Texte intégral
Entretien du ministre des Affaires étrangères, M. Hervé de Charette, avec la presse (New York, 26 septembre 1996)
Quelques mots si vous le voulez bien sur la crise palestinienne.
Ces événements ne constituent hélas pas une surprise. Voilà des semaines que nous avons mis en garde les autorités israéliennes contre la montée des tensions et des frustrations dans les Territoires palestiniens et à Jérusalem. J’ai eu l’occasion de le dire, à plusieurs reprises, à mon collègue M. David Lévy et je le lui ai exposé quand j’ai eu le plaisir de le recevoir à Paris. Le président de la République a tenu les mêmes propos à M. Netanyahu. Hélas, ce qui devait arriver est arrivé. Il y a beaucoup de mesures qui ont été prises et qui ont contribué à créer ces tensions : le bouclage des territoires et, en dépit de quelques mesures qui n’ont pas été sérieusement modifiées, l’interdiction faite aux Palestiniens non-résidents de se rendre à Jérusalem ; les mesures annoncées concernant l’extension des colonies de peuplement sont, entre autres, quelques-uns des éléments qui ont contribué à détériorer l’atmosphère.
La France est profondément émue par la montée des violences et par le nombre croissant des victimes. À l’heure où je vous parle, voilà les dernières informations dont je dispose pour vous : 55 morts, plus de 700 blessés. Tous ces incidents sont sans doute les plus graves qu’on ait connus depuis trente ans. Le fait que l’armée israélienne ait pénétré dans des zones, dans des villes classées dans la catégorie 1 – c’est-à-dire, placées sous la responsabilité des autorités palestiniennes – est un événement particulièrement inquiétant. C’est pourquoi, il me paraît nécessaire de faire toute la lumière dans la mesure du possible, comme M. Netanyahu l’avait d’ailleurs lui-même souhaité, sur ces incidents tragiques.
Nous souhaitons que tout soit fait pour ramener le calme, pour maîtriser la situation, pour éviter que les plus extrémistes ne soient tentés d’exploiter la situation. Nous avons, au cours des dernières heures, multiplié les contacts et les initiatives. Comme vous le savez, j’ai appelé le président Arafat hier, le président de la République l’a eu au téléphone depuis lors. Nous avons transmis des messages auprès du gouvernement israélien par l’intermédiaire de notre ambassadeur sur place. Bref, nous n’avons pas cessé de multiplier les initiatives et les actions pour encourager tout ce qui peut contribuer à un retour au calme qui est absolument nécessaire.
Je me suis longuement entretenu avec M. Amr Moussa, mon collègue égyptien tout à l’heure et la France soutient et encourage le projet d’une rencontre entre le président Arafat et M. Netanyahu, sous l’égide du président Moubarak. Il va de soi que cette rencontre doit être productive, qu’il ne peut s’agir désormais seulement de se serrer la main, mais que cela doit être organisé dans des conditions telles que cela débouche sur des résultats concrets qui répondent à l’attente des peuples. Il est urgent de mettre fin à la crise comme il l’est de permettre la reprise du processus de paix que ces incidents menacent gravement. Voilà notre appréciation sur les événements extrêmement graves et, bien sûr, la France, avec ses partenaires européens, en liaison avec les États-Unis, va poursuivre son action multiforme pour contribuer à la reprise du dialogue.
Q. : Monsieur le ministre, qu’est-ce que vous attendez de la réunion du conseil de sécurité demain ?
Hervé de Charette : Je crois que cette réunion du conseil de sécurité, à laquelle je participerai dès lors qu’elle aura lieu, doit avoir pour objet de permettre aux membres du conseil de sécurité de s’exprimer et ensuite de presser le mouvement du retour au calme et de la reprise du dialogue.
Q. : Il y aura une résolution du conseil de sécurité ?
Hervé de Charette : Probablement, mais je ne suis pas en état aujourd’hui de vous dire s’il y a les éléments d’accord pour une résolution.
Q. : Il y aura d’autres ministres ?
Hervé de Charette : Je pense que oui.
Q. : Tout à l’heure, vous parliez d’apaisement nécessaire. Est-ce que vous estimez que la fermeture ou le fait de renoncer à l’ouverture de ce tunnel qui a tout déclenché serait un geste d’apaisement souhaité ?
