Texte intégral
CYRIL VIGUIER
Et l'invitée politique en direct sur ce plateau ce matin, c'est Agnès PANNIER-RUNACHER. Bonjour.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Bonjour.
CYRIL VIGUIER
Vous êtes secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des finances, Bruno LE MAIRE, voilà. Pour vous interroger, à mes côtés, Marcelo WESFREID, du Figaro pour Public Sénat. Bonjour Marcelo.
MARCELO WESFREID
Bonjour.
CYRIL VIGUIER
Et Hervé FAVRE de La Voix du Nord…
HERVE FAVRE
Bonjour…
CYRIL VIGUIER
Qui est avec nous sur ce plateau, qui représente sur ce plateau la Presse Quotidienne Régionale, PQR, qui diffusera cette interview, Agnès PANNIER-RUNACHER, sur ce site Internet à partir de 10h ce matin. On passe à l'actualité tout de suite, la loi anticasseurs, le texte soutenu par la majorité le plus mal votés depuis le début de la législature. Est-ce que c'est pour vous un début de fronde de La République En Marche contre le gouvernement ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, ce n'est pas le texte le plus mal voté, c'est le texte, puisqu'il a eu plus de 380 voix, de mémoire…
CYRIL VIGUIER
50 abstentions…
AGNES PANNIER-RUNACHER
50 abstentions La République En Marche, et moi, je voudrais dire que après nous avoir reproché d'avoir une majorité de députés godillots, voilà-t-y pas qu'on nous reproche d'avoir des députés qui ont un cerveau et qui réfléchissent, moi, je trouve ça plutôt encourageant d'avoir des députés qui ont un cerveau et qui réfléchissent, c'était d'ailleurs le cas depuis le début. Je dirais deux choses, la première chose, c'est que ce texte est nécessaire, il est nécessaire parce que les policiers ne sont pas payés à se faire casser la gueule une fois par semaine, pardonnez-moi l'expression, mais c'est un petit peu ce qui a l'air de devenir un impondérable de leur fiche de poste, ça me paraît extrêmement choquant et inadmissible. Et la deuxième chose, c'est que je crois qu'il n'y a aucune ambiguïté sur le fait que les députés aujourd'hui soutiennent le projet d'Emmanuel MACRON, mais ils jouent leur rôle, et nous, on joue notre rôle, et ça me paraît très bien.
HERVE FAVRE
Mais ce texte, vous députée, vous l'auriez voté sans…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Moi, ce texte, je le soutiens pour la bonne et simple raison que je trouve inadmissible, mais…
HERVE FAVRE
Sans état d'âme ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Mais inadmissible que les forces de l'ordre soient confrontées à une violence sans égal, et je pense que certains journalistes l'ont vécu dans leur chair dans les manifestations depuis 10, 12 semaines maintenant, c'est insupportable.
MARCELO WESFREID
Sur la loi Asile et immigration, il y avait 14 abstentions dans La République En Marche, il y en a maintenant 50, est-ce que vous ne craignez pas qu'en seconde lecture, on ait carrément des votes contre ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Je pense qu'au contraire, les députés ont très clairement dit qu'ils avaient l'intention d'améliorer le texte en deuxième lecture, et que, encore une fois, ils jouent leur rôle, c'est-à-dire que, dès qu'on est sur le fond du projet, il y a une très grande solidarité entre la majorité, simplement, on est réuni aussi pour faire aboutir un projet, et les députés, leur rôle, c'est d'améliorer leurs textes, qu'ils jouent leur rôle me paraît plutôt intéressant…
MARCELO WESFREID
Donc ce n'est pas une fronde…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Et ce vote, il est intéressant aussi, parce que, précisément, il est transpartisan. Et ça, je pense que c'est plutôt le sens de la politique, je préfère un vote comme celui-là que le vote sur la privatisation d'AEROPORTS DE PARIS, où vous avez une majorité au Sénat qui a quand même toujours été pro-privatisations et qui semble avoir complètement oublié leurs fondamentaux historiques de pensée, donc c'est très intéressant. Mais ça, c'est de la politique politicienne.
