Editoriaux de M. Jean-François Mancel, secrétaire général du RPR, dans "La Lettre de la nation magazine" des 4, 11, 18 et 25 octobre 1996, sur les sujets d'actualité notamment les grèves dans l'éducation nationale et la fonction publique, le problème corse, la politique budgétaire du gouvernement et la privatisation de Thomson.

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La Lettre de la nation magazine - 4 octobre 1996

Une démonstration de confiance

Le vote de confiance accordé par une très large majorité des députés au gouvernement d’Alain Juppé ne constitue en rien, n’en déplaise aux habituels rabat-joie, une preuve d’inquiétude ou de fragilité. C’est, tout au contraire, un signe fort de confiance adressé à tous les Français pour leur signifier qu’il n’y a, au sein de leurs représentants, ni doute, ni état d’âme. Témoignage d’adhésion et de confiance, ce vote permet également, une nouvelle fois, de remettre à leur juste place toutes les petites phrases auxquelles les commentateurs persistent à attacher une importance démesurée. Ce qui compte pourtant, ce qui compte seul, c’est que la majorité soit tout entière rassemblée lorsque l’intérêt du pays le commande. C’est ainsi que nous avons toujours remporté la victoire et c’est ainsi, demain, que nous gagnerons de nouveau, pour la France.

L’urgence d’une réforme de l’Etat

Au cours de son déplacement dans le Pas-de-Calais, le président de la République s’est, une nouvelle fois, prononcé avec beaucoup de détermination en faveur d’une véritable et profonde réforme de l’Etat. Dans la droite ligne des perspectives tracées au cours de sa campagne présidentielle, il a dessiné les contours de cet Etat rénové dont la mise en place exige, à n’en pas douter, une « révolution des mentalités ». Recentré sur ses missions essentielles et sur un rôle d’« accompagnateur » des initiatives individuelles, l’Etat, au plan local, doit en effet apprendre à se libérer de sa trop fréquente tendance à alourdir, à ralentir, à compliquer et à se mêler de tout. Il s’agit là, à l’évidence, d’un chantier considérable et urgent. La réflexion engagée par le gouvernement d’Alain Juppé a d’ores et déjà permis des avancées importantes. Il convient à présent de les concrétiser et de les développer en ne perdant jamais de vue qu’à travers cette question, c’est le redressement de la France qui est en jeu.

Deux questions pour une grève

En voyant les images, copieusement diffusées, des manifestations qui ont ponctué la journée de grève décidée par les syndicats de l’Education nationale, il est difficile de ne pas être saisi par un profond sentiment d’incompréhension. La rentrée scolaire, de l’avis général, a pourtant été la meilleure depuis vingt ans, évitant les divers ratages si fréquents au cours des dernières années… N’échappera-t-on jamais à ce mal français qui consiste à considérer que la solution de tous les problèmes passe systématiquement par une rallonge de crédits ? Enfermés dans cette logique du « toujours plus d’argent », les grévistes ne voient-ils pas qu’ils oublient de s’interroger sur la manière de mieux utiliser les moyens et les ressources humaines qui existent déjà ? Tant que l’on ne sortira pas de ce cercle vicieux, il est à craindre que l’on aille de revendication en revendication sans que les enfants – qui seuls doivent importer – y trouvent leur compte.

Battre le Front national

Dimanche après dimanche, scrutin après scrutin, le Rassemblement pour la République s’affirme sans conteste comme la formation la mieux placée pour battre les candidats du Front national. Après Toulon, c’est ainsi de nouveau un de nos compagnons qui s’est imposé il y a quelques jours lors d’une cantonale partielle à Nice. Ces résultats confirment que notre stratégie, bâtie sur une présence permanente au cœur de la vie quotidienne des Français et sur une affirmation forte de nos convictions, est bien la meilleure pour faire que notre combat contre le Front national continue d’être un combat gagnant.

 

La Lettre de la Nation magazine - 11 octobre 1996

Combattre le terrorisme

Au lendemain de l’attentat qui a frappé la mairie de Bordeaux, Alain Juppé a tenu une nouvelle fois le langage de la responsabilité et du courage, celui d’un homme d’Etat garant du maintien de l’ordre républicain. Répondant à l’appel du Premier ministre à la mobilisation de tous les Français. Le Rassemblement pour la République entend être au premier rang pour réaffirmer son entier soutien à la politique de fermeté de gouvernement. Rompant avec les habitudes d’amnistie et de faiblesse tristement illustrées pendant des années par les gouvernements socialistes successifs, cette politique est à la mesure du défi lancé à l’Etat. Elle réussira, nous en sommes certains, à mettre un terme à cette violence terroriste dont l’immense majorité des Corses est la première victime, comme elle a su déjà le faire au cours des derniers mois, pour d’autres menaces.

