Texte intégral
STÉPHANE CARPENTIER
On vous parle beaucoup de rentrée en ce moment, de fin de vacances, de retour au travail, bientôt l'école, pour les petits, pour les plus grands. C'est la rentrée aussi des politiques, Frédérique VIDAL, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de l'Innovation, vous vous êtes reposée, vous avez fait une pause, ou vous allez nous dire que quand on est aux affaires au gouvernement on ne s'arrête jamais ?
FREDERIQUE VIDAL
On ne s'arrête jamais complètement, mais heureusement on fait des pauses, donc oui je me suis reposée.
STEPHANE CARPENTIER
Tant mieux. Vous êtes à Neuilly dans nos locaux, locaux de RTL ce matin, vous allez à Montpellier aujourd'hui, pour quoi faire ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors c'est le déplacement traditionnel de rentrée universitaire, donc voir comment sont mis en place les nouvelles organisations, les centres d'accueil pour accueillir les étudiants pour les inscriptions, discuter avec les présidents, avec les professeurs, avec les personnels administratifs de scolarité, faire un petit point sur la préparation de la rentrée.
STEPHANE CARPENTIER
C'est une belle occasion de prendre le pouls justement, vous le savez, ces étudiants, vous avez tous les retours qui s'imposent, ils sont très inquiets, ils trouvent que la rentrée coûte trop cher, qu'est-ce que vous allez pouvoir leur dire ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors moi j'ai souhaité vraiment faire de la vie étudiante une des priorités de ce ministère, donc cette année nous avons revalorisé les bourses sur critères sociaux, c'est 46 millions d'euros supplémentaires. Le volume global de financement qui est consacré à l'aide aux étudiants c'est 5,7 milliards, sur le budget du ministère. Donc, évidemment, comme toujours, je suis très attentive à ce qu'ils me disent, je regarde ce qui peut s'améliorer, il y a la question des loyers bloqués, des loyers régulés, ça a été fait à Paris, Lille a aussi posé son dossier de candidature, de nombreuses villes le font, la mise en place de centres de santé, plus de 26 centres de santé fonctionnels où on peut trouver des médecins généralistes, et spécialistes, avec une prise en charge complète et donc pas d'avance à faire, la santé étudiante c'est évidemment important. La culture aussi, qui fait partie intégrante de la vie étudiante, les questions de logement, avec, à Montpellier, 170 logements qui vont aussi être livrés. Bien sûr, ce sont des sujets qui sont importants et c'est normal d'y consacrer, à la fois du temps, de l'énergie, continuer les discussions, notamment sur l'aide globale d'autonomie, qui est quelque chose qui intéresse aussi les associations étudiantes, mais qui est extrêmement complexe, sur lequel il faut faire en sorte que, au travers d'un guichet unique, par exemple, les étudiants aient accès à toutes les aides auxquelles ils ont droit, c'est ce que nous avons commencé à faire avec un portail, etudiant.gouv.fr, voilà, donc beaucoup de choses à améliorer, mais nous sommes au travail pour cela.
STEPHANE CARPENTIER
Voilà, vous êtes au travail, il y a des mesures qui sont en mises en place, et justement vous allez améliorer les choses, comme vous venez de le dire, et pourtant la FAGE, l'UNEF, vous avez lu leurs rapports tout récents qui disent que ça augmente encore et toujours, que le coût de la vie étudiante continue de grimper. C'est un rapport qui a été publié ces derniers jours, selon l'UNEF c'est 2,83M plus cher.
FREDERIQUE VIDAL
Oui. Alors, dans ces rapports il faut bien comprendre que…
STEPHANE CARPENTIER
Ça croît deux fois plus vite que l'inflation !
FREDERIQUE VIDAL
C'est la globalité du coût de la vie étudiante qui est pris en charge, donc il y a des choses qui sont pointées, sur lesquelles on travaille, aussi, avec les collectivités, que ce soit la question des transports, la question des logements, avec l'Observatoire du logement, qui se décline au niveau national, mais aussi au niveau territorial, beaucoup de pression dans certaines villes, où il y a notamment beaucoup d'appartements loués au travers de plateformes de locations saisonnières, c'est le cas de Paris, c'est le cas de Nice, c'est le cas de Montpellier aussi, donc voilà, c'est sur tous ces sujets qu'il faut qu'on travaille ensemble.
STEPHANE CARPENTIER
Ces étudiants, aujourd'hui, ils ont peu de moyens pour beaucoup, c'est-à-dire qu'ils se privent de manger, ils mangent une fois par jour, c'est ce qu'ils nous racontent dans des témoignages et dans les reportages sur RTL, ils ont des difficultés pour se loger aussi. Comment on peut en être là en 2019 dans notre pays ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors, probablement que ça signifie qu'il faut continuer à travailler et à en faire plus, mais avec le plan 60.000 logements, destinés aux étudiants, dont plus de 30.000 sont déjà identifiés et ils sont en cours de préparation, avec la transformation profonde de ce qu'on a fait en termes de restauration universitaire, où on a maintenant des circuits courts, des chefs dans les restaurants universitaires, des diététiciennes qui aident à composer les repas, voilà. Ce sont des sujets qui sont extrêmement importants parce que, réussir ses études, obtenir ses diplômes, ça passe aussi par la qualité de la vie qui entoure les cours. Beaucoup de choses qui ont été faites grâce à la contribution vie étudiante, notamment avec des soutiens psychologiques pour les étudiants qui justement parfois se sentent seuls, sont déracinés, une aide à la mobilité pour aider justement à l'installation, que j'ai mise en place cette année et qui permet aux jeunes, juste après le bac, qui changent d'académie, de bénéficier de 500 euros pour les aider à s'installer, voilà, des petites choses, mais en permanence. Et le gouvernement est très attaché à faire ça de façon globale, avec le permis de conduire, ce qui va aussi être très important, le Pass culture, voilà, tout le monde est très attaché à faire de cette entrée dans la vie d'adulte une réussite.
