Texte intégral
Monsieur le président du salon,
Mesdames et Messieurs les membres du comité d’organisation,
Mesdames et Messieurs les présidents des associations de professions paramédicales,
Mesdames et Messieurs,
I. - C’est avec un réel plaisir que j’inaugure aujourd’hui cette deuxième édition du salon national des professions paramédicales.
La première, vous le rappeliez à l’instant, Monsieur le président, se tenait l’an passé au moment même de ma prise de fonction.
À défaut d’avoir pu y participer, j’avais effectivement donné mon accord sur ma présence pour l’édition 1996 et je suis heureux de pouvoir aujourd’hui honorer cet engagement.
II. - À deux reprises, vous m’avez donné l’occasion de m’exprimer par colonnes interposées dans la revue « Professions et plateau technique », à l’intention de l’ensemble des professionnels paramédicaux, sur le sens de l’action que nous conduisons, Jacques Barrot et moi-même, depuis l’année dernière.
Le concept de cette revue que vous éditez, repose sur le décloisonnement du plateau technique ; cela permet d’évoquer et de traiter non seulement les réalités et pratiques de terrain des professions médicotechniques et de rééducation de première intention, mais aussi des autres professions de santé qui travaillent avec ou autour du plateau technique. En ce sens cette revue s’affirme comme un vecteur important de diffusion et de promotion des nouvelles démarches d’interaction et de coopération professionnelles.
Le dernier numéro que vous venez de me remettre confirme ce souci de qualité, reconnue par ses abonnés et au-delà me dit-on.
Je tiens, Monsieur le président, pour l’avoir moi aussi personnellement apprécié, à vous en féliciter. Il en va de même de la publication « Profession infirmière » que votre groupe édite aussi.
III. - J’ai pu récemment mesurer, au-delà du discours d’intention, la pertinence, la cohérence, la qualité et la réalité de ce type de démarche de coopération interprofessionnelle lors de la récente audience que j’ai accordée à l’UIPARM, qui est d’ailleurs un de vos partenaires de ce salon.
C’est d’ailleurs le même sentiment qui s’est dégagé d’audiences avec les organisations syndicales ou associatives d’infirmières.
Vous l’aurez compris, si j’ai souhaité être aujourd’hui parmi vous, c’est parce que je tenais à rendre hommage à la démarche des différents partenaires de ce salon et aux professionnels qu’il rassemble.
Rassembler, dans un même lieu, l’ensemble des professions paramédicales pour confronter leurs expériences m’apparaît un excellent moyen pour parvenir au décloisonnement réel et indispensable des hommes et des activités au profit des patients.
Dans une société où l’individualisme et le corporatisme ont parfois trop tendance à se manifester, le ministre chargé de la santé ne peut que se réjouir d’une telle démarche. Je me devais donc de l’encourager par ces instants passés parmi vous.
IV. - Mais ma présence a aussi pour objectif de réaffirmer avec force que les professions paramédicales, ici rassemblées, ont à mes yeux, à ceux de Jacques Barrot et à ceux du Gouvernement, autant d’importance que d’autres. Certains ont cru pouvoir penser que les réformes engagées ne concernaient pas vos professions.
Ce n’est pas le cas et je note d’ailleurs avec satisfaction que vous avez prévu d’ouvrir ces journées par une conférence sur « la réforme hospitalière : du rêve à la réalité » à travers le point de vue des personnels paramédicaux.
Ce que je voudrais vous dire en quelques mots, c’est que, malgré l’ampleur du travail demandé par ces réformes de fond de notre système de santé et de protection sociale, nous avons, Jacques Barrot et moi-même, poursuivi au quotidien et accentué l’action engagée dès mai 1995 par Élisabeth Hubert concernant vos professions.
L’essentiel étant d’ailleurs clairement rapporté dans les colonnes de la revue, je me contenterai de vous indiquer ici les principaux axes qui sous-tendent les mesures d’ores et déjà adoptées ou engagées.
V. - Le premier axe est celui de l’harmonisation.
1) Ce que nous avons voulu harmoniser, c’est la réglementation de l’exercice des professions paramédicales, dont chacun a pu constater qu’elle était pour le moins variable d’une profession à l’autre. C’est ainsi, par exemple, que toutes ces professions sont désormais dotées d’un conseil supérieur des professions paramédicales.