MARCELO WESFREID
Pas de malaise pour vous, puisque vous en parlez de ce vote, c'est la première fois qu'on a cette… on a un texte qui a été rejeté massivement ici au Sénat, socialistes, effectivement, et la droite, c'est quand même une première ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Non, ce n'est pas une première, parce que moi, je suis assez régulièrement au Sénat, et je peux vous dire que des articles de loi qui sont rejetés assez massivement par pure posture, on en a un certain nombre dans la loi, on en a en commissions, et on en a en hémicycle. Lorsque vous rejetez par exemple, pour en prendre un au hasard, le fait qu'on fasse un rapport sur la parité homme-femme dans l'entreprenariat, pardonnez-moi, ça ne me paraît pas être un problème, et je trouve ça extrêmement choquant, mais effectivement, si ça fait plaisir, et si c'est une manière de manifester une divergence politique pour manifester une divergence politique, eh bien, on est dans la politique politicienne, je pense que notre pays a besoin de bien autre chose, surtout en ce moment.
HERVE FAVRE
Je reviens, là, aux conséquences des manifestations, des actes, les 13 actes de manifestations le samedi, donc ça a eu un impact très fort aussi sur les commerçants, vous avez, je crois, lancé un plan un peu d'indemnisation, où est-ce que vous en êtes, est-ce qu'il y a un guichet ouvert pour les commerçants qui auraient subi des pertes de chiffre d'affaires en l'occurrence ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, en fait, on a lancé un plan depuis le 26 novembre dernier, depuis le 26 novembre dernier, la cellule de continuité économique, qui est une forme de cellule de crise, est activée à Bercy, une série de mesures ont été prises : étalement des cotisations sociales, du paiement des cotisations sociales, vous pouvez différer le moment où vous les payez, la même chose pour les échéances d'impôts, des autorisations de chômage partiel, aujourd'hui, on est au-delà de 66.000 personnes, au-delà de 35 millions d'euros payés par l'Etat pour accompagner les commerçants, les artisans, et les routiers d'ailleurs. Et puis, nous avons travaillé main dans la main avec la Fédération bancaire et la Fédération des assurances, précisément pour deux choses, la première, c'est qu'on souhaitait – avec BPI France aussi – qu'on puisse accorder facilement des facilités de paiement de trésorerie aux commerçants et aux artisans. Et la deuxième chose, c'est qu'on puisse instruire le plus rapidement possible, et avec une certaine bienveillance par rapport aux clauses qui figurent dans les contrats d'assurance, toutes les situations d'exactions auxquelles les commerçants avaient été confrontés.
MARCELO WESFREID
Comment vous expliquez que les commerçants se saisissent finalement assez peu des dispositifs que vous avez mis en place ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, il y a deux choses, je pense que les commerçants étaient concentrés en fin d'année sur le rattrapage de leur chiffre d'affaires par rapport aux fêtes de fin d'année, et concentrés dans cette période-là sur les soldes, et c'est ce que nous remontent les fédérations. Il faut que vous ayez en tête que nous, on est, enfin, moi, je suis sur le terrain sur ce sujet-là, quasiment une fois par semaine, et à peu près partout en France, que, par ailleurs, nous avons une conférence téléphonique toutes les semaines avec les fédérations, que nous sommes en contact avec les fédérations locales. Et ça, c'est un message qui nous revient de manière nette. La deuxième chose, c'est qu'effectivement, c'est un plan inédit de la part de l'Etat, inédit…
HERVE FAVRE
Mais est-ce que vous avez une idée…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Et du coup, vous avez une forme de réticence à décrocher son téléphone pour appeler le fisc très simplement et dire : je veux voir mon échéance décalée…
HERVE FAVRE
Est-ce que vous avez une idée, Madame, du coût global justement de ces manifestations sur le commerce, sur l'impact du chiffre d'affaires commercial ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Aujourd'hui, on sait deux choses, on sait qu'il y a un impact PIB qui a été valorisé par l'INSEE sur le mois de décembre et qui pèse 0,1 point de PIB par rapport à l'ensemble de l'année, donc ça fait plus de deux milliards d'euros…
CYRIL VIGUIER
Produit Intérieur Brut…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Produit Intérieur Brut, enfin, la richesse créée par la France au cours de l'année dernière, donc c'est plus de deux milliards d'euros, ça, c'est à peu près sûr, on peut penser que c'est entre 0,1 et 0,2 quelque part, donc ça vous donne un étiage, tout n'est pas porté par les commerçants. Et ce qu'on sait par ailleurs, c'est que la situation des commerçants est extrêmement hétérogène, et donc, on n'a pas de chiffre en fait agrégé, précis, puisque vous avez des commerçants qui ont gagné, parce qu'il y a eu des reports, et vous avez des commerçants qui sont dans une situation dramatique, parce qu'ils sont dans la rue de la manifestation, dans des centres villes étroits, et eux, toutes les semaines, ils ferment le rideau.