Hervé de Charette : C’est l’ouverture de ce tunnel qui a, avec sa force symbolique, été l’événement déclencheur de cet incident. De ce point de vue, pour revenir à la situation antérieure, il serait une contribution au retour au calme. Je le répète, ce ne sont pas les seuls éléments qui permettront de résoudre la crise.
Q. : Les discussions, tout à l’heure à cinq, avec Christopher et les membres permanents du conseil de sécurité ont-elles été difficiles sur ce point ? Les Américains étaient d’accord pour la formule…
Hervé de Charette : Comme vous avez pu le voir, nous avons rendu publiques les déclarations sur lesquelles il y a eu l’accord unanime des cinq.
Q. : Elle va assez loin d’ailleurs cette déclaration puisqu’elle parle de « reversal » ?
Hervé de Charette : Oui, vous ne le savez peut-être pas mais c’était une proposition, un texte proposé par la France. Très précisément sur ce point.
Q. : Apparemment, les États-Unis ne souhaitaient pas, en tous les cas, une réunion du Conseil de sécurité demain. Qu’est-ce qui les a fait changer d’avis ? La gravité de la situation ?
Hervé de Charette : Je veux bien commenter la position française, mais la position américaine…
Q. : Oui, mais vous étiez ensemble, vous avez discuté ?
Hervé de Charette : Nous n’avons pas parlé au cours de la réunion des Cinq de ce projet qui résulte d’une demande de l’Égypte que la France a appuyée et, je le répète, avec l’idée que cette réunion puisse permettre de contribuer à manifester une détermination de la communauté internationale à voir le dialogue reprendre son cours et le processus de paix redémarrer sur des bases claires.
Q. : Est-ce possible encore ?
Hervé de Charette : Il faut le souhaiter, Madame.
Q. : La rencontre Netanyahu-Arafat-Moubarak est confirmée à cette heure ?
Hervé de Charette : Non. Je vais m’en entretenir avec le président Arafat dès que je vous aurai quittés. Je m’en suis entretenu longuement avec M. Amr Moussa cet après-midi. J’ai envoyé notre ambassadeur en Israël, afin de parler de cette question au ministère israélien des Affaires étrangères, parce que je crois, en effet, que cette rencontre est très importante, si elle se déroule sur des bases claires.
Q. : Elle se passera demain ?
Hervé de Charette : Madame, plus vite le contact et le dialogue auront repris, mieux ce sera.
Q. : Est-il vrai que les Américains ont demandé directement à Netanyahu de revenir sur sa déclaration de…
Hervé de Charette : Je me doute que c’est une interprétation qu’avait fait une dépêche de l’AFP ?
Q. : La télévision israélienne. Ensuite, il y a eu une déclaration directe de Netanyahu qui dit que non…
Hervé de Charette : Mais comme je vous l’ai dit tout à l’heure, cette décision d’ouverture était une mesure symbolique qui a mis le feu aux poudres. Je crois que le retour au calme implique sans doute une décision de fermeture du tunnel, mais aussi d’autre mesures concernant l’application des accords déjà signés. C’est le sens que devrait avoir un entretien entre M. Arafat et M. Netanyahu.
Q. : Est-ce que vous allez retourner sur le terrain M. le ministre ?
Hervé de Charette : Pour l’instant, je ne pense pas que ce soit immédiatement utile, mais je suis disponible à tout moment, si cela devient nécessaire.
Q. : Est-ce que vous souhaitez le retrait de l’armée israélienne des territoires de zone 1 ?
Hervé de Charette : Cela va de soi ! Ces territoires sont sous la responsabilité des autorités palestiniennes. C’est l’application stricte des accords déjà signés.
Q. : Est-ce que M. Lévy est toujours à New York ?
Hervé de Charette : Il est à New York.
Q. : Vous ne l’avez pas rencontré ?
Hervé de Charette : Non, nous sommes en train de nouer un contact.
Q. : Pour organiser quelque chose ?
Q. : Peut-être demain ?
Hervé de Charette : Certainement pas après-demain parce que je serai parti ! Dans toute cette période, nous avons dialogué avec l’ensemble des parties selon la ligne de la France qui est d’être proche des uns et des autres, comme nous l’avons toujours été. Capables de ce fait, de dire les choses avec sincérité aux uns et aux autres, à tout moment. Nous avons conduit, dans toute cette période, une coopération extrêmement étroite, après le déclenchement de ces événements, en particulier avec l’Égypte, puisque j’ai rencontré trois fois M. Amr Moussa.