Dissiper les faux-semblants

La participation d’Alain Juppé à l’émission « 7 sur 7 », il y a quelques jours, lui a permis de dégonfler quelques faux-semblants qui encombrent notre débat démocratique et troublent nos concitoyens en cherchant à leur faire croire qu’il existerait une « autre politique », permettant, sans consentir le moindre effort, de remédier comme par un coup de baguette magique à toutes nos difficultés. C’est là un dangereux mirage dont le Premier ministre a eu hautement raison de dénoncer la fausseté. En fait d’autre politique, la seule possible consisterait à laisser filer de nouveau le déficit budgétaire, l’endettement, et à ne plus défendre le franc. C’est exactement ce qu’on fait les socialistes en 1981. Nous en payons encore l’addition. Défendre le gouvernement et le redressement de la France, comme nous le faisons au quotidien, sur le terrain, c’est aussi dénoncer cette illusion.

Un nouveau pas sur le chemin du redressement

La loi de financement de la Sécurité sociale adoptée le 9 octobre en Conseil des ministres constitue un nouveau pas décisif sur le chemin suivi avec courage et ténacité depuis un an par le gouvernement pour sauver notre protection sociale. Pour la première fois, les parlementaires, représentants du peuple, vont pouvoir exercer un droit de regard sur ces dépenses d’un montant supérieur au budget de l’Etat. Il s’agit là d’une avancée démocratique considérable. C’est également un nouveau gage de la volonté de transparence constamment réaffirmée par le gouvernement et un témoignage de sa détermination à mener à terme la réforme indispensable qu’il a engagée, celle de la rigueur et de la responsabilité.

 

La Lettre de la Nation magazine - 18 octobre 1996

Budget 97 : un tournant décisif

La discussion budgétaire est un rendez-vous immuable des automnes parlementaires. Peut-être est-ce pour cela que certains commentateurs ne se sont pas rendu compte du caractère exceptionnel du budget pour 1997, dont l’examen vient de débuter à l’Assemblée nationale. Il s’agit bien pourtant, pour notre pays, d’un tournant décisif. Pour la première fois depuis des lustres, nous échappons avec ce budget à la logique infernale du toujours plus de dépenses. Pour la première fois depuis des années, cette dérive a été stoppée et l’Etat ne dépensera pas plus en 1997 qu’en 1996. A la réduction des dépenses s’ajoute également un virage fiscal considérable : tournant le dos à la hausse des impôts, ce budget engage la plus forte baisse jamais réalisée de l’impôt sur le revenu et rend, dès l’année prochaine, 25 milliards de francs aux Français. Tout cela est le fruit de dix-huit mois d’efforts du gouvernement d’Alain Juppé pour assainir la situation financière de notre pays et lancer les réformes en profondeur dont il a besoin après des années d’immobilisme socialiste. Les sceptiques peuvent toujours grogner ; les faits sont là.

Fonction publique : les non-dits de la grève

Dans leur très grande majorité, exception faite de quelques boutefeux et de quelques idéologues démagogues, les salariés de la fonction publique qui ont choisi, jeudi 17 octobre, de faire grève, souhaitent manifester ainsi leur crainte de l’avenir. Cette crainte, c’est le fruit de deux septennats et dix ans de gouvernements socialistes durant lesquels les réformes et les adaptations nécessaires ont été systématiquement éludées et durant lesquels des gouvernants incapables ou inconscients n’ont pas su défendre nos services publics en leur donnant les moyens de se préparer aux défis industriels et commerciaux de l’an 2000. Tout le travail du gouvernement d’Alain Juppé, depuis dix-huit mois, c’est justement d’essayer de réparer ces erreurs et de rattraper ces retards pour donner leur chance à toutes celles et à tous ceux qui font partie du secteur public. C’est vrai, par exemple, en ce qui concerne France Telecom, mais on pourrait prendre bien d’autres exemples. Ce qui est certain, c’est que la défense de la fonction publique et du secteur public passe aujourd’hui par la mise en œuvre de ces adaptations. Les refuser en se figeant sur une réalité dépassée serait un grave contresens. Le véritable ennemi des fonctionnaires, ce n’est pas la volonté de réforme du gouvernement actuel, c’est l’inaction de ses prédécesseurs socialistes.

