Interview de M. Luc Guyau, président de la FNSEA, dans "Présent" du 22 octobre 1999, sur les axes de la politique agricole du Gouvernement et les relations de la FNSEA avec la Confédération paysanne.

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Circonstance : Table ronde sur l'agriculture à Paris le 21 octobre 1999

Média : Présent

Texte intégral

Q - Dans quel état d'esprit vous rendez-vous à cette réunion ?

- « Pour moi, cette rencontre entre les organisations agricoles et le Premier ministre Lionel Jospin ne peut pas être une simple table ronde, une causerie. Hiérarchiquement, ça doit être plus que cela, une véritable conférence agricole qui donne une direction précise à la politique agricole du Gouvernement. Si le Premier ministre venait seulement nous causer, je serais déçu. Mais je pense qu'il vient non seulement nous écouter, dialoguer mais aussi nous préciser les axes de sa politique agricole. »

Q - Qu'attendez-vous concrètement de cette réunion ?

- « Cette conférence agricole répond à une demande formulée par la FNSEA après le sommet le Berlin de mars 1999 qui a entériné la réforme de la politique agricole commune. Elle doit servir notamment à colmater au niveau national les brèches de l'accord de Berlin sur les oléagineux, l'élevage bovin et ovin... Nous ne nous attendons pas pour autant à une conférence à milliard, où on ajouterait les sous au bout des sous. Mais il faut prendre en compte les agriculteurs en difficulté, apporter des améliorations en matière fiscale et sociale. Les attentes sont fortes également sur la revalorisation des retraites agricoles car le Gouvernement peut se permettre d'aller plus vite sur ce point étant donné la santé de l'économie. »

Q - Vous sentez-vous solidaire du combat de la Confédération paysanne et de José Bové contre la « mal-bouffe » ?

- « Nous préférons avoir une approche positive de la question. Notre combat est celui de la promotion de la bonne alimentation. On a trop laissé se dégrader dans l'opinion publique l'image de la nourriture française. A trop parler négativement de l'alimentation, cela se retourne contre nous. A force de crier au scandale chaque fois qu'il y a un problème sanitaire mis en évidence par des contrôles toujours plus performants, on a fini par dénaturer la reconnaissance de la bonne alimentation française, de la sécurité alimentaire française. Même les Américains s'en servent contre nous.