Déclarations de M. Alain Richard, ministre de la défense, en réponse à des questions sur les prises de position du chef d'état-major de l'armée de terre le général Mercier, le budget de la défense et les restructurations de l'industrie d'armement, à l'Assemblée nationale le 18 novembre 1997, publiées dans "Propos sur la défense" de novembre 1997.

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Média : Propos sur la défense

Texte intégral

Réponse du ministre de la Défense à une question orale de M. Gérard Charasse, député de l’Allier

Alliance industrielle Giat Industries – Thomson-DASA Armement

Gérard Charasse : Après les regroupements dans l’électronique de défense, le délégué général pour l’armement a annoncé récemment une restructuration de l’activité munitionnaire concernant les entreprises Manurhin, Luchaire, Cime-Bocuze et Thomson-DASA. Ces entreprises ont déjà connu des modifications importantes. Elles ont d’ailleurs globalement réussi leur mutation. Mes questions sont les suivantes : qui de GIAT ou de Thomson, occupera la place de leader dans ce domaine ? Pouvez-vous nous indiquer le calendrier de ce regroupement ? Des liens entre GIAT et ces entreprises seront-ils conservés ? Je pense en particulier à Manurhin, qui assure 50 % de son activité par la sous-traitance d’activités de GIAT sans rapport direct avec l’activité munitionnaire.

Réponse du ministre de la Défense : Le mouvement d’adaptation de nos industries de défense doit suivre une ligne constante, claire et exprimée. J’ai pu vous en définir la logique la semaine dernière, lors du débat sur le budget et la défense. L’objectif est de consolider le potentiel d’avenir de ces industries et de s’appuyer sur les bases d’excellence technologique qu’elles ont pu constituer. Cela signifie autre chose que le statu quo, car une tactique délibérément offensive est nécessaire pour que ces entreprises puissent valoriser leurs atouts. Des discussions sont en cours entre le GIAT et Thomson-SASA Armement sur le secteur des armes et munitions, dans la perspective d’une alliance industrielle à base française comportant une possibilité de partenariat européen. Elles en sont pour l’instant à un stade d’analyse et leur objectif central est la mise en commun des capacités technologiques. Aucune échéance n’est donc aujourd’hui fixée.

Mais la position du Gouvernement, actionnaire quasi unique du GIAT et actionnaire déterminant de Thomson, est très claire : l’objectif est que GIAT reste le responsable principal pour toute la branche « Armes et munitions » de nos industries de défense. Par conséquent, si un accord est trouvé, le chef de file sera GIAT. Le Gouvernement peut être cru quand il exprime cette volonté puisque la logique qui a conduit la réorganisation industrielle de Thomson était celle-là et qu’elle a atteint son but. Il y a à cela une raison simple : quand il procède à la réorganisation des industries de défense, ce Gouvernement, lui, croit en leurs chances et en leur valeur !