Texte intégral
Jean-Marie LEFEVRE : Invité du 60 minutes, Georges SARRE, président délégué du Mouvement des Citoyens, bonsoir, alors la loi est-elle vocable également pour le Mouvement des Citoyens ?
Georges SARRE : Après une discussion serrée, des débats soutenus, nous avons passés plusieurs nuits et plusieurs après-midi dans l'hémicycle, l'accord est intervenu sur quoi ? Je crois qu'il faut que les Français comprennent bien, le projet de loi qui a été voté, la loi qui a été votée, il y a 18 mois, fait qu'il y a contrepartie, les aides financières argent public, sont données aux entrepreneurs, moyennant quoi, ils maintiennent les emplois, ou mieux encore, ils recrutent, ils embauchent. Deuxième texte proposé par le Gouvernement, on donnait l'argent, mais il n'y avait plus d'obligation de recruter ou de maintenir l'emploi, nous avions dit clairement au Gouvernement et à Martine AUBRY, pas question de ça.
Jean-Marie LEFEVRE : Ce qui veut dire que vous avez fait reculer Martine AUBRY ?
Georges SARRE : Evidemment, nous sommes parvenus à un accord ce matin, à la commission des affaires sociales après des débats, je n'y reviens pas, et c'est tout à fait positif, car non seulement, il y a les créations d'emploi, le maintien de l'emploi, mais il y a le contrôle de cet argent public, il y a la possibilité pour les salariés, si ce n'était pas décidé par le patronat, le patron de l'entreprise X de faire interdire immédiatement à la direction du travail, quant au SMIC, vous savez qu'il en a été beaucoup question, là aussi, l'avancée est tout à fait positive, c'est-à-dire que le SMIC ne sera pas écorné, donc comme je l'ai dit dans l'hémicycle ce matin, je considère, qu'aujourd'hui, nous sommes partis pour voter en première lecture, il y aura une deuxième lecture, un texte qui fera date, parce qu'il y aura diminution de la durée du travail, il y aura à nouveau un lien social beaucoup plus fort dans le monde du travail, dans le monde des entreprises, ça m'a paru important, et puis surtout, je le crois, il sera possible que les gens vivent un peu mieux, et il sera possible aussi de recruter davantage, même si je suis bien convaincu que seule une croissance forte est susceptible de faire diminuer spectaculairement le stock de chômeurs que nous avons en France.
Jean-Marie LEFEVRE : Mais quand on vous a entendu, on se demande à quoi sert la manifestation de demain ?
GEORGES SARRE : C'est tout à fait autre chose, la manifestation de demain a un objectif, faire comprendre aux Françaises et aux Français quel est l'ennemi principal, l'ennemi principal aujourd'hui, c'est la mondialisation libérale, c'est-à-dire que tout le monde se sent en insécurité, délocalisation de l'entreprise, fermeture, licenciement, chômage de masse, précarité, ça fait 20 ans que les Français se serrent la ceinture, depuis deux ans, cela va un peu mieux, il faut rétablir un rapport de force, parce que quand je vois que le patronat aujourd'hui, dans cette situation, tient le haut du pavé à Paris, il me semble nécessaire que les partis de gauche, c'est pourquoi que je regrette l'absence du Parti socialiste, car c'est pas une manifestation organisée, comme je l'entends trop souvent, par le Parti communiste, c'est une manifestation organisée par plusieurs partis et on attend beaucoup d'associations, des personnalités, et c'est très bien.
Jean-Marie LEFEVRE : Mais précisément, Georges SARRE, puisque c'est organisé par plusieurs partis, vous savez très bien que le message risque d'être brouillé, puisqu'il va y avoir l'extrême gauche qui va dire ce que, que la politique de JOSPIN est insuffisante ?
Georges SARRE : Je pars d'un point de vue simple, nous sommes à la veille de négociations terribles, difficiles au sein de l'Organisation mondiale du commerce, je vois que Monsieur Pascal LAMY, commissaire français, trouve que les Etats-Unis n'en mettent pas assez à l'ordre du jour, comme s'il y avait besoin là encore de déréguler de déréglementer, de privatiser davantage, crois qu'on est quand même servis, alors, ce que nous disons dans le contexte actuel, c'est que quand il y a un incendie quelque part, on ne regarde pas qui passe dessous, et si nous étions attaqués, il faut dire verbalement, si nous étions comment dirais-je, montrés du doigt par certains, et bien..., le PS est absent, on s'en passe, j'aurais souhaité qu'il soit présent, il est absent, il est absent, en ce qui concerne, en ce qui nous concerne, nous y sommes contents d'y aller, nous invitons à la mobilisation, à être présent, parce que c'est un joli lever de rideau qui est intervenu ce matin, à l'Assemblée nationale, ce qui prouve que quand il y a un rapport de force qui s'établit au Parlement et un autre et je préfère que celui-là se soit passé au Parlement plutôt que dans la rue, mais il faut aller manifester pour bien faire comprendre à tout le monde, que aujourd'hui, il y a des limites qui ne sauraient être franchies, et en même temps, aider le Gouvernement dans ses négociations au niveau européen et international, car il faut réorienter la construction européenne.
Jean-Marie LEFEVRE : Un proche de Jean-Pierre CHEVENEMENT défilant côte à côte avec des sans-papiers, ça ne fait pas bizarre ?
Georges SARRE : Vous savez, j'ai eu des réunions communes avec les communistes, avec les Verts, tout un tas d'autres, L.O., la Ligue Communiste révolutionnaire pose une fois la question de l'émigration, elle a été abordée, mais vous avez pu observer au contraire que ce qu'il y a de positif aujourd'hui, c'est que cette question de l'émigration n'est plus au centre du débat politicien ce qui est très bien pour les émigrés, et c'est encore mieux pour les 2 millions de jeunes qui sont français, et qui doivent pouvoir accéder à la citoyenneté française.
Jean-Marie LEFEVRE : D'ailleurs vous aviez lancé une campagne.
Georges SARRE : Ce matin, je tenais une conférence de presse pour dire que nous lançons une campagne en faveur de ces jeunes qui doivent trouver leur place dans le monde du travail, dans la vie culturelle, partout, de façon qu'ils se sentent comme vous et moi, des Français heureux d'être en France.