Corse : l’impudence des socialistes

Ceux-ci, il est vrai, ne manquent pas d’audace pour stigmatiser l’action du gouvernement en oubliant opportunément l’accumulation de leurs mensonges, de leurs échecs et de leurs turpitudes. Le problème corse en est une parfaite illustration. Durant des années, les socialistes n’ont su dans ce dossier que botter en touche ou tenter lamentablement d’amadouer des terroristes à coup d’amnisties successives – plus de cinquante libérations en 1981, soixante en 1988… Et seul le Conseil constitutionnel avait pu empêcher Pierre Joxe, ministre de l’Intérieur de Michel Rocard, de faire inscrire dans la loi, au mépris du principe d’invisibilité de la République, la notion de « peuple corse ». Le résultat a été sans appel : plus de 8 000 attentats en dix ans… Le gouvernement d’Alain Juppé, pour sa part, a choisi une tout autre voie : celle du respect de la loi de la République, de la volonté et de la fermeté. La plus élémentaire pudeur commanderait que les socialistes lui fassent grâce de leurs conseils.

 

La Lettre de la Nation magazine - 25 octobre 1996

Le courage d’un soldat de la paix

Au cours de son voyage dans un Proche-Orient traversé par de très vives tensions, Jacques Chirac a sur de nouveau faire entendre la voix de la France. Dans chacun des pays de la région, le président de la République a tenu le discours de la raison et de la sagesse. « Ma seule ambition est d’être un soldat de la paix », a-t-il déclaré en Israël. L’objectif est pleinement rempli. Souhaitons à présent que chacun s’approprie le message de la France et choisisse la seule voie porteuse d’un avenir pour le Proche-Orient : celle du dialogue et du respect mutuel.

L’attitude d’un gaulliste

En réaffirmant il y a quelques jours à Lyon, devant un auditoire de jeunes, qu’il entend, sans faiblir et sans se laisser impressionner, continuer à tenir le discours de la vérité et non celui de la démagogie, Alain Juppé s’est montré une nouvelle tel qu’en lui-même : sincère, responsable, courageux, désintéressé, c’est-à-dire gaulliste. Ambitieux pour la France et non pour lui-même, soucieux de l’avenir du pays et non de sa popularité, le Premier ministre, en homme d’Etat, montre la voie à nos concitoyens parfois désorientés. C’est cela seul qui compte aujourd’hui, quoi qu’en pensent certains oiseaux de mauvais augure trop occupés à lire les sondages. Ne leur en déplaise, ce ne sont pourtant pas les sondeurs qui ont le pouvoir de changer les gouvernements, mais le peuple. La politique engagée par Alain Juppé sera poursuivie, parce qu’elle est la seule capable d’assurer le redressement de la France.

Protection sociale : un nouveau pas en avant

La présentation du carnet de santé qui va être généralisé d’ici à la fin de l’année a apporté une nouvelle preuve de la volonté du gouvernement de poursuivre au meilleur rythme la réforme efficace et indispensable de notre protection sociale. Instrument efficace de lutte contre les gaspillages, ce carnet de santé offre également aux Français une possibilité accrue de prendre en main leur santé. La réaction très positive de nos concitoyens à cette initiative montre qu’ils n’entendent pas écouter les discours démagogues des socialistes qui, après avoir pendant des années laissé se dégrader la situation sans jamais réagir, voudraient aujourd’hui se poser en censeurs des réformes engagées par le gouvernement. C’est un signe important qui démontre que l’inquiétude de manifestée par les Français ne résiste pas à l’évidence de mesures simples et concrètes.

Thomson : le choix de l’avenir et de l’emploi

Brillants promoteurs des nationalisations à tout va en 1981, puis de l’absurde doctrine du ni-ni entre 1988 et 1993, les socialistes prétendent aujourd’hui venir faire la leçon au gouvernement en matière de politique industrielle. Ce serait risible si n’était pas en jeu dans cette affaire rien moins que l’avenir de notre industrie de défense et de milliers d’emplois, pareillement mis en péril par les erreurs et les fautes de deux septennats et dix ans de gouvernements socialistes. Tels étaient d’ailleurs les deux soucis du gouvernement lorsqu’il a entrepris avec courage de reprendre en main le dossier. La solution retenue offre à cet égard toute satisfaction. Elle permet la constitution d’un groupe industriel français compétitif au plan mondial dans le domaine de la défense et garantit dans le même temps – à travers la reprise de l’électronique grand public par le groupe Daewoo – la poursuite de l’activité en France et le maintien de l’emploi dans notre pays. Autant de résultats qui ravalent à l’évidence la volonté socialiste de polémiquer au rayon du dérisoire.