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Le « Quinze du monde » qui aime la France
La France est le pays le plus visité du monde: 60 millions de séjours par an.
Un tel rang nous honore, mais aussi nous oblige. Nos efforts doivent se déployer sans relâche pour continuer à le mériter, et pour rendre notre pays plus attractif encore.
La campagne destinée à promouvoir le tourisme français s'inscrit dans cet objectif.
Elle est mondiale : elle s'adresse bien sûr à l'étranger, mais aussi aux Français eux-mêmes, qui réalisent annuellement 160 millions de séjours touristiques dans notre pays et hors des frontières.
Quand on s'interroge sur les éléments qui constituent le pouvoir d'attraction de notre pays, ce qui frappe c'est leur diversité.
La France, c'est, à la fois, la Côte d'Azur, les châteaux de la Loire, Paris, les volcans d'Auvergne, le ski, le tourisme vert, la thalassothérapie, les grands palaces et le camping, la gastronomie et les cathédrales ; ce sont des paysages extraordinairement variés, des façons de vivre l'histoire, et le présent, différentes d'une province à l'autre, d'une vallée à l'autre, d'un village à l'autre...
Mais si les Français se conjuguent au pluriel, il ne faut pas oublier qu'ils conjuguent la France au singulier. Non parce qu'ils s'estiment différents des autres pays : nous avons au contraire une propension à l'universel qui, quels que soient les agacements qu'elle a suscités, possède une connotation éminemment sympathique : l'idée républicaine de fraternité.
Notre singularité a sa source dans notre diversité même.
Cette diversité qui ne va pas parfois sans nous inquiéter : qui sommes-nous ? Que voulons-nous, en tant que nation ?
La réponse - et l'encouragement, le réconfort - nous viennent souvent du regard et du témoignage des étrangers.
C'est sans doute une des raisons de notre aspiration à un discours qui soit compris de tous, qui s'adresse à tous, bien au-delà de nos frontières.
Qu'on se souvienne à cet égard de ce passage d'André Malraux : « Quand la France a-t-elle été grande ? Quand elle n'était pas retranchée sur la France. Elle est universaliste... La France n'a jamais été plus grande que lorsqu'elle parlait pour tous les hommes ».
C'est en pensant à cette singularité qui, dans une certaine mesure, cherche à se dépasser que nous avons choisi le message de la campagne de promotion « J'aime la France ».
Parlant un langage à la fois divers et universel, les Français peuvent susciter des attachements eux-mêmes divers et universels. On n'aime pas la France parce qu'elle est irréductible à toute autre nation, parce qu'elle est, comme on dit « exotique » ; on l'aime au contraire parce qu'on retrouve en elle, d'où que l'on vienne, que l'on soit Asiatique, Africain, Européen ou Américain, un certain écho de soi-même...
Notre intention était de faire partager ce sentiment à toujours plus de gens, étrangers bien sûr, mais aussi, par ricochet en quelque sorte, Français, pour que ceux-ci soient encouragés, stimulés en tant qu'hôtes et également en tant que visiteurs de leur propre pays.
Nous avons donc donné la parole à des étrangers célèbres, pour que, en quelques secondes, ils nous disent leur amour de la France. Ils l'ont fait, bien sûr, bénévolement, sinon ce ne serait pas une déclaration d'amour !
C'est donc une publicité totalement affective, totalement irrationnelle, - au moins en apparence - que nous avons voulue, un message qui laissera très simplement parler le cœur, un peu comme Montaigne parlait de son attachement pour son ami La Boétie : « Parce que c'était lui ; parce que c'était moi »...
Le « moi » qui parlera dans le film « Ils aiment la France » sera celui de vedettes internationalement connues et appréciées.
Ont en effet répondu à l'appel : Claudia SCHIFFER, Claudia CARDINALE, Céline DION, Tina TURNER, Barbara HENDRICKS, Gary KASPAROV, Woody ALLEN, Julio IGLESIAS, Roger MOORE, RAÏ, Karl LAGERFELD, Ray CHARLES, M. MAINOUMI, champion de sumo !
Et nous avons même ajouté une note d'humour avec l'image emblématique, au combien, de Mickey MOUSE !
Quatorze stars mises en scène par un réalisateur que le projet a passionné, Elie CHOURAQUI, dont l'enthousiasme et le talent ont permis la réussite de ce pari fou, la déclaration d'amour à la France de quinze personnalités, un « Quinze du monde » qui aime la France.
Nous pensons que le courant de sympathie, de reconnaissance, parfois d'identification, passera pleinement entre de tels « phares » - dont on soulignera qu'ils sont populaires dans des domaines très variés, qu'ils viennent de tous les continents - et nous tous, Français comme étrangers.
Et que ce sera à la fois une séduction et un défi. Séducteurs séduits, nous voudrons plaire encore plus, pour que nos hôtes se plaisent encore plus chez nous.
Voilà bien de la théorie, direz-vous. Surtout ne croyez pas que j'oublie que le tourisme, c'est d'abord un chiffre d'affaires, un poste considérable dans notre balance des paiements, une branche dynamique qui fait vivre des millions de nos compatriotes. Mais à la source, il y a une action très noble, très haute: mieux nous connaître. Mieux connaître les autres. Mieux nous connaître nous-mêmes. C'est cela, le don d'accueil. Le reste, nous ne le perdons pas de vue; mais il nous est donné par surcroît.
Telle est donc notre idée. Souhaitons lui à présent de faire son chemin : c'est celui de l'amitié et du partage dans le respect de tous. Autrement dit, celui qui nous va le mieux.