Q. : On a dit que l’on conseillait à M. Netanyahu de ne pas rencontrer M. Arafat en Égypte ?
Hervé de Charette : Qui ?
Q. : CNN.
Hervé de Charette : Mais, qui ne le lui conseille pas ?
Q. : Ils sont en réunion actuellement avec le gouvernement israélien, ils ont pris un break et pendant le break, il y a eu des fuites disant que l’on conseillait à M. Netanyahu de ne pas se rendre sur le terrain.
Hervé de Charette : Le gouvernement israélien prend ses responsabilités.
Q. : Et si les israéliens ne ferment pas le tunnel, ne prennent pas les mesures, par exemple, le retrait des zones concernées dans les territoires, vous pensez que cette crise peut s’aggraver ?
Hervé de Charette : Je pense que c’est une chose extrêmement sérieuse. Je suis persuadé que le gouvernement israélien la prend de façon très sérieuse également. Il n’y a pas de doute sur ce point.
Q. : Les déclarations attribuées à Netanyahu justement pendant cette réunion du cabinet israélien où il dit que s’il cède là-dessus, cela veut dire qu’ils perdront tout le terrain sur Jérusalem, qu’est-ce que vous pensez de cette analyse ?
Hervé de Charette : Permettez-moi de ne pas commenter chaque déclaration prêtée à chaque responsable politique dans la région. La position de la France est claire. Elle souhaite soutenir, d’un côté comme de l’autre, les efforts qui doivent être faits pour réparer les pots cassés.
Voilà. Quoi d’autre encore pour aujourd’hui ? Nous avons eu, ce matin, une réunion du groupe de contact élargi sur la Bosnie-Herzégovine, en compagnie de M. Carl Bildt et je confirme donc que la France convoquera une conférence ministérielle sur la Bosnie-Herzégovine le 14 novembre prochain. La date a été pratiquement proposée ce matin, et a été, semble-t-il, convenue, et s’il n’y a pas des accords formels des uns et des autres. Chacun a pris bonne note de cette date et des projets dont il s’agit, c’est-à-dire la mise en route d’un plan de consolidation de deux ans qui doit permettre de fixer le cadre de l’action internationale pour les années 1997-98.
Q. : Qui sera là ?
Hervé de Charette : Ça dépend du bureau des directeurs de la conférence de Londres, c’est-à-dire les Quinze de l’Union européenne, la Russie, les États-Unis, bien entendu les autorités de Bosnie-Herzégovine.
Q. : C’est-à-dire la présidence collégiale ou…
Hervé de Charette : Oui, et le gouvernement, c’est donc une réunion assez importante.
D’autre part, j’ai reçu le ministre des Affaires étrangères iraquien. Il avait demandé à me voir. J’ai réitéré l’importance que la France attache à la mise en œuvre de la résolution 986 dont je vous ai parlé hier et j’ai insisté auprès de lui, d’une part, sur la responsabilité qui incombe aux autorités iraquiennes d’assurer la sécurité des personnels des ONG et de l’ONU qui seront, je l’espère, en charge de la répartition et de la distribution des secours et, d’autre part de faire bénéficier – c’est un second aspect auquel je tiens beaucoup – le personnel local des ONG et de l’ONU de l’amnistie politique quand il s’agit du personnel iraquien, amnistie politique qui a été promise. J’ai insisté sur la nécessité, pour les autorités iraquiennes, de prendre toute disposition pour assurer durablement la fin de la crise que nous avons vue.
Q. : Son état d’esprit, comment vous l’avez trouvé ? Il vous a dit des choses sur…
Hervé de Charette : Disposé !
Q. : Très agacé par les récents événements, très remonté contre les États-Unis ?
Hervé de Charette : Non, il a répondu positivement.
Nous avons, ce soir, un dîner avec les ministres des Affaires étrangères des pays membres du G7/P8 que je préside, puisque la France assure la présidence du G7.