STEPHANE CARPENTIER
Oui, c'est progressif, à vous écouter Madame la ministre. Aujourd'hui ils réclament, ces syndicats d'étudiants, un plan d'urgence de refonte des aides sociales, vous pouvez leur garantir que ça va arriver ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors, c'est un sujet sur lequel nous avons commencé à travailler, notamment avec Gabriel ATTAL, dans le cadre du revenu universel d'autonomie, qui a été promis par le président de la République, il y a un volet spécifique pour les jeunes. Mais, c'est ce que je vous disais tout à l'heure, il y a tellement de sources de financements, ou d'aides, qui peuvent être demandées, aussi bien au niveau de l'Etat, qu'au niveau des collectivités, au niveau des communes, au niveau des régions, il y a tellement de dossiers différents, donc ce qui est important c'est qu'on travaille à cette cohérence, logement, transport, nourriture, santé, sport, culture, c'est vraiment le coeur de ce qui fait la vie étudiante, autour des études bien sûr.
STEPHANE CARPENTIER
Combien ça coûte une année scolaire par étudiant, concrètement, dans notre pays aujourd'hui, en gros ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors, le coût d'une année universitaire pris en charge par l'État c'est 10.000 euros par étudiant.
STEPHANE CARPENTIER
Et on a combien d'étudiants ?
FREDERIQUE VIDAL
On a 2,6 millions.
STEPHANE CARPENTIER
D'accord. Donc vous avez l'intention d'avancer sur ce sujet en tous les cas, et peut-être qu'ils seront rassurés à vous écouter, je ne suis pas convaincu. On va faire un point sur Parcoursup, on en est où concrètement aujourd'hui, on est le 20 août ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors, la phase principale c'est terminé, ça a été beaucoup plus vite que l'an dernier, je pense que de ce point de vue là, une fois de plus…
STEPHANE CARPENTIER
C'est positif, selon vous ?
FREDERIQUE VIDAL
Oui, parce qu'on a beaucoup écouté l'an dernier. On a des panels, en fait, d'étudiants et de parents, avec lesquels on travaille de façon régulière, et puis l'implication des professeurs principaux dans les lycées a été aussi fondamentale, c'est la deuxième année que ça se passe, le système était mieux connu, donc les choses sont allées plus vite. Là ce sont les commissions d'accès localement, qui sont en train de continuer à travailler avec les candidats, et on fera un point à la rentrée, début septembre.
STEPHANE CARPENTIER
Tout le monde aura une place, ou presque ?
FREDERIQUE VIDAL
Oui, on est vraiment sur une accélération par rapport à l'an dernier, de ce point de vue là, et l'an dernier tout le monde, ou presque, avait trouvé une place, donc, voilà, je pense que ça ne pourra être que mieux.
STEPHANE CARPENTIER
Reprise donc des activités pour vous, pour le gouvernement, il y a Conseil des ministres demain matin.
FREDERIQUE VIDAL
Absolument.
STEPHANE CARPENTIER
C'est une grosse année qui se prépare, il y a beaucoup de dossiers très très chauds sur la table, est-ce que le gouvernement est prêt ?
FREDERIQUE VIDAL
Oui, bien sûr, et avec Nicole BELLOUBET, avec Agnès BUZYN, nous avons notamment préparé le projet de loi bioéthique, qui est un des premiers projets de loi à l'Assemblée nationale à la rentrée, avec un début d'examen en commission le 9 septembre, donc voilà, oui, nous sommes prêts.
STEPHANE CARPENTIER
C'est un gouvernement qui joue gros ? Il y a les municipales dans 10 mois.
FREDERIQUE VIDAL
C'est un gouvernement qui est concentré sur les tâches que nous avons à faire. Je crois qu'il y a tellement de choses à faire pour améliorer les choses, pour expliquer, pour transformer, que c'est vraiment notre priorité.
STEPHANE CARPENTIER
On va s'attendre encore à des petits mouvements, à du remaniement ou pas ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors ça je suis, ni le président de la République, ni le Premier ministre, pour le dire, mais, voilà, un gouvernement au travail en tout cas, c'est sûr.
STEPHANE CARPENTIER
Merci Frédérique VIDAL.
FREDERIQUE VIDAL
Merci à vous.
STEPHANE CARPENTIER
Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de l'Innovation, invitée de RTL en ce mardi matin, et un entretien, évidemment, que vous pouvez retrouver sur notre site rtl.fr.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 21 août 2019