Interview de Mme Ségolène Royal, ministre déléguée à l'enseignement scolaire, à France-Inter le 9 janvier 1998, sur la réaction de l'Académie française à la féminisation des titres et des fonctions.

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Circonstance : Opposition de l'Académie française à la circulaire du gouvernement prévoyant la féminisation des titres et des fonctions

Média : Emission Journal de 19h - France Inter

Texte intégral

(A propos de la polémique sur l’usage ou non du féminin devant le titre de ministre)

– « Cette observation des académiciens me fait penser au Concile de Trente qui s’interrogeait sur le point de savoir si les femmes avaient une âme, où lors des premières République, si les femmes n’étant pas des hommes elles n’avaient pas le droit de vote ni le droit d’être citoyennes. Sauf qu’elles avaient le droit de monter à l’échafaud. Je crois qu’il y a une valeur fondamentale de l’humanité qui est la valeur de mixité, et s’il y a des mots qui n’ont pas de féminin, c’est parce que pendant des siècles, il n’y a eu que des hommes pour occuper certaines fonctions. Et lorsque les académiciens nous disent que c’est le masculin qui est un genre universel, le leur dis gentiment mais fermement : non, c’est la mixité qui est une valeur universelle ».

Donc un masculin, si je comprends bien, au XXIe siècle ne pourra pas l’emporter sur un féminin ?

– « C’est peut-être la prochaine étape de l’évolution grammaticale si les académiciens ne tirent toutes les conséquences. »