J’ai rencontré, d’ailleurs, la troïka des pays non-alignés, c’est-à-dire, le ministre des Affaires étrangères colombien, M. Amr Moussa et l’Indonésien, à qui j’ai rendu compte des travaux que nous avons conduits au sein du G7 de Lyon. Vous savez que le président de la République avait pris l’initiative d’écrire à chacun d’eux, avant et après le sommet et nous étions convenus de faire cette rencontre à New York pour poursuivre l’échange. Nous avons prévu de nous revoir d’ici la fin de l’année, notamment pour examiner la mise en application des recommandations qui ont été faites par le G7 sur la proposition française concernant la réforme des institutions de l’aide au développement de l’ONU.
Enfin, j’ai eu une longue conversation avec M. Primakoff dans la matinée. C’était une réunion destinée à préparer le voyage que je ferai en Russie, la visite officielle à laquelle j’ai été invité début octobre.
Merci.
Entretien du ministre des Affaires étrangères, M. Hervé de Charette, avec les radios françaises (New York, 26 septembre 1996)
Q. : Monsieur le ministre, au jour d’aujourd’hui, à l’heure qu’il est, que souhaite la France concernant Israël et les Territoires palestiniens ?
Hervé de Charette : Depuis le début de la crise, il y a 24 heures, la France a multiplié les initiatives, les actions, les contacts, le dialogue avec les uns et avec les autres, naturellement avec les autorités israéliennes, bien entendu, avec le président Arafat que j’ai eu au téléphone, que le président de la République a appelé longuement et que je vais avoir à nouveau au téléphone dans quelques instants. Mais aussi avec l’Égypte et, notamment, avec le ministre des Affaires étrangères égyptien qui est à New York avec moi. Nous avons passé un bon moment ensemble pour faire avancer les choses.
Ce que la France souhaite, c’est que tout soit mis en œuvre par les uns et par les autres pour contribuer au retour au calme. Il y a un projet de rencontre entre le président Arafat et M. Netanyahu au Caire, sous l’égide du président Moubarak. Je crois que c’est une très bonne chose, dès lors qu’il s’agirait, non pas simplement de se serrer la main, parce que je crains que nous n’en soyons plus à ce stade-là, mais que cela permettrait d’aboutir à des résultats concrets. La crise que nous vivons est le résultat de plusieurs mois, pendant lesquels la population palestinienne a eu le sentiment d’un retour en arrière et le sentiment croissant d’une frustration, parce que lui paraissaient remises en cause des choses très importantes. Un événement a déclenché cette crise – mais en réalité, c’est une succession d’éléments qui l’a provoquée – et a créé cette émotion et ce profond mécontentement de la population palestinienne. C’est pourquoi, le moment est venu maintenant d’agir et je souhaite que cette rencontre puisse avoir lieu. Nous travaillons à en faciliter l’organisation.
Intervention du ministre des Affaires étrangères, M. Hervé de Charette, devant l’assemble générale du conseil de sécurité des Nations unies (New York, 27 septembre 1996)
Monsieur le président,
Les tragiques événements qui se déroulent actuellement dans les Territoires palestiniens sont les plus graves que nous ayons connus depuis de nombreuses années. Ceci nous ramène à un temps que nous croyions révolu. Cette situation est un défi à la communauté internationale. Elle constitue un risque majeur pour le processus de paix. Celui-ci, gelé en fait depuis plusieurs mois, est en danger de mort si la communauté internationale ne réagit pas rapidement et fermement.
À la vérité, ces événements ne constituent pas une surprise. La France, pour sa part, a mis depuis longtemps en garde les autorités israéliennes contre la montée des frustrations dans les Territoires palestiniens, y compris à Jérusalem. Recevant M. Lévy, au début du mois de septembre, puis tout récemment M. Netanyahu, le président de la République française a insisté sur l’urgence de mesures concrètes permettant d’améliorer la situation vécue au quotidien par les Palestiniens.
L’incident qui a mis le feu aux poudres peut paraître d’une importance secondaire. M. Netanyahu a longuement insisté sur ce point. À la lettre, cet argument est sans doute exact ; le percement d’un tunnel est moins grave que nombre de mesures qui affectent directement la vie des Palestiniens : bouclage des territoires, interdiction faite aux Palestiniens non-résidents de se rendre à Jérusalem, destruction de maisons, extension des colonies de peuplement, etc. Mais cette dernière initiative prise dans un lieu hautement symbolique a témoigné sinon d’une volonté de provocation délibérée, du moins d’une erreur psychologique grave. Il est évident que les autorités israéliennes ont mésestimé les réactions émotionnelles d’une opinion publique palestinienne très sensible à tout ce qui se passe dans le périmètre de l’esplanade des mosquées.