MARCELO WESFREID
Alors le commerce en ligne, on pensait que le commerce en ligne allait bénéficier de ce qui s'est passé, et les résultats ont été publiés hier montrent qu'au contraire, ils ont subi également ce qui s'est passé. Comment vous l'expliquez ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, je ne sais pas complètement décrypter les résultats qui ont été publiés hier, mais, c'est quand même une croissance à deux chiffres, donc ça ne donne pas le sentiment…
MARCELO WESFREID
8 % en décembre, c'était en ralentissement…
AGNES PANNIER-RUNACHER
En ralentissement, mais ça donne pas le sentiment, ces 13 % au total de l'année, ça ne donne pas le sentiment du pied sur le frein, je pense qu'il faut mettre un petit peu à distance ça. La deuxième chose, c'est ce que je vous indiquais, c'est que vous avez eu de la non-consommation, vous avez une baisse de l'indice de confiance des Français en termes de consommation, des reports de consommation, reports, voire, choses qui ne seront jamais dépensées, c'est-à-dire que ce que vous ne ferez pas comme cadeau de Noël, eh bien, vous ne le ferez jamais. Et puis, vous avez probablement aussi des reports physiques des centres commerciaux qui n'ont pas été bloqués, ont connu aussi des croissances un peu surprenantes. Donc encore une fois, la situation est extrêmement hétérogène, et c'est pour ça qu'on a mis en place un guichet spécifique, de façon à ce que la situation, et j'en appelle aux commerçants, qu'ils n'hésitent pas à prendre leur téléphone, à appeler l'Etat, vous allez un site qui est « entreprises.gouv.fr », qui donne tous les éléments, et si ça ne les rassure pas d'appeler directement l'Etat, qu'ils passent par leur chambre de commerce et d'industrie ou par leur fédération, mais ce qui est sûr, c'est que ceux qui l'ont utilisé, les commerçants qui l'ont fait, et les routiers l'ont pas mal fait, ils en sont très contents.
CYRIL VIGUIER
Agnès PANNIER-RUNACHER, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des finances est notre invitée politique ce matin. Le Figaro sort une étude intéressante indiquant que la mobilisation la plus forte en ce qui concerne le grand débat national se trouve dans les territoires ruraux, tandis que l'Ile-de-France paraît moins concernée, est-ce que ça ne valide pas au fond cette critique qui était faite depuis des mois, des mois, des mois, d'une déconnexion entre le gouvernement et ces territoires ruraux, est-ce qu'il n'y a pas, là, une forme de décalage, qui était soulignée par Hervé MORIN, par Dominique BUSSEREAU, par François BAROIN, les présidents des différentes associations regroupant les maires, les départements et les régions ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, ce n'est pas ma perception, d'abord, parce que, moi, je participe à des grands débats nationaux…
CYRIL VIGUIER
Ce sont des chiffres assez précis…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Oui, grands débats nationaux, et j'y étais encore hier à Paris, et je peux vous dire que c'était très actif dans la conversation, je pense qu'en revanche, les conversations qu'on tient à Paris ne sont pas de même nature que celles qu'on tient en province, et qu'il serait en fait intéressant de réunir ces Français qui ne sont pas confrontés aux mêmes réalités, et ensuite, sur la question de notre positionnement au niveau du territoire, encore une fois, c'est l'ADN d'En Marche d'être allé à la rencontre des Français, tout le programme – je le rappelle, parce qu'on a tendance à l'oublier – tout le programme, il a été construit sur une grande marche qui avait interrogé des dizaines de milliers de personnes, il a été construit dans des ateliers, moi, j'y ai participé, il y a deux ans, qui, justement, visaient à faire converger un certain nombre d'idées et qui étaient présents sur tout le territoire, donc ce qui est en train de se dérouler, ce n'est jamais qu'un retour vers notre ADN. Il est clair que tous les Français n'avaient pas nécessairement participé à la création de ce programme, et c'est cette extension à l'ensemble des Français qui est intéressante dans le cadre du grand débat.
