Texte intégral
La Lettre de la Nation Magazine : 2 mai 1997
La vérité sur le « tour de vis »
Visiblement inquiets à l’idée de devoir retourner devant les électeurs, les socialistes essaient, depuis le début de la campagne, de faire peur aux Français en agitant l’idée que la majorité prépare sournoisement un mystérieux « tour de vis », alliant hausse des impôts, déréglementation sociale, réduction drastique des dépenses de l’État, etc.
Il n’existe pourtant que deux raisons qui pourraient contraindre à un tel virage vers l’austérité : une dérive inquiétante de nos finances publiques ou l’incapacité pour notre pays de se conformer aux engagements pris dans le cadre de la constitution européenne.
En ce qui concerne la situation de nos finances publiques, rien de tel. Le déficit budgétaire a été réduit de près de 100 milliards en quatre ans, l’État dépense moins en 1997 pour la première fois, la dérive de la dette a été enrayée et nos taux d’intérêt ont été divisés par deux depuis 1993.
Il n’y a là aucune dérive mais au contraire un assainissement sensible, qui a justement permis d’engager dès cette année la baisse des impôts, desserrant la concurrence des marges de manœuvre retrouvées de notre économie la rigueur qui était en revanche bien nécessaire, en 1993, afin de réparer des années de gabegie socialiste.
Quant à l’Europe, la gauche joue un jeu proprement irresponsable lorsqu’elle tente d’accréditer l’idée que le respect des échéances fixées dans le calendrier de la monnaie unique pourrait justifier ce fameux tour de vis.
C’est irresponsable parce que, sous leurs airs inquiets, les socialistes savent bien que la France, grâce aux efforts réalisés depuis quatre ans, satisfait déjà à quatre des cinq critères et satisfera dès cette année au cinquième, l’obligation de contenir le déficit des dépenses publiques en dessous de 3 % du PIB. De 5 % en 1995, il a déjà été ramené à 4 % en 1996. Il sera de 3 % en 1997, sans nul besoin d’un quelconque matraquage des contribuables, bien au contraire.
Le véritable tour de vis qu’ont à craindre nos concitoyens, ce ne sont pas les ambitions pour les Français de la majorité, avec des finances toujours plus saines, plus de liberté pour l’initiative, un État qui dépense mieux pour que les Français puissent dépenser plus.
Le véritable tour de vis qu’ont à redouter nos compatriotes, c’est celui qui alourdirait encore les charges qui pèsent sur eux et augmenterait irrémédiablement le chômage, si les socialistes – aiguillonnés par leurs « alliés » communistes dont ils ont honte mais sans lesquels ils n’ont aucune chance de constituer une majorité – revenaient au pouvoir.
Ces efforts-là, ce ne sont pas des fables, ce sont des souvenirs bien réels. Et ce sont également autant de raisons bien réelles d’écarter les criailleries d’une gauche incohérente qui sait que sa seule et maigre chance réside dans le recours au mensonge.
La Lettre de la Nation Magazine : 9 mai 1997
Le PS, entre le n’importe qui et le n’importe quoi
La majorité n’a vraiment pas des adversaires courageux. Après la dérobade de Lionel Jospin, refusant de débattre à la télévision, voici que Jean-Marie Le Pen a pour sa part capitulé en rase campagne, désertant le champ de bataille électoral…
Concernant le Front national, ce refus est un aveu de faiblesse en même temps qu’une marque révélatrice de mépris envers les électeurs. Quant au Parti socialiste, sa volonté de demeurer dans l’ombre s’explique aisément par la situation particulièrement difficile dans laquelle il se trouve.
À quelques jours du triste anniversaire du 10 mai 1981, le PS, qui ne dispose pour tout programme que des mêmes vieilles idées qui ont échoué il y a seize ans – plus d’État et de dépense publique, plus d’impôts, le choix du dirigisme contre l’initiative et de l’assistanat contre la responsabilité – cherche tout d’abord en fuyant la confrontation du débat démocratique à cacher son archaïsme.