La France est profondément émue par la montée des violences et par le nombre croissant des victimes. Hier soir, j’étais en contact avec le président Arafat qui faisait état de 69 morts et de plus de 1 100 blessés. Ces affrontements ont fait l’essentiel de leurs victimes parmi les populations civiles, même si nous devons déplorer, du côté de l’armée israélienne comme du côté de la police palestinienne, des blessés et des morts.
La France s’inquiète qu’une disposition importante des accords conclus entre l’Autorité palestinienne et le gouvernement israélien ait été délibérément violée. Le fait que l’armée israélienne ait pénétré dans des parties de la zone A, placée sous contrôle palestinien est contraire, en effet, à la lettre et l’esprit de l’accord de Taba.
Il conviendra, naturellement, de faire la pleine lumière, dans toute la mesure du possible, comme M. Netanyahu lui-même l’a souhaité, sur ces tragiques événements, sur le déroulement, sur leurs causes et sur les responsabilités encourues. Qu’ils traduisent au premier chef l’exaspération de la population palestinienne ne fait guère de doute. Selon les autorités israéliennes, la situation actuelle serait le résultat d’une campagne délibérée contre Israël avec l’assentiment du président Arafat. Il nous est difficile de souscrire à cette analyse, même s’il est possible que certains éléments douteux aient cherché à tirer parti d’une situation difficile.
La France souhaite que tout soit fait pour ramener le calme, pour maîtriser la situation, et pour éviter que les factions les plus extrémistes n’exploitent la situation. Sur ce point, nous sentons, aussi bien du côté des autorités israéliennes que du côté du président Arafat, sang-froid et volonté d’apaisement.
Pour sa part, la France s’est efforcée, à l’occasion des nombreux contacts qui sont intervenus, tant au niveau du président de la République qu’à mon niveau, avec M. Netanyahu et le président Arafat, de contribuer à calmer une situation qui risque, si rien n’est fait dans les heures qui viennent, d’échapper au contrôle des autorités en place.
La France apporte son concours inlassable et déterminé à la recherche de la paix. Elle soutient les efforts d’où qu’ils viennent pour résoudre cette crise.
Depuis plusieurs mois, certains paraissent imaginer qu’une autre paix serait possible, fondée sur d’autres principes, et qui serait plus conforme à leurs propres intérêts. Je dis, ici, solennellement que seule la mise en œuvre complète des accords de Madrid, d’Oslo et de Taba est susceptible de conduire à la paix. Seuls les principes fondamentaux établis par ces accords – c’est-à-dire l’échange de la terre contre la paix et le droit des Palestiniens à l’autodétermination – peuvent apporter aux négociations une base acceptable et une perspective favorable.
C’est cela ou la violence, les principes ou l’affrontement, les accords ou la guerre.
Elle estime que l’initiative égyptienne qui a conduit à cette réunion vient à son heure et peut contribuer à faire revenir le calme dans les esprits. Les délibérations du conseil de sécurité renforceront l’avènement de la paix, dès lors que le conseil confirmera la nécessité de revenir au processus de paix sur les bases que j’ai rappelées.
Deux mesures d’urgence nous paraissent s’imposer. D’une part, il convient que les autorités israéliennes remettent le tunnel sous la ville sainte dans son état initial. Selon certaines informations, la municipalité de Jérusalem aurait décidé de fermer provisoirement le tunnel. Cette décision positive doit être confirmée et avoir un caractère permanent. D’autre part, les troupes israéliennes qui ont pénétré dans les parties de la zone A doivent se retirer immédiatement.
Nos délibérations devraient également clairement appeler les parties à reprendre les négociations sur le processus de paix, sur la base des principes acquis et à mettre en œuvre, sans tarder, les accords déjà conclus. À cet égard, l’évacuation d’Ébron et l’assouplissement du bouclage des territoires constituent des mesures supplémentaires.
Il s’agit moins de condamner que d’éviter que des incidents semblables ne se reproduisent. À cet égard, nous ne pouvons qu’approuver l’idée d’une rencontre immédiate entre M. Netanyahu et le président Arafat, afin de reprendre au plus haut niveau les négociations qui permettront une application complète des accords signés et un accord sur le statut final des Territoires palestiniens, afin de construire une paix juste et durable.
Je vous remercie, Monsieur le président.