MARCELO WESFREID
Vous avez regardé les sondages qui viennent de paraître, plus 6 points pour Emmanuel MACRON en février, plus 5 points en janvier, ça fait 11 points, il revient à son niveau, juste avant les gilets jaunes, c'est une remontada ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Non, mais je pense que les Français ont compris qu'on était à l'écoute et qu'on travaillait pour eux, et pour faire en sorte de sortir de cette crise par le haut, et de répondre à leurs préoccupations, et il n'y a que ça qui m'intéresse, c'est d'être à la hauteur des exigences qu'ils ont en termes de transformation du pays, et effectivement, il faut qu'on continue, il faut qu'on approfondisse, et ce qui me rassure dans tout ça, c'est que l'agenda de réformes, il doit être poursuivi, c'est clairement ce qui nous est dit…
HERVE FAVRE
En même temps, si je peux dire, cette remontada, ça valide aussi le discours de l'opposition qui dit qu'Emmanuel MACRON est en campagne avec ce débat, à la fois sur les européennes et sur un éventuel référendum…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Mais c'est un peu comme la conversation qu'on avait eue tout à l'heure, c'est-à-dire, soit, on est déconnecté, soit, on est en campagne, non, on est tout simplement à l'écoute, et on est présent sur le territoire, et on fait notre travail et on essaie de le faire bien.
MARCELO WESFREID
Alors, au plan européen, on attend aujourd'hui une décision très importante de la Commission européenne qui va vraisemblablement retoquer l'accord de fusion entre ALSTOM et SIEMENS, est-ce que c'est un camouflet pour le gouvernement ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
C'est surtout une très mauvaise décision d'un point de vue économique et d'un point de vue politique, c'est un camouflet pour l'Europe.
MARCELO WESFREID
Alors, l'Europe dit : ça va créer un monopole, donc, on s'y oppose au nom de la libre concurrence.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Je pense que dans cette analyse, l'Europe est restée coincée dans le 20ème siècle et qu'on est dans le 21ème siècle, très simplement, aujourd'hui, on a besoin de l'Europe, qui aujourd'hui peut penser que les économies de chaque pays européens font la maille par rapport aux Etats-Unis et par rapport à la Chine, il faut prendre acte du fait que le marché, il est mondial, et que quand on regarde le marché ferroviaire, pour prendre cet exemple-là, au plan mondial, ALSTOM et SIEMENS, ils ont des parts de marché relativement limitées, et aujourd'hui, vous avez un Chinois, donc c'est bien, on vient de lui faire le marchepied, vous avez un Chinois qui est présent dans les appels d'offres en Europe, qui aujourd'hui n'en a pas gagné, ce qui prouve qu'a priori, ALSTOM et SIEMENS sont capables d'avoir des offres compétitives, et justement, de ne pas peser sur le prix des consommateurs, et dans la circonstance présente, on affaiblit ALSTOM et SIEMENS qui pourraient créer un grand groupe européen qui soit capable d'être aussi puissant que le groupe chinois, parce qu'être un grand groupe, c'est : plus de capacités d'investissements, plus de capacités d'innovations, plus de force financière pour affronter des grands appels d'offres, et je trouve que c'est assez tragique, et j'en appelle à justement refonder le projet européen, le droit de la concurrence, la politique industrielle, c'est clairement un des combats que nous allons devoir mener dans le cadre des élections européennes.
HERVE FAVRE
Et de se protéger aussi donc contre l'industrie chinoise, et effectivement, sa capacité de venir concurrencer…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Mais en fait, c'est moins se protéger qu'être aussi compétitif qu'eux, c'est-à-dire, il ne faut pas être naïf, aujourd'hui, je vais vous donner un exemple, quand STMICROELECTRONICS – pour ne pas les citer – vont en Chine, on leur propose une usine clés en main à un milliard d'euros gratuitement, ça, ça s'appelle une aide d'Etat en français dans le texte, et nous, on est, là, à se mettre des tonnes de régulations, parce qu'on est concentré sur le marché européen, alors que la compétition, elle est mondiale, les Chinois font très bien le travail, les Etats Unis font très bien le travail, moi, je pense que l'enjeu, c'est que maintenant, l'Europe soit un marché uni, soit un marché fort et soit capable de faire le même travail.