Mais comme si celui-ci ne suffisait pas à son malheur, il cherche également à masquer l’incohérence de ses alliances et des numéros de contorsionniste auxquels elles le contraignent. On n’ose penser il est vrai à la cacophonie et l’impuissance d’un gouvernement dans lequel cohabiteraient par exemple Robert Hue et Jacques Delors…
Incapable de jeter ses vieilles lunes à la Seine, incapable de se sortir d’une alliance d’un autre âge avec les derniers communistes d’Europe, le PS – qui ne peut totalement garder le silence – en est donc réduit à essayer de brouiller un débat démocratique dont il sait qu’il a tout à craindre.
Farouche partisan du dirigisme, il laisse ainsi par exemple entendre qu’il ne serait pas hostile sur le principe à de nouvelles privatisations tout en répétant qu’il s’opposera à toutes celles prévues par la majorité.
Allié avec tout le monde et n’importe qui, le PS choisit ainsi de dire n’importe quoi…
Tout cela ne doit cependant pas nous détourner de notre devoir.
C’est à nous tout d’abord qu’il revient de dénoncer sans relâche ces subterfuges montés par la gauche pour échapper au débat ou le rendre incompréhensible. C’est à nous de rappeler également sans cesse à nos concitoyens le danger que représenterait pour une France qui commence à se redresser le retour de cette même majorité socialo-communiste qui l’a mise à genoux.
Parallèlement, nous devons aussi – et c’est bien là l’essentiel – poursuivre le travail indispensable d’explication du nouvel élan que nous voulons donner, avec Jacques Chirac, à la France.
La plate-forme de l’union RPR-UDF jointe à ce numéro vous sera dans cette perspective d’une aide précieuse.
Ensemble, forts de notre détermination et de votre engagement permanent sur le terrain, je suis convaincu que nous allons gagner.
La Lettre de la Nation Magazine : 16 mai 1997
Le retour des roquets
Après trois semaines de campagne, la situation s’est considérablement éclaircie.
Tout d’abord désarçonnés par l’idée de devoir retourner devant les électeurs, les socialistes se sont ensuite ingéniés, aussi longtemps qu’ils l’ont pu, à masquer l’indigence de leur programme et l’incohérence de pseudo-majorité qu’ils prétendent pouvoir bâtir avec des communistes dont pourtant tout les sépare.
C’est ainsi que Lionel Jospin a refusé le débat public qu’attendaient les Français.
C’est ainsi qu’il a constamment éludé les réponses aux questions claires que sont en droit de se poser nos concitoyens sur le chiffrage des abracadabrantes propositions économiques socialistes ou sur la position du PS et du PC, par exemple en matière européenne.
C’est ainsi également que les socialistes ont essayé de faire croire aux Français que ces élections législatives n’avaient pas pour but d’élire une majorité pour cinq ans mais constituaient plutôt une sorte de troisième tour présidentiel, un combat de personnalités.
Ces rideaux de fumée tendant dangereusement à se dissiper au fil des jours et nos concitoyens constatant de plus en plus nettement que, face aux propositions concrètes de la majorité, l’esbroufe socialiste ne reposait sur rien, le PS est désormais passé à une troisième phase de la campagne en trompe-l’œil.
Après l’étonnement et la diversion, voici venu pour Lionel Jospin et les siens le temps de l’agressivité qui accompagne naturellement le sentiment de l’impuissance.
Le premier secrétaire du PS, réduit à surenchérir avec lui-même dans le mensonge et la caricature, ressemble ainsi chaque jour davantage au Laurent Fabius de 1986, fort justement qualifié de « roquet » par Jacques Chirac.
Nous continuerons pour notre part à préférer une campagne d’explications et de propositions, sur le terrain. Ce dialogue avec les Français est, dans le combat que nous menons pour la France, notre meilleur atout.
C’est en effet du contraste entre notre sérénité et leur énervement, entre notre sincérité et leur démagogie, entre notre enthousiasme et leur impuissance, que surgira, un peu mieux chaque jour, aux yeux des Français, la réalité du choix auquel ils sont aujourd’hui confrontés.
