Déclaration de Mme Geneviève Darrieussecq, secrétaire d'Etat auprès de la ministre des armées, en hommage aux combattants du Débarquement de Provence, La Motte le 14 août 2019.

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Circonstance : 75ème anniversaire du Débarquement de Provence

Texte intégral

Monsieur le consul des Etats-Unis d'Amérique,
Monsieur le Préfet,
Madame le maire de La Motte,
Mesdames, messieurs les élus,
Monsieur le commandant de garnison, mon général,
Mesdames, messieurs les présidents et membres d'associations du monde combattant,
Messieurs les vétérans et anciens combattants,
Officiers, sous-officiers, militaires du rang,
Chers porte-drapeaux,
Mesdames, messieurs,


Nous voici rassemblés autour du souvenir de nos combats communs et de notre mémoire combattante.

Il y a 75 ans, jour pour jour, La Motte s'apprêtait à être le témoin d'heures décisives pour l'histoire de la France et pour le sort de la Seconde Guerre mondiale.

Sur le chemin de la Libération du sud de la France et de la Libération complète du territoire national, votre commune, Madame le maire, a été le premier village provençal libéré.

La Motte est une terre de fraternité d'armes. Celle des parachutistes britanniques et américains venus se battre sur notre sol. Celle des résistants locaux qui ont ouvert la voie aux soldats de la liberté.

La Motte est le symbole d'une mémoire partagée entre les nations. Une mémoire à laquelle nous tenons particulièrement et que nous ravivons ensemble en ce moment précis.

Ici même, le vent de la liberté a soufflé avec une irrésistible vigueur. Comme en maintes communes de France, il a porté les espoirs et renforcé les espérances.

C'est ce souffle libérateur que nous commémorons aujourd'hui. Celui-là même qui a conduit à l'anéantissement du nazisme.

Il y a exactement 75 années, à cette heure précise, une formidable armada s'ébranlait à travers la Méditerranée occidentale. Des milliers de navires convergeaient vers le littoral varois.

Il y a exactement 75 années, à cette heure précise, du matériel et des munitions, étaient chargés dans des milliers d'avions et de planeurs. Les parachutistes s'apprêtaient à gagner leur place et à vérifier une dernière fois leur paquetage. Ils sont prêts, ils ont leur devoir chevillé au corps. Feu vert ! Ready ! Une des plus importantes opérations de la Seconde Guerre mondiale débutait.

Avions, navires, bâtiments de tous types, avaient en commun de porter les étendards de la liberté et les armes de la fraternité. A leur bord, des milliers d'hommes, de multiples nationalités, une force alliée colossale prête à déferler sur les plages et à sécuriser l'arrière comme les flancs du dispositif.

Dans les maquis, dans l'ombre de la nuit, des Français se faufilent. La Résistance s'active. Les résistants sont en ordre de marche.

Dans le silence des premières heures, des milliers de silhouettes tombent du ciel dans le secteur du Muy. Ces ombres qui pleuvent sur la plaine sont des combattants. Leur mission : établir un poste de commandement, contrôler l'accès à la Nationale 7 et bloquer la vallée aux renforts allemands. Ces milliers de parachutistes sont américains, britanniques et quelques-uns français. Beaucoup ont entre 19 et 25 ans. Cette jeunesse toujours ! Cette jeunesse à qui nous devons tant. Cette jeunesse prête à se sacrifier.

Nous saluons la mémoire des soldats d'entre ciel et terre, ces braves qui se sont élancés au milieu de la nuit. Nous saluons leur courage et leur exprimons notre profonde reconnaissance.

Le Débarquement de Provence a permis d'ouvrir un nouveau front, de prendre en tenaille l'ennemi et de le faire reculer. Il a permis le ravitaillement de toutes les troupes alliées.

Il ne doit être ni omis, ni négligé. Il a accéléré la Libération de la France et a considérablement facilité la Victoire. Le 15 août était indispensable au 6 juin. Normandie et Provence sont indissociables, Overlord et Dragoon forment un tout.

La France ne l'oublie pas. Le Président de la République le réaffirmera demain avec force.

La France sait ce qu'elle doit aux soldats de la liberté venue de Grande-Bretagne, du Canada, des Etats-Unis et de tant d'autres pays. La France sait ce qu'elle doit à la diversité de l'armée du général DE LATTRE DE TASSIGNY, à ces soldats venus de France métropolitaine, d'Afrique du Nord, d'Afrique subsaharienne et du Pacifique.

Notre gratitude est éternelle.

Vétérans du débarquement de Provence, anciens combattants de 39-45, anciens résistants, je veux vous renouveler toute la reconnaissance et l'admiration de notre Nation. Vous avez fait votre devoir et parfois plus que votre devoir. Vous êtes pour nous des exemples de dévouement.

La mémoire du débarquement est une mémoire partagée entre de nombreuses nations. Les héros du 15 août ont tissé entre elles des liens impérissables.

Ces liens d'amitié nous sont chers.

Mesdames, messieurs, chers amis, sur cette belle terre de Provence, nous rendons hommage aux forces britanniques qui ont participé aux opérations aéroportées, il y a 75 ans. Nous disons à nos amis toute notre reconnaissance et tout notre respect.

C'est avec fierté que le Royaume-Uni et la France ont combattu côte à côte au cours des deux guerres mondiales. En frères d'armes, nous avons combattu pour un même idéal, nous avons fait des sacrifices pour les mêmes libertés.

J'adresse au peuple britannique et à ses représentants les remerciements de la France en mémoire de nos combats communs.

Que nos commémorations soient autant de leçons pour l'avenir. Que les exemples d'hier nous incitent à poursuivre l'oeuvre de paix et d'amitié entre les nations européennes.


Merci !

Thank you !

Vive l'amitié franco-britannique !


Source https://www.defense.gouv.fr, le 13 septembre 2019