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Rocard : l'excès des uns, l'estime des autres
Les hommages et les polémiques qui entourent le premier anniversaire de la mort de l'ancien président de la République n'inspirent « rien » à Michel Rocard, si ce n'est cette réflexion un peu acide : « François Mitterrand a conduit sa vie de manière à faire parler de lui ». Pour le reste, l'ancien premier ministre juge que tout cela tombe dans l'« excès ». Invité hier soir de l'émission « Recto verso », magazine littéraire de Judaïque FM, l'ancien premier ministre a préféré évoquer un autre chef de l'Etat : Jacques Chirac et l'« estime mutuelle » qu'ils se portent.
Confrontation loyale
Evoquant les quatre années pendant lesquelles Ils se sont côtoyés à l'Institut des études politiques de Paris, Il a ajouté : « Nous nous connaissons très bien. Nous avons passé quarante ans de vie politique à nous affronter, mais jamais en dessous de la ceinture, en préférant une vraie estime mutuelle et, au fond, une confiance qui fait que je ne lui mentirai point et je sais qu'il ne me mentira point. »
« Nous avons toujours eu l'un pour l'autre assez d'estime mutuelle, a-t-il insisté, pour que notre confrontation - qui est parfaitement claire, c'est un homme de droite, je suis un homme de gauche, tout cela est limpide - demeure non seulement loyale, courtoise mais même respectueuse de l’intérêt général du pays. »
« Et je ne désespère pas, a conclu le sénateur socialiste des Yvelines et député européen, que la détermination que je mets dans le combat que je mène pour la réduction de la durée du temps de travail finisse par le conduire à penser qu'il y a là une idée qui serait bonne pour la France. »
Le 3 août dernier, Michel Rocard et le président de la République avaient eu un entretien de plus d'une heure à l'Elysée et discuté en particulier des propositions de l'ancien premier ministre sur la réduction du temps de travail pour lutter contre le chômage.