MARCELO WESFREID
Quand GENERAL ELECTRIC a racheté la branche énergie d'ALSTOM, c'était en 2015, il y avait un certain ministre de l'Economie qui s'appelait Emmanuel MACRON…
AGNES PANNIER-RUNACHER
C'était en 2014, je crois qu'il s'appelait MONTEBOURG, mais bon…
MARCELO WESFREID
En 2014. Bon, et en 2015, en tout cas, elle a été effective. GENERAL ELECTRIC s'était engagée à recruter 1.000 personnes, elle n'en a recruté que 25. Est-ce que le gouvernement de l'époque n'a pas été trop naïf ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Au contraire, GENERAL ELECTRIC a restructuré 20 % de ses capacités mondiales, l'emploi en France est monté jusqu'à plus de 500 avant de redescendre à 25, donc point 1°) : ils ont répondu à chacun de leur engagement, parce que leur engagement, c'était, soit, je recrute 1.000 personnes, soit, je paye une amende de 50.000 euros par emploi non créé. Donc très clairement, ils ont respecté point à point leur engagement, leur engagement aussi d'investissement, leur engagement de maintien des sites. Et deuxièmement, nous avons acté hier, en comité de suivi, avec GENERAL ELECTRIC, deux choses, le fait qu'on va poursuivre ce comité justement pour faire face à la crise que vit aujourd'hui GENERAL ELECTRIC, il faut aussi ne pas se voiler la face, leur marché s'est effondré sur la partie turbines électriques. Et deuxièmement, mettre en place ce fonds de 50 millions d'euros qui va nous permettre de réindustrialiser un certain nombre de sites, qui sont à proximité de ceux où intervient GENERAL ELECTRIC. Donc je pense que, heureusement qu'on l'a fait, et c'est plutôt une victoire pour la France…
CYRIL VIGUIER
Hervé FAVRE sur ASCOVAL…
HERVE FAVRE
A propos de ré-industrialisation, je voudrais vous parler d'ASCOVAL, un dossier qu'on a évidemment suivi de très près à La Voix du Nord, et vous aussi, puisque vous en avez…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Tout à fait…
HERVE FAVRE
Juste à votre arrivée au gouvernement. Donc ASCOVAL est devenu ALTIFORT ASCOVAL, avec un nouveau propriétaire belge, n'a plus les commandes de VALLOUREC, et maintenant, il faut charger l'usine comme on dit, ça, et vous n'êtes pas inquiète sur ce plan-là ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
C'est tout l'enjeu effectivement du plan de reprise, nous, les repreneurs nous ont encore dit qu'ils étaient confiants sur la capacité à charger l'usine, moi, j'en accepte l'augure, et effectivement, on ne l'a jamais caché que ce projet de reprise était un projet qui était difficile, pas en fonction de la qualité des Finances qui était mise pour le projet de reprise, mais compte tenu du marché, et donc aujourd'hui, à eux de jouer et à eux de charger l'usine, c'est clair qu'on suit ce dossier de très, très près.
CYRIL VIGUIER
Agnès PANNIER-RUNACHER, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des finances, juste un mot, vous venez de la société civile, il n'y a pas une difficulté à se faire connaître pour une secrétaire d'Etat nommée comme cela auprès de ministres de tutelle, voilà, qui sont des hommes politiques importants, souvent des leaders politiques ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, la question, c'est…
CYRIL VIGUIER
On est ravi de vous accueillir ce matin par ailleurs…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Et je suis ravie que vous m'accueilliez. Le sujet, c'est être connu pour être connu, moi, ce n'est pas mon sujet, parce que je n'ai pas l'intention de faire une carrière politique, j'ai besoin juste…
CYRIL VIGUIER
Vous voulez dire, après le gouvernement, vous arrêterez la politique ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
J'ai besoin juste de dérouler mon action, c'est-à-dire que je suis ici pour créer de l'emploi industriel, pour accompagner les commerçants dans leurs difficultés, et pour faire en sorte que ce pays aille mieux, donc ça suffit à mon bonheur, et je ferai le travail, je dirais, médiatique nécessaire pour appuyer ça, il y en a besoin, il faut expliquer l'action du gouvernement, il faut aussi, quelque part, interagir avec les Français, ça, c'est important, mais je n'ai pas besoin d'avoir 500.000 followers sur Twitter pour faire ce travail-là.
CYRIL VIGUIER
Vous n'irez pas dans des émissions de télévision, les grands plateaux, pour animer des grands débats ou co-animer des grands débats ?
MARCELO WESFREID
Cyril HANOUNA…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors ça, c'est autre chose, je pense que l'exercice qu'a fait Marlène SCHIAPPA est un exercice très intéressant, parce que dans le grand débat, il n'y a pas assez de jeunes, et justement, l'exercice est subtil parce que Cyril HANOUNA, c'est un animateur qui est extrêmement regardé par les jeunes, et c'est une façon de les rattraper dans le grand débat, et je pense très important que ceux-ci s'impliquent aussi dans le grand débat. Toutes les voix comptent, ce n'est pas un grand débat pour les gilets jaunes, c'est un grand débat pour tous les Français.
CYRIL VIGUIER
Et nous le savons sur cette chaîne et dans cette émission, puisque jeudi, nous serons en duplex et en direct de plusieurs régions, avec les télés locales de France pour ce grand débat au plus près des Français. Merci Agnès PANNIER-RUNACHER, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des finances.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 11 février 2019