Texte intégral
Le ministère vient d’inviter chaque recteur à élaborer un plan pour développer l’action des GRETA autour de 4 priorités. Ce n’est qu’un écho imparfait à nos revendications.
En mai 1996, le ministre de l’Éducation nationale mettait en concertation, non sans intervention de notre part, deux projets de circulaires relatives à la formation continue des adultes et à la gestion des GRETA.
La FEN et ses syndicats nationaux concernés (Syndicat des Enseignants, Syndicat de l’Administration et de l’Intendance et SNPDEN) relevaient un certain nombre de dispositions inacceptables dans ces projets. Notamment la relégation de la formation continue au rang de « mission complémentaire de la formation initiale » et la transformation des DAFCO en superviseurs des GRETA.
Lors d’audiences à la Direction des Lycées et Collèges, la FEN et ses syndicats faisaient connaître leur opposition à la publication des circulaires en l’état.
Nous avons été entendus, au moins partiellement. Réécrite et contractée en un seul texte, la circulaire publiée au Bulletin officiel de septembre (1) reprend une partie de nos revendications.
* Un plan et 4 priorités
Dès son introduction, la circulaire réaffirme que la formation continue des adultes « est l’une des missions de l’Éducation nationale » et doit être considérée comme « mission de service public au même titre que la mission de formation initiale ».
Les recteurs devront arrêter un « plan stratégique », en liaison avec les GRETA, « au service de l’éducation des adultes, notamment pour les publics les plus en difficulté, et de l’activité économique ouverte sur le marché européen ».
Ce plan académique devra s’articuler autour de quatre priorités :
- la place de l’Éducation nationale dans la politique régionale de formation,
- la valorisation de la qualité pédagogique des formations dispensées,
- la recherche de partenariat avec les autres services de l’État,
- la valorisation des diplômes de l’Éducation nationale et d’autres formations qualifiantes ».
Nous n’avons pas de divergences avec ces priorités, notamment sur la place que doit prendre l’Éducation nationale dans les dispositifs de qualification et d’insertion des jeunes de 16 à 25 ans, sur l’accroissement de l’efficacité des politiques publiques, sur le développement de l’individualisation de la formation, sur l’accent mis en faveur des formations préparant à des diplômes professionnels.
Malgré ces aspects positifs des lacunes subsistent : l’activité en direction des entreprises est peu développée dans la circulaire ainsi que l’activité en direction des demandeurs d’emploi.
* Écho imparfait à nos revendications
Le chapitre concernant la gestion des GRETA met en évidence les contradictions du ministère : d’un côté, la « réflexion sur l’organisation administrative du réseau académique » qui est « conduite actuellement par un groupe de travail animé par la DLC » qui devrait déboucher sur la « clarification des notions de responsabilité des différents acteurs concernés », de l’autre les difficultés financières rencontrées par certains GRETA, conséquences d’après l’IGAEN, de dysfonctionnements dans la gestion des GRETA.
En attendant de se forger une nouvelle philosophie pour les GRETA, le ministère reste au milieu du gué : les DAFCO sont invités, sous l’autorité des recteurs, à assumer « une responsabilité particulière pour le suivi financier des GRETA ».
Les dispositions de la circulaire concernant les personnels sont une réponse imparfaite à nos revendications. Les recteurs sont invités à recourir à des agents titulaires sur postes gagés. Cette recommandation n’est pas superflue au moment où seulement 2 200 emplois gagés sont utilisés sur plus de 3 000 inscrits au budget (enseignants et administratifs).
En ce qui concerne les contractuels, leur licenciement « ne doit constituer que la solution ultime ». Pour l’éviter les recteurs devront réduire les heures supplémentaires effectuées par les titulaires, organiser la préparation aux concours de recrutement et mettre en place des cellules rectorales de reclassement.
Plus largement, pour l’ensemble des personnels qui exercent en formation continue, le ministère souhaite « maintenir et accroître la compétence ».
Nous sommes bien évidemment d’accord sur cette affirmation, mais le ministère en reste au stade des incantations. Certes les personnels de direction et de gestion ainsi que les CFC, dont « l’action doit être centrée sur le développement », bénéficieront d’actions pilotées par l’administration centrale. Mais tout ce dispositif reste flou dans ses modalités autant que dans son contenu. Rien n’est prévu pour préparer l’ensemble des personnels à intervenir dans la formation continue des adultes. Est-ce étonnant puisque la circulaire est muette sur l’articulation entre la formation initiale et la formation continue ?
Enfin aucun moyen nouveau n’est annoncé.
Dernier point, les recteurs devront rendre leur première copie au ministère pour le 31 octobre. Le délai est bien court pour un travail en profondeur et une réelle concertation avec tous les acteurs.
Raison de plus pour être vigilants sur l’élaboration du projet rectoral et exigeants sur son contenu, notamment lors de la consultation du CACFC prévue par la circulaire.
(1) Circulaire n° 96-206 du 31 juillet 1996, publiée au Bulletin officiel n° 31 du 5 septembre 1996.