Interview de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, à France 24 le 24 juin 2019, sur les relations entre les deux rives de la Méditerranée.

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Circonstance : Sommet des deux rives, à Marseille le 24 juin 2019

Média : France 24

Texte intégral

Q - Monsieur le Ministre, la volonté de la société civile est là, l'enthousiasme est là, qu'est-ce qu'il manque ?

R - La grande nouveauté, c'est que depuis plusieurs années, on a inventé des systèmes pour agir sur la Méditerranée. Il n'y en a aucun qui a bien marché. Alors pour des tas de raisons. D'abord parce qu'il y a des crises identifiées qui perturbent le jeu, mais ensuite parce qu'on ne trouvait pas sans doute la bonne méthode, le bon tempo et la bonne organisation.

J'ai l'impression que, cette fois, les trois sont réunis et que le rendez-vous est un rendez-vous marquant pour l'avenir. Pourquoi ?

D'abord parce qu'on commence par un cadre institutionnel qui fonctionne, ce qu'on appelle le 5+5, les cinq ministres du nord, les cinq ministres du sud de la Méditerranée occidentale, un truc qui marche déjà, et on donne à ce truc qui marche déjà une force nouvelle, celle de mettre en oeuvre l'agenda ou "l'appel des cent". Des cent qui ? Des cent personnes de la société civile qui se sont réunies à Tunis : dix par pays puisqu'il y a 5 plus 5, ça fait dix pays. C'est une conception et une coordination tout à fait originale, et ils ont dit : "voilà nos projets".

Il y a des engagements de la part des dix ministres du 5+5 du sud et du nord de la Méditerranée occidentale, pour les mettre en oeuvre : l'engagement de la Méditerranée durable, l'engagement de la Méditerranée pluriculturelle, l'engagement de la Méditerranée innovante, l'engagement de la Méditerranée des mobilités. Sur chacun de ces engagements il y a des actes, des projets concrets, quatorze projets, donc il faut maintenant mettre ces projets en oeuvre avec l'engagement un peu solennel qui a été pris par les ministres devant la société civile aujourd'hui.

Et il y a un agenda que le président Macron a décliné en disant : "dans six mois on se revoit et on voit où on en est". Donc, on n'est pas dans une logique de fuite en avant. On est dans une logique de l'action concrète et c'est cela le grand succès du sommet des deux rives.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 juin 2019