés du B'nai B'rith, et que je n'ai jamais qualifié les amis de Jacques Chirac de « juifs » ou de « juives », comme j'en ai également apporté la preuve en faisant écouter aux journalistes présents lors de cette conférence de presse du 7 mars la bande audio enregistrée de l'entretien qui est en ma possession. Je précise d'ailleurs que sur les 80 minutes de bande enregistrée, je ne prononce pas une seule fois le mot « juif ».

Une fois de plus, on me prête des propos que je n'ai pas tenus, manifestement dans le but de dresser nos compatriotes d'origine juive contre moi, alors que je suis seulement soucieux de défendre l'intérêt supérieur du pays et le concept de nation, sans distinction d'origine, de race, de religion ou de philosophie. Voilà pourquoi j’ai engagé des poursuites à l'égard de ceux qui ont inventé de toutes pièces ces propos et ceux qui les ont relayés sans même se donner la peine de vérifier leurs sources. ».

 

Date : mars 1997 / 2e quinzaine de mars
Source : Français d'Abord / n° 254

« Faux et usage de faux »

Après l'émission « Dévoyé spécial », montage type de l'intox télévisuelle réalisée par deux maîtres-faussaires, les sieurs Nahon et Benyamin, nous venons d'avoir droit à un autre scénario aussi piteux monté à l'instigation de deux autres plumitifs, les sieurs Domenach et Szafran.

Si pour les deux premiers, j'étais simultanément un vrai-faux borgne, un sectateur d'Adolf, un affreux raciste, un vautour avide d'héritages, un oncle Picsou entassant ses lingots en Suisse, que sais-je encore ? … pour les deux autres, l'attaque était encore plus élémentaire ! Vous l'ignoriez et moi aussi, mais à en croire Szafran et Domenach, Le Pen serait antisémite, il n'aimerait pas les Juifs, les vouerait aux gémonies, et il leur aurait dit clairement…

Tout cela aurait pu être grotesque si les gros tambours, cymbales et clairons de l'Établissement politico-médiatique n'avaient repris en chœur le refrain de la calomnie et tenter une nouvelle opération internationale de ghettoïsation du Front national. Aussi, si vous le voulez bien, remettons donc les faits en perspective.

En juillet de l'année dernière, je reçois, comme je le fais quotidiennement, deux journalistes. Les dénommés Szafran et Domenach écrivent un livre sur Jacques Chirac. Qu'ils veuillent interroger Le Pen sur le chef de l'État est tout à fait normal, puisque je suis son adversaire privilégié. Je les reçois assez longuement, de manière courtoise comme j'ai coutume de le faire avec mes hôtes. Puis, passez muscade, plus de nouvelles des deux lurons ! J'aurais pu croire que leur projet éditorial était tombé à l'eau, si ces derniers jours, l'hebdomadaire Le Point, relayé par le quotidien Le Monde, n'avaient jugé bon de publier les « bonnes feuilles », (c'est à dire les épreuves photocopiées avant d'être envoyées à l'impression définitive), du livre de MM. Domenach et Szafran. C'est ainsi que je tombai des nues en apprenant que j'aurais tenu des propos antisémites, accusation dont on sait qu'en France, elle est réputée politiquement mortelle.

Or, il est avéré que ce texte, qui était supposé démontrer une fois pour toutes mon indécrottable « antisémitisme », publié à grand tapage par la presse et relayé sur tous les médias possibles et imaginables, qui a donné lieu à des flots d'anathèmes, de calomnies de la part de toute la classe politico-médiatique, n'était au bout du compte rien d'autre qu'un montage. J'en ai apporté ta preuve lors d'une conférence de presse qui s'est tenue au siège de notre Mouvement le vendredi 7 mars.

Domenach et Szafran, les auteur-faussaires, ont d'ailleurs reconnu dans la presse dès le 5 mars que je n'avais jamais parlé de « complot juif », thème pourtant abondamment repris par les journaux, Le Figaro en tête, et dû en fait à l'extraordinaire talent d'inventeur des deux sbires. De Même que je n'ai parlé qu'en termes très modérés du B'nai B'rith, de même je n'ai jamais dit de Jacques Friedman, l'ami de Jacques Chirac, qu'il était « un juif très juif », ni de Michèle Barzach qu'elle était « son amie juive ». J'en ai apporté la preuve en faisant écouter aux journalistes présents lors de cette conférence de presse du 7 mars, la bande audio enregistrée de l'entretien qui est en ma possession. Car, nourrissant quelques doutes légitimes à l'endroit des « professionnels de l'information » et de leur déontologie supposée, je prends soin de faire enregistrer ce type d'entretien par mes charmantes collaboratrices. Je précise d'ailleurs que sur les 80 minutes de bande enregistrée, je ne prononce pas une seule fois le mot « juif ». Toutes leurs allégations sont mensongères. Il s'agit là de faux et usage de faux, vieille technique stalinienne qui permet les exclusions et les exécutions sans discussion !

Alors, outre le fait que j'ai engagé des poursuites à l'égard des falsificateurs et de leurs complices qui ont relayé l'information sans même se donner la peine de vérifier leurs sources, quelle leçon tirer d'une telle affaire ? Avons-nous affaire à un simple coup de pub, une simple opération de marketing particulièrement vicieuse de la part de deux journalistes en mal de lecteurs ou bien est-ce le signe patent d'une technique de gouvernement politique, qui ne vise plus qu'à la préservation du pouvoir par le mensonge, la provocation, le travestissement des faits, la fuite devant le réel, la diabolisation de l'adversaire ?

Une fois de plus, je reste persuadé que nous sommes confrontés à une manipulation politico-médiatique, semblable à celle du « détail », semblable à celle de « Durafour-crématoire ». La mécanique est simple, une fois qu'on l'a démontée, on peut la répéter à l'infini. Dans ce cas précis, on me prête des propos que je n'ai pas tenus, propos dont l'ensemble de l'Établissement politico-médiatique sait qu'ils sont faux, mais dont il se sert pour m'intenter un procès en sorcellerie. Il est vrai que l'occasion faisait le larron, et que les prétendues « révélations » du Point tombaient à pic pour servir Jacques Chirac, invité à présider la fête-anniversaire de l'intégration de la communauté juive à la nation française ! D'aucuns auraient voulu dresser nos compatriotes d'origine juive contre le Front national qu'ils ne s'y seraient pas pris autrement !

Cette manipulation grossière, aussi vile et sordide que celle de Timisoara, de Carpentras, des couveuses de Koweït-City, est symptomatique d'un système aux abois, qui, pour sauver sa tête, se rue dans le mensonge. Nos compatriotes d'origine juive ne doivent pas tomber dans le panneau. Le Front national ne considère pas qu'il y ait en France des citoyens de première ou de deuxième classe. Il veut seulement réunir tous les Français soucieux de défendre l'intérêt national, sans distinction d'origine, de race, de religion ou de philosophie. Nous le démontrerons clairement une nouvelle fois lors de notre X' Congrès qui se tiendra à Strasbourg le week-end de Pâques. Ceux qui nous connaissent savent que notre message est porteur d'espoir, de lumière, de liberté. Et ceux qui ont du bon sens savent aussi que la vérité finit toujours par triompher.