Communiqués de la CFTC et articles de M. Jacques Voisin, secrétaire général de la CFTC, parus dans "La Lettre confédérale CFTC" des 30 septembre, 7 et 28 octobre 1996, sur l'utilisation des excédents de l'UNEDIC, l'avenir de l'assurance chômage et sur la nécessité de l'action syndicale pour le travail et l'emploi.

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Média : La Lettre confédérale CFTC

Texte intégral

Date : 7 au 13 octobre 1996
La Lettre confédérale : CFTC – N° 672

Unedic : et maintenant au travail !

Malgré tous nos efforts, nous ne sommes pas parvenus à ce que les organisations de salariés se mettent d’accord sur une candidature majoritaire, sinon unique, à la présidence de l’Unedic. C’est dangereux pour le paritarisme. La réunion à laquelle nous avions convié nos partenaires, lundi matin, pour une ultime tentative, aura néanmoins permis d’aborder entre nous, sans arbitrage extérieur, de façon franche et ouverte, l’avenir du régime. Nous avons eu, bien sûr, l’occasion de réfléchir sur la manière d’exercer notre responsabilité syndicale.

Et c’est bien là l’essentiel : les négociations doivent s’ouvrir maintenant sans délai. D’abord pour réexaminer le niveau et la durée de l’indemnisation. La vocation de l’Unedic est avant tout d’assurer la garantie la plus juste et la plus efficace aux salariés qui perdent leur emploi. Les excédents actuels permettent d’envisager des actions significatives dans cette direction.

Nous avons toujours considéré également qu’aider au retour à l’emploi faisait partie du rôle de l’Unedic. C’est ce qu’on appelle les mesures d’activation des dépenses. Là aussi, il y a beaucoup à faire et la CFTC s’y impliquera particulièrement comme elle l’a fait dès le début en initiant les conventions de conversion. Ainsi, les 13 milliards d’excédents peuvent se transformer immédiatement en 13 milliards de relance.

Après le temps de l’élection, voici donc celui de la négociation. Nous continuerons d’œuvrer pour qu’au-delà des différences d’appréciation et de sensibilité, ce soit le bien commun qui soit toujours le trait d’union.


Date : 28 octobre au 12 novembre 1996
La Lettre confédérale : CFTC – N° 675

Placer l’homme au centre des choix

Au moment où nos retraités manifestent pour leur dignité, les fonds de pensions qui sont aujourd’hui envisagés le sont pour procurer trente ans de trésorerie aux entreprises et non pour assurer l’avenir des salariés. Dans le même temps, les plans sociaux nous répètent chaque jour qu’il faut sacrifier des hommes au confort financier des entreprises. La flexibilité du temps de travail s’efforce de soumettre le temps humain aux besoins de la meilleure rentabilité. La pression vers le bas des salaires, encore accrue par les allègements de charges et les stages au rabais, dévalorisent toujours plus le travail.

Voilà qui rend l’action syndicale chaque jour plus nécessaire. Quittons donc les positions défensives auxquelles nous pourrions être acculés et reprenons l’initiative. Non pas à la manière dévastatrice des dinosaures qui ravagent tout sur leur passage, mais par la puissance constructive du dialogue social. Rendons la main aux salariés avec la possibilité d’un recours en référé sur les licenciements. Négocions les justes salaires : la compétitivité des entreprises finira par se mesurer à la reconnaissance des compétences humaines qu’elle met en œuvre. Engageons la vraie réforme de la formation professionnelle qui rende le jeune acteur de son parcours.

Ne rentrons pas dans le jeu de la crise prétexte. Il faut remettre le travail à sa vraie place : soit il n’y en a pas, soit il y en a trop. La crise est moins le produit des mutations en cours que des réponses qu’on y apporte. Placer l’homme au cœur des choix, redonner la main aux personnes par le dialogue social et la négociation est la seule voie raisonnable qui pourra nous sortir des difficultés actuelles.


Date : 30 septembre 1996
Source : CFTC

Unedic : halte à la confusion mentale

Dans le débat qui a cours actuellement à propos de la présidence de l’Unedic, la CFTC juge nécessaire d’apporter les précisions suivantes.

Quel que soit le futur président de l’Unedic et les idées défendues par son organisation, son rôle sera celui qu’il a toujours été : gérer une institution et mettre en place la politique décidée par les partenaires sociaux, et non certes en décider de façon unilatérale l’orientation.

Le rôle du président d’une institution paritaire n’est certainement pas de mettre en place un « programme », fut-il agréé par le CNPF. Il y a d’ailleurs quelque chose de choquant pour le paritarisme à ce que ce soit le CNPF qui arbitre le vote. La CFTC préfèrerait de beaucoup que les organisations de salariés s’entendent sur leur candidat.

La CFTC rappelle la priorité qui est la sienne, pour les négociations à venir : l’indemnisation des demandeurs d’emploi. La présence d’excédents doit conduire tout d’abord à revoir les niveaux d’indemnisation et les conditions d’accès et de sortie du système.

Mais notre responsabilité syndicale ne s’arrête pas là. Il faut aussi aider chacun à remettre le pied à l’étrier. C’est pourquoi l’activation des dépenses de l’Unedic est aussi une priorité.