Texte intégral
Les 25 mai et 1er juin, le peuple français élit l’Assemblée qui va vivre les premières années du XXIe siècle. Les 577 députés que nous allons choisir vont avoir la responsabilité de nous préparer à des échéances historiques, celles de la poursuite de la construction européenne et de la mise en place de l’euro. Ils devront aussi et surtout nous faire franchir une nouvelle étape pour permettre la construction d’une nouvelle société. Ce défi est l’enjeu majeur de la dissolution et du choix qui est aujourd’hui proposé aux Français.
Au cours des quatre dernières années, notre majorité a jeté les bases d’un avenir meilleur. Les réformes engagées, la discipline et la rigueur économique auxquelles nous nous sommes astreints ont permis de poser des fondations solides pour bâtir cette société nouvelle. Nous devons aller plus loin. Pour cela, notre pays doit répondre à plusieurs défis.
Le premier est celui de l’économie qui, dans la vie des Français prend la forme de l’emploi et du niveau de vie. L’emploi est une priorité à laquelle nous ne pouvons faire face sans avoir conscience que nous sommes engagés dans une guerre économique et dans une guerre économique mondiale. Cela signifie que nous devons garder une certaine discipline tout en favorisant la liberté, seule véritable moteur de la création de richesses.
À côté du combat économique, nous devons construire un véritable projet de société.
L’économie n’est pas tout. Notre idéal n’est pas seulement celui de la liberté mais aussi celui de l’égalité et de la fraternité. La société à laquelle nous aspirons aujourd’hui repose sur une certaine idée de l’homme et sur le respect de tous. Nous voulons une société où chacun ait sa place et sa chance, une société de lien et de proximité. Pour abattre les murs qui se sont peu à peu dressés entre les individus, entre le pouvoir et les citoyens, il nous faut redonner toute sa place aux corps intermédiaires et mettre en œuvre une nouvelle pratique du pouvoir.
La démocratie que nous appelons aujourd’hui de nos vœux est une démocratie de participation, c’est-à-dire une démocratie dans laquelle les décisions sont prises avec les citoyens, où l’on ne décide plus d’en-haut pour être obéi d’en-bas et où le pouvoir est laissé aux experts en négligeant l’expérience. L’heure est venue où chacun doit pouvoir participer à l’élaboration de la décision et être coresponsable du destin de la nation.
Reconnaître au peuple la capacité de participer, avec ses représentants et ses gouvernants, à la définition du chemin à suivre pour l’entrée dans le XXIe siècle, c’est sans aucun doute donner tout son sens au terme de « démocratie ».