Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
La réunion de ce premier comité de concertation secteur privé est une étape importante pour nous tous.
Je vous en avais annoncé la création lors du colloque sur « la relance des investissements et du secteur privé » qui nous avait réunis le 30 octobre dernier. Il me semble en effet indispensable qu'un échange ait lieu régulièrement sur ces questions entre pouvoirs publics et partenaires du secteur privé. Il me semble également que l'aide française aux pays du Sud doit être comprise pour être défendue et encouragée ; pour être comprise, elle doit être discutée et présentée ; cette exigence vaut pour la société civile française, et elle vaut aussi bien sûr pour les entreprises françaises.
C'est pourquoi sont réunis autour de cette table des représentants des pouvoirs publics français, des milieux patronaux et consulaires, du secteur bancaire, du secteur associatif ainsi que des personnalités des entreprises dont l'expérience nous a semblé particulièrement intéressante. Il est important au demeurant de ne pas dépasser la trentaine de participants, sauf à prendre le risque de dénaturer l'esprit de ces réunions.
Notre première réunion se tient dans un calendrier particulièrement fourni, puisque le CIAD s'est réuni il y a quelques jours et que nous sommes à la veille de la réunion du G7 à Lyon.
Ces deux événements me permettent de vous confirmer quelques grands principes concernant l'aide française :
- l'aide au développement demeure, malgré les contraintes budgétaires actuelles, une priorité pour la France et notre pays continuera à soutenir les demandes légitimes des pays du Sud ;
- au sein des pays du Sud, l'Afrique conserve sa place privilégiée et continuera de bénéficier de l'essentiel du soutien français ;
- cette priorité au développement et à l'Afrique ne doit cependant pas nous dispenser d'un effort accru de recherche d'efficacité. Comme vous le savez, les principales conclusions du CIAO ont porté sur l'amélioration du ciblage et de l'efficacité de l'aide publique française. Des engagements ont été pris pour mener une évaluation plus systématique de son impact sur les populations bénéficiaires.
Les efforts doivent, je pense, aller dans deux directions :
1. S'assurer d'une véritable appropriation des projets par les pays récipiendaires de l'aide et les populations.
2. Renforcer la coordination et l'harmonisation des procédures d'intervention avec les autres donateurs, notamment avec les institutions multilatérales.
Enfin, le CIAD a discuté des analyses et propositions du rapport de M. Yves Marchand et a décidé de rendre ce rapport public. Vous serez ainsi appelés à donner votre point de vue sur les propositions intéressantes qu'il contient et qui vous seront présentées dans un instant.
Je vous propose d'ailleurs de diviser aujourd'hui cette réunion en trois parties :
- premièrement, vos réactions aux propositions du rapport de M. Yves Marchand ;
- deuxièmement, la perception que vous avez des outils du groupe CFD ;
- troisièmement, vos propositions sur l'amélioration des outils d'aide au commerce extérieur.
Vous remarquerez que l'ordre du jour de ce comité est à la fois riche et ambitieux, car l'actualité dans le domaine qui nous concerne est particulièrement fournie. Je compte sur vous pour me faire part des autres thèmes que vous souhaiteriez voir abordés lors de la prochaine réunion du comité.
Avant de donner la parole à M. Marchand, je pense qu'il est utile que je fasse un bref bilan des actions que j'ai menées ou encouragées depuis le 30 octobre dernier, lorsque je vous avais annoncé la mise en place d'un programme en faveur de la relance des investissements et du secteur privé en Afrique.
Où en sommes-nous ?
Le ministère de la Coopération et la Caisse française de développement ont renforcé leur dispositif d'appui, qui sont complémentaires.
Pour sa part, le ministère de la Coopération a intensifié ses actions consacrées plus spécifiquement à l'amélioration de l'environnement des entreprises et à l'instauration d'un état de droit dans les pays africains.
Qu'il s'agisse de l'harmonisation du droit des affaires au sein des pays de la zone franc et de l'appui aux systèmes judiciaires et plus généralement des projets destinés à renforcer la sécurité des biens et des personnes, notre action s'intensifie. J'ai par exemple proposé au dernier comité du FAC des projets sur le système judiciaire et l'information économique à Madagascar, un projet d'appui à la sécurité au Mali ou encore, au Mali également, un projet sur la formation professionnelle et l'emploi.
S'agissant de l'appui à l'environnement direct du secteur privé, nous avons également engagé un programme important (13 MF) en Côte d'Ivoire pour accompagner et faciliter l'essor du secteur privé que nous constatons dans ce pays.
J'avais par ailleurs annoncé lors du colloque du 30 octobre dernier le renforcement de notre dispositif général d'appui aux entreprises et aux investisseurs qui ont des projets sur l'Afrique. C'est l'objet du programme d'intérêt général qui a été avalisé par le comité directeur du FAC de mercredi dernier. D'un montant de 21 MF, ce programme met l'accent sur les points suivants :
- l'amélioration de l'information économique des investisseurs sur les marchés et l'environnement général des pays africains, grâce à la collaboration du Centre français du commerce extérieur (CFCE) ;
- la prospection et l'exploitation systématique des possibilités de partenariat direct entre entreprises par la mobilisation d'organismes dont les compétences sont avérées dans ce domaine ;
- la promotion des exportations des pays africains, grâce notamment au travail mené par l'Agence Promex-PMA vis-à-vis des pays les plus pauvres d'Afrique ;
- le renforcement des structures professionnelles et consulaires africaines en vue de les aider à devenir de véritables structures représentatives du secteur privé local, indépendantes et efficaces, notamment dans le cadre des actions menées au travers de la Conférence permanente des compagnies consulaires africaines et françaises (CPCCAF).
Vous voyez donc que nous sommes loin d'être restés inactifs dans ce domaine et que nous nous donnons peu à peu les moyens d'être plus efficaces dans nos modes d'intervention. C'est dans ce sens que je souhaite d'ailleurs mettre en place un point d'entrée unique pour les entreprises au sein du ministère, afin d'éviter que vous ayez à faire à plusieurs interlocuteurs selon que vos préoccupations soient d'ordre financier, technique ou juridique.
L'ensemble de ces préoccupations sont partagées par l'ensemble des organismes publics concernés et s'appuie bien évidemment d'abord sur la Caisse française de développement, dont l'implication dans ce domaine est déterminante.
Sans plus attendre, je passe la parole à monsieur le député Yves Marchand. Je tiens à souligner la qualité du travail qu'il a conduit et qui constitue, de mon point de vue, une excellente introduction aux différents thèmes dont nous allons discuter dans le cadre de ce comité. Je précise que si nous n'avons pas le temps aujourd'hui d'entrer dans le détail de la discussion de ces propositions, nous pouvons y consacrer notre prochaine réunion afin que vous disposiez du temps nécessaire pour l'examiner attentivement.