Ces instances consultatives ont eu, ont en ce moment, ou auront très prochainement à se prononcer sur la révision – voire l’élaboration en ce qui concerne les diététiciennes – de leur décret d’actes et d’exercice. J’ai demandé à mes services que l’ensemble de ces textes soient élaborés dans un souci de parallélisme des formes mais aussi de décloisonnement. Leurs rédactions devraient être identiques lorsqu’elles concernent des actions ou des actes que plusieurs professions peuvent effectuer. Ce qui permettra de mieux mettre en exergue ce qui leur est spécifique et relève de leur rôle propre.
2) Dans le domaine de la formation initiale, nous avons eu le même souci d’harmonisation qui a conduit à aligner la durée des études des techniciens d’analyses biomédicales sur celle d’une majorité des professions, soit trois ans.
Je citerai aussi la mise en œuvre généralisée d’une formation désormais identique – parfois commune – des cadres de santé paramédicaux décidée par mon prédécesseur. Cette formation bénéficie – et c’est une première que j’entends poursuivre – d’une procédure de suivi et d’évaluation actuellement en cours.
VI. - Le deuxième axe est celui de la responsabilisation.
1) Dans ce domaine, il m’a paru juste et équitable de faire en sorte qu’à l’instar des instituts de formation en soins infirmiers, les directions des autres instituts ou écoles de formations initiales paramédicales soient désormais assurées par des professionnels disposant d’un diplôme de cadre. Les mesures réglementaires en ce sens seront soumises dans les prochaines semaines à l’avis de chacun des conseils supérieurs des professions concernées pour entrer en application dès le printemps prochain.
2) Dans le même ordre d’idées, j’ai décidé que toutes les écoles devraient – comme c’est déjà le cas pour certaines d’entre elles – porter le titre d’instituts de formation, et les élèves celui d’étudiants.
3) Cette responsabilisation doit aussi nous guider dans l’établissement des références professionnelles et des guides de bonnes pratiques. Inspirées par le souci de la qualité des prestations, ces références permettront à l’avenir de concilier les progrès scientifiques et technologiques, les attentes toujours plus exigeantes des patients et les contraintes économiques.
Initiées dans le secteur libéral, ces références professionnelles devront aussi être établies pour le milieu hospitalier. Jusqu’alors réservées aux médecins elles s’étendront aux paramédicaux.
« Mieux soigner et mieux dépenser » est désormais l’objectif de tout professionnel responsable.
J’ajoute enfin que l’ordonnance portant réforme hospitalière en ouvrant la contractualisation interne avec des centres de responsabilité, vise à associer avantage à la gestion de l’hôpital les équipes paramédicales comme les équipes médicales.
VII. - Le troisième axe est celui de la valorisation des activités et des professionnels.
1) C’est dans cet esprit que sont actuellement conduites et suivies par la direction des hôpitaux les expérimentations sur les fonctions d’expertise et de coordonnateur.
Je pense que ces diversifications de carrière devraient, dans un avenir proche, permettre une meilleure prise en compte des capacités dont font preuve certains professionnels après quelques années d’exercice. L’évaluation et les résultats de ces expériences sont prévues pour l’année à venir.
Nous aurons donc l’occasion d’en reparler. Mais je tenais à vous faire part de mon intérêt pour ces démarches de reconnaissance, de valorisation et de promotion des professionnels.
2) Mais la valorisation des activités, c’est aussi cette démarche d’accréditation des structures et des activités prévues par la réforme, et qui va mobiliser l’ensemble des professionnels de santé. Je sais que d’ores et déjà les professions paramédicales y travaillent. Les services de soins infirmiers hospitaliers s’y attèlent aussi. Je ne peux que m’en réjouir et vous encourager à mettre le fruit de vos expériences et de vos connaissances au service cette recherche de qualité.
VIII. - Voici Mesdames, Messieurs, en quelques exemples concrets, non exhaustifs, ce que je voulais vous dire des évolutions professionnelles engagées ou à venir.
Je souhaite que les travaux qui vont suivre durant ces trois jours vous permettent de cheminer ensemble, – « du rêve à la réalité » –, afin que le mieux-être des patients demeure au cœur de notre préoccupation commune.
Un dernier mot pour vous dire l’admiration que j’ai pour vos difficiles métiers qui allient haute technicité et humanité et le profond respect que je porte aux femmes et aux hommes qui les exercent.
Je renouvelle, pour conclure, à tous les organisateurs et aux participants mes sincères vœux de pleine réussite pour ce deuxième salon et mes remerciements pour votre chaleureux accueil.
Je vous remercie.