Texte intégral
Q - Quelle était l'influence d'Abdelkader Hachani ?
- « Il était devenu le numéro un et aussi « le » politique du Front islamique du salut (FIS). C'était l'homme avec lequel les dirigeants algériens pouvaient parler, et préparer l'avenir. Sa disparition est donc une perte cruelle pour le camp de la paix, car cet assassinat survient après plusieurs attentats et massacres qui nous ramènent un an en arrière. De ce côté-ci de la Méditerranée, on ne peut que suivre avec des sentiments fraternels et de compassion ce drame dont l'Algérie martyre n'arrive pas à sortir. La communauté internationale observe avec une certaine inquiétude ce qui se passe actuellement. »
Q - Qui est visé ?
- « Évidemment le président Bouteflika et sa tentative quasi désespérée de remettre l'Algérie sur la voie de sa reconstruction politique et morale. »
Q - « Tentative quasi désespérée », dites-vous. N'y croyez-vous plus ?
- « Je persiste à y croire, car l'immense majorité du peuple algérien veut la paix et la démocratie. »
Q - Qui est derrière l'assassinat de lundi ?
- « On peut songer aux ultras islamistes, mais, en dehors d'eux, il y a d'autres groupes qui veulent l'échec de Bouteflika. »
Q - Il n'y a toujours pas de nouveau gouvernement en Algérie…
- « Ces derniers mois, le nouveau président a pris un certain nombre d'initiatives, mais son action s'inscrit dans le calendrier qu'il a lui même établi : mi-janvier, c'est la date limite pour la reddition des groupes armés. Ce calendrier s'impose à tous. »
Q - Peut-on parler d'une course contre la montre ?
- « Oui. S'il y a aujourd'hui aggravation des violences et des tensions, c'est parce que se combinent ce calendrier politique et le calendrier religieux, avec le début du Ramadan. »
Q - Bouteflika peut-il gagner ?
- « Oui, franchement. L'intérêt de la démocratie, mais aussi de la France, c'est que nos voisins retrouvent la paix et la démocratie, mais est chose est sûre : en Algérie, toute solution, désormais, ne peut être que politique. Les dernières années ont prouvé que la force conduisait à une impasse tragique. »
Q - Si vous aviez un message à adresser au président Bouteflika…
- « Je lui dirais : « Tenez bon ! Si vous vous appuyez sur les forces démocratiques et si vous jouez la transparence, vous pouvez encore gagner ! »