La Lettre de la Nation Magazine : 23 mai 1997
Notre engagement
Notre majorité a consacré quatre ans à remettre la France debout et en marche, alors que les socialistes l’avaient mise à genoux et en panne. Les dégâts étaient immenses. Nous avons dû, pour les réparer, demander à nos concitoyens beaucoup d’efforts. Ils ont été utiles car, désormais, le plus dur est fait. Les fondations de notre pays sont saines et solides. Le temps des sacrifices est terminé.
Nous pouvons ensemble, avec Jacques Chirac, donner un nouvel élan à notre pays.
Un nouvel élan pour rebâtir, la veille du XXIe siècle, une France à notre goût, une France qui donne du travail à ceux qui n’en avaient plus, en libérant l’entreprise de la paperasse, en baissant les charges, en formant mieux nos jeunes, en réaménageant la durée du travail, en recréant partout les conditions de la prospérité.
Nous voulons une France plus sûre pour les Français, en déclarant la guerre à la drogue, ce fléau de notre jeunesse, en protégeant mieux nos enfants et nos adolescents des agressions qui les menacent, en continuant de faire reculer la criminalité, en assurant à nos aînés leur place dans notre société, en pérennisant la paix sur notre continent européen.
Nous voulons une France fraternelle et solidaire, mais également libre et responsable. Une République faite de droits, mais aussi de devoirs. Si la solidarité crée des droits, c’est des devoirs que renaît la dignité. Sachons par exemple réapprendre à nos enfants la citoyenneté, et rappeler à certains parents que le droit à la solidarité familiale est indissociable du devoir d’éducation de leurs enfants.
Nous voulons une France active à bâtir l’Europe sans jamais oublier d’y défendre les intérêts des siens.
Cette France-là, celle que nous aimons, nous invitons tous nos compatriotes à la rebâtir, ensemble, pour redevenir tout simplement heureux et fiers d’être Français.
La Lettre de la Nation Magazine : 30 mai 1997
Un nouvel élan pour la France
Dimanche dernier, les Français ont manifesté, pour un certain nombre d’entre eux, leur inquiétude. Leur vote, éclaté sur de nombreux candidats – comme ce fut le cas au premier tour de l’élection présidentielle de 1995 –, signifiait également leur impatience et l’attente d’une nouvelle politique, plus à leur goût.
C’est cette politique que nous voulons mettre en œuvre. Mais elle exigeait auparavant que nous réparions les dégâts immenses commis durant deux septennats et dix ans de gouvernements socialistes. C’est aujourd’hui chose faite, grâce en particulier au courage, à la détermination et à l’efficacité d’Alain Juppé. Le temps des sacrifices et des efforts est derrière nous.
Nous pouvons aller désormais de l’avant, ensemble. Tel est le choix qui s’offre aux Français dimanche prochain et dont Jacques Chirac a clairement fixé les enjeux lors de son intervention télévisée.
Il s’agit tout d’abord de mettre en œuvre un nouvel élan politique.
Un nouvel élan pour faire reculer le chômage. Un nouvel élan pour rendre notre société plus sûre pour tous. Un nouvel élan pour rétablir une société plus républicaine, fondée sur un lien permanent entre droits et devoirs pour améliorer la solidarité tout en rendant à chacun sa dignité. Un nouvel élan enfin pour défendre et promouvoir nos intérêts en Europe et dans le monde.
Voilà ce que nous voulons faire, ensemble, avec une majorité unie, solide, cohérente.
Une majorité renouvelée et durable, forte d’une nouvelle méthode de gouvernement, fondée sur la participation active de tous les citoyens à la mise en œuvre des décisions qui déterminent leur vie quotidienne.
Une majorité rassemblée derrière une nouvelle équipe gouvernementale. Elle pourra demain, aux côtés de Jacques Chirac, rendre nos concitoyens, de nouveau, heureux et fiers d’être Français.
C’est cela qu’il nous faut expliquer sans relâche autour de nous durant les dernières heures de la campagne.
Et c’est à nous aussi d’expliquer à nos compatriotes qu’en face, il n’existe pas de majorité possible entre le Parti socialiste et le Parti communiste, puisque tout les sépare. Ils ne s’en sont d’ailleurs pas cachés. Leur victoire serait un terrible coup pour notre pays.
Comme l’a rappelé le président de la République, le destin des Français est désormais entre leurs mains. Il est aussi dans celles des femmes et des hommes du Rassemblement, dont l’ardeur à servir la France sera, j’en suis certain, une nouvelle fois déterminante.
Ensemble, je sais que nous saurons faire gagner la France ce que nous aimons.
Corse Matin : mercredi 21 mai 1997
Q - Votre visite en Corse est un temps fort de la campagne des législatives. Aurait-elle eu sa raison d’être s’il n’y avait aucun risque pour les candidats de la majorité ?
R. : Une campagne électorale, en démocratie, n’est jamais gagnée d’avance. Elle demande beaucoup d’attention pour écouter, dialoguer et expliquer. C’est cela que je suis venu faire en Corse, comme auprès de 70 candidats de l’Union que j’aurai été soutenir durant ces quelques semaines.
Pour autant, je suis tout à fait confiant sur l’issue du scrutin parce que nous avons de bons candidats, des hommes de terrain, actifs, dévoués, expérimentés et compétents. C’est d’ailleurs avant tout cela qui compte.
Q. : Jean-Paul de Rocca Serra. À chaque étape de son parcours, le candidat est obligé – en quelque sorte – de se justifier entre l’investiture et le soutien ? N’aurait-il pas été plus simple de dire que la limite d’âge n’avait été prévue que pour 1998 ? Car d’autres « compagnons » ont été du coup candidats…
R. : Notre position est très claire : le choix du Rassemblement dans la deuxième circonscription va naturellement à un homme dont l’expérience et la compétence ne peuvent être mises en doute, un homme qui a rendu d’immenses services à la Corse et à la République, un homme de courage et de fidélité, Jean-Paul de Rocca Serra. C’est pour nous l’évidence et je ne vois pas comment nous aurions pu être « plus simple ».
Q. : Dans la circonscription de Bastia, que pensez-vous de la situation ? Face à une gauche forte, n’aurait-on pas pu faire l’économie de la « crispation » Albertini - Gandolfi-Scheit ?
R. : Les décisions claires ont bien sûr pour défaut de mécontenter parfois ceux auxquelles elles ne sont pas favorables, quelles que soient leurs qualités. Mais en l’occurrence, ce qui est important, ce qui compte, c’est que l’Union RPR-UDF se présente unie dès le premier tour pour affronter le candidat de gauche sortant. C’est pour nous un atout décisif.
En outre, la légitimité de Jean-Louis Albertini n’est pas contestable. Conseiller régional, conseiller municipal et général de Bastia après sa victoire sur la gauche remportée l’année dernière, homme de terrain, il est un très bon candidat et sera pour la circonscription de Bastia un très bon parlementaire.
Q. : La question pour Jean-Paul de Rocca Serra vaut pour Pierre Pasquini. On le rappelle pour « assurer » un succès, mais on lui accorde seulement le soutien. N’y avait-il pas de meilleur choix que lui ?
R. : Il ne s’agit pas de « rappeler » Pierre Pasquini, qui est député sortant, mais d’apporter notre soutien à un gaulliste de la première heure, excellent parlementaire, et depuis 1995 l’un de nos meilleurs ministres des Anciens combattants, comme en atteste l’adhésion unanime du monde combattant. Là encore, je suis convaincu qu’il n’y avait pas de meilleur choix parce qu’il n’y a pas de meilleur choix que celui de la compétence.
Q. : Vous venez en Corse pour le RPR. Mais vous venez aussi pour l’Union. L’insularité donne-t-elle une tonalité différente à celle-ci ?
R. : L’union de la majorité n’est jamais un carcan imposé d’en haut, artificiellement, de Paris. C’est une alchimie qui se noue localement, en Corse comme dans chacune de nos régions et de nos départements, en fonction des particularités locales.
L’Union en Corse, c’est notamment une volonté commune de vous donner ici toutes les chances de développement économique et de la prospérité, sans rien renier de l’identité corse. C’est aussi une détermination très forte à assurer la présence de l’État, comme le Premier ministre en a clairement fait la preuve.