Texte intégral
Le Parisien : Comprenez-vous la révolte dans les hôpitaux ?
Dominique Gillot : Des mécontentements divers s'expriment. J'en comprends certains. Les protestations de urgentistes, qui travaillent dans des conditions difficiles alors que la demande est de plus en plus pressante de la part des usagers, sont légitimes. C'est évident que la situation des services d'urgence de l'Assistance publique n'est pas acceptable. Il faut réorienter les moyens en fonction des objectifs qui ont été définis. C'est le but de la réforme hospitalière de mieux les utiliser selon les besoins.
Le Parisien : L'Assistance publique dit n'avoir plus de marge de manoeuvre budgétaire.
Dominique Gillot : Qu'elle le prouve. Elle doit aussi faire face à ses responsabilités. J'observe qu'un plan de rationalisation des hôpitaux a été validé, que sa mise en oeuvre est fixée dans les schémas régionaux qui ont fait l'objet d'une large concertation, mais que ces objectifs sont inégalement appliqués. Il faut que l'Assistance publique applique elle aussi ce programme, avec les moyens qui lui sont accordés. Les inégalités sont incontestables d'une région à l'autre et à l'intérieur même des régions : il est indispensable que chacun prenne ses responsabilités. Je rappelle que l'enveloppe des dépenses augmentera de 2,5 % encore l'an prochain.
Le Parisien : Cette grève ne révèle-t-elle pas une nouvelle fois la pénurie généralisée de moyens et d'effectifs ?
Dominique Gillot : Il ne faut pas s'imaginer que les protestations de ces derniers jours reflètent une généralité. C'est l'expression de difficultés certaines, mais de nature hétérogène selon les établissements ou les régions. Là où la réorganisation est engagée, la reconversion des lits se passe bien, et donne satisfaction tant du point de vue des professionnels de santé que des usagers et des élus. Je me place donc clairement dans la poursuite de la réforme qui a été définie.