Texte intégral
Monsieur le président de la République,
Le Conseil européen qui se tiendra à Bruxelles, au début de mai, rendra publique la liste des pays aptes à participer à la monnaie unique. Une nouvelle étape sera effectivement franchie vers l’unification monétaire. Elle ne signifie pas encore, on le sait, la mise en place réelle de l’euro, qui ne doit intervenir que le 1er janvier 1999.
Il reste donc encore du temps pour donner aux Françaises et aux Français les moyens de se prononcer en toute connaissance de cause sur le passage à la monnaie unique. J’avais eu la possibilité de vous faire part de cette demande lors de notre rencontre du 5 février dernier. Elle me paraît, aujourd’hui, avoir encore gagné en légitimité.
De l’avis général, le passage à l’euro constitue pour notre pays, comme pour l’Europe, une étape essentielle. Or, plus les échéances se rapprochent, plus s’expriment explicitement les interrogations, les doutes, voire les inquiétudes, y compris de la part de partisans de l’unification monétaire.
Il me paraît donc normal que, à cette étape significative, les citoyens de notre pays puissent bénéficier d’une information complète sur toutes ses implications et ses conséquences, tant du point de vue social et économique que du point de vue de la démocratie et de la souveraineté.
Plus généralement, la réussite même de la construction européenne demande, me semble-t-il, qu’à chaque grande étape les citoyens soient partie prenante du débat et des décisions, et qu’ils soient consultés directement.
C’est pourquoi, à quelques jours du débat à l’Assemblée nationale et à la veille de votre rencontre de presse sur l’ensemble des questions européennes, je renouvelle ma demande d’un grand débat national et d’une consultation des Français par référendum sur le passage à l’euro, tel que vous-même l’aviez proposé en novembre 1994.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le président de la République, l’assurance de ma haute considération.