Texte intégral
Le ministre des finances et des comptes publics, la ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, la ministre du logement et de l’habitat durable, le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique ont présenté une communication relative à la situation de l’économie et de l’emploi et à l’entrée en vigueur de la nouvelle étape du pacte de responsabilité et de solidarité.
La croissance de l’année 2015 est désormais estimée à + 1,2 %, après + 0,2 % en 2014. La croissance est tirée par la consommation des ménages, avec un pouvoir d’achat des ménages qui progresse de + 1,8 % en 2015, sa plus forte hausse depuis 2007, ainsi que par l’investissement des entreprises, qui progresse de + 2 %. Le taux de marge progresse de + 2,2 points pour atteindre 31,4 %, son plus haut niveau depuis 2011 et a repris les deux tiers du chemin perdu avec la crise. Les annonces de la Banque centrale européenne du 10 mars signifient par ailleurs que les conditions de financement vont demeurer très favorables à l’investissement. L’Institut national de la statistique et des études économique (INSEE) anticipe dans ses dernières prévisions une croissance en légère accélération à + 0,4 % aux 1er et 2ème trimestres 2016, par rapport au rythme de fin 2015. L’hypothèse d’une croissance de + 1,5 % en 2016 en est donc confortée.
Le rythme de la réduction des déficits est donc compatible avec le retour de la croissance. Alors que la croissance accélère, le déficit de l’ensemble des administrations publiques se réduit plus rapidement que prévu. Le déficit s’élève à 3,5 % du produit intérieur brut (PIB) sur l’année 2015, après 4,0 % en 2014. La dette publique se stabilise (+ 0,4 point de PIB, contre une hausse de près de 3 points en 2013 et 2014, et de 5 points par an en moyenne entre 2007 et 2012), à 95,7 % : elle connaît ainsi sa plus faible progression depuis 2007.
Les prélèvements obligatoires ont baissé, de 44,8 % du PIB en 2014 à 44,5 % grâce au Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), au Pacte de responsabilité et de solidarité et aux baisses d’impôt sur le revenu pour les ménages. Ce mouvement va s’amplifier avec l’entrée en vigueur, ce vendredi 1er avril, de la deuxième baisse de cotisations prévue dans le Pacte de responsabilité et de solidarité : les cotisations d’allocations familiales sont abaissées de 1,8 points pour les salaires compris entre 1,6 et 3,5 SMIC ce qui bénéficiera particulièrement à l’industrie puisque plus de 50 % des salariés de l’industrie seront touchés par cette mesure. Elle permettra par conséquent à l’industrie manufacturière de renforcer ses gains de compétitivité. Le secteur qui bénéficiera le plus de cette deuxième phase est le secteur de la fabrication de machines et équipements qui exporte 56 % de sa production. Pour un salarié rémunéré 3 000 € brut par mois, l’aide cumulée entre le CICE et le Pacte représente désormais plus de 2 800 € par an, soit quasiment l’équivalent d’un mois de salaire brut.
Par ailleurs, la reprise de la construction se confirme et s’accélère dans un environnement caractérisé par des taux d’emprunt favorables : les résultats du secteur de la construction à fin février 2016 révèlent une nette accélération sur le dernier trimestre, en termes d’autorisations de logements comme de mises en chantier, et en particulier un décollage du logement collectif. Le nombre de logements autorisés à la construction s’établit à 102 300 sur 3 mois, soit une hausse de 5,2 % par rapport au trimestre précédent. Sur un an, ce nombre s’établit à 398 200 unités, attestant d’une reprise nette et durable : + 7,7 %. Cette dynamique est particulièrement marquée dans le domaine des logements collectifs. Cumulé sur 12 mois, le nombre d’autorisations à construction s’élève à 240 100 unités, en hausse de 11,6 % par rapport à l’année précédente. Concrètement, ce sont ainsi 351 200 chantiers de logement qui ont été lancés depuis 12 mois. A cette reprise de la construction de logements s’ajoute celle des locaux non résidentiels en lien avec la reprise économique avec par exemple une progression des autorisations à construction de + 5,9 % en matière de locaux industriels ou encore de + 34,3 % pour les locaux commerciaux. La politique de relance de la construction initiée par le président de la République et portée par le Gouvernement depuis deux ans porte ainsi ses fruits et se traduit dans la durée.
L’ensemble de ces résultats souligne l’importance des efforts engagés pour accélérer la reprise de l’activité économique et les créations d’emplois. En 2015, plus de 100 000 emplois nets ont été créés. Cette reprise progressive se traduit depuis neuf mois par un mouvement d’à-coups au mois le mois de l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi. Ainsi, après la baisse de 27 900 enregistrée en janvier, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A, c'est-à-dire sans aucune activité au mois de février, a augmenté de 38 400.
Le Plan d’urgence pour l’emploi annoncé le 18 janvier dernier afin d’accélérer les effets de la reprise économique sur la création d’emplois et sur la baisse du chômage, commence à être mis en œuvre. L’aide « embauche PME » connaît un écho très favorable et on comptabilise en quelques semaines plus de 120 000 demandes. Le plan exceptionnel de 500 000 formations supplémentaires commence également à être mis en œuvre avec la signature des premières conventions régionales. Grâce à un effort financier de l’Etat (1 Md€ mobilisés), l’objectif est de doubler le nombre d’actions de formation au bénéfice des demandeurs d’emploi afin d’accélérer leur retour à l’emploi.