Texte intégral
ADELINE FRANÇOIS
Bonjour Brune POIRSON, et merci d'être avec nous dans « Première Edition. » Vous êtes la secrétaire d'Etat en charge de la Transition écologique et solidaire.
BRUNE POIRSON
Bonjour à vous.
ADELINE FRANÇOIS
Et vous partez avec Emmanuel MACRON pour Gréoux-les-Bains, dans les Alpes-de-Haute-Provence, dans le cadre de ce grand débat national, avec donc, cette fois, enfin, a-t-on envie de dire, un débat sur la transition écologique, thème qui a été très peu évoqué dans ce grand débat national. Il aura fallu attendre ce dixième déplacement. Ça veut dire que vous avez trouvé la solution pour concilier fins de mois et fin du monde ?
BRUNE POIRSON
Alors, d'abord, je voudrais revenir sur une chose, c'est que la transition écologique a toujours fait partie intégrante du débat. Le président Emmanuel MACRON a eu l'occasion de s'exprimer d'ailleurs beaucoup à ce propos-là. Il a été interrogé à de nombreuses reprises. La transition écologique, qu'est-ce que c'est ? Finalement, c'est mieux vivre, mieux se loger, mieux se chauffer, mieux se déplacer, c'est vivre mieux. Et pour cette raison-là, ça a été évoqué à de nombreuses reprises, le président de la République a eu l'occasion d'y répondre, là, effectivement, c'est un débat qui va être centré sur la question spécifiquement de la transition écologique et qui va rassembler des élus, des étudiants, bref, un panel large de citoyens qui vont permettre à Emmanuel MACRON d'aller encore plus profondément dans le sujet.
DAMIEN GOURLET
Depuis le début de la semaine, Brune POIRSON, on a quand même l'impression que la transition écologique, elle peut coûter cher socialement, FORD, qui fabrique des boîtes de vitesse, qui ferme à Blanquefort, BOSCH, également, qui va fermer, et ça va être douloureux sa transition écologique pour l'emploi également.
BRUNE POIRSON
Vous savez, on est en train de travailler à des moyens de faire en sorte que cette transition écologique, eh bien, elle puisse bénéficier à tout le monde, c'est d'ailleurs le titre même du ministère, de mon ministère qui s'appelle le ministère de la Transition écologique et solidaire. Il y a, et nous sommes en train de développer des programmes de formation, des programmes d'apprentissage, mais aussi de nouveaux moyens de financer cette transition de façon à ce qu'elle ne pèse pas sur les ménages, mais c'est ça effectivement, c'est une question de rapidité et de vitesse ; certaines personnes nous demandent d'aller plus vite, d'autres, moins vite, c'est à nous de trouver un équilibre et d'essayer de faire en sorte que, eh bien, partisans de la rapidité et partisans d'une transition plus lente puissent être d'accord au final.
ADELINE FRANÇOIS
Quel regard portez-vous, Brune POIRSON, sur ce pacte social et écologique lancé cette semaine par Nicolas HULOT et Laurent BERGER, 66 propositions, ça veut dire que pour faire cette transition écologique, pour faire des propositions comme ça, il faut être en dehors du gouvernement ?
BRUNE POIRSON
Alors, déjà, deux choses, premièrement, moi je suis je trouve que c'est une initiative qui est tout à fait intéressante, j'ai envie de les remercier pour avoir contribué de cette façon-là au grand débat, ce sera vraiment intégré à la plateforme, aux réflexions du gouvernement sur la sortie du grand débat, ensuite, vous savez, moi, certaines des propositions, et même beaucoup sur la transition écologique, elles sont absolument similaires en tous points à celles que j'ai moi déjà pu faire par le passé ; je pense par exemple à sortir les investissements en faveur de la transition écologique, du calcul du déficit public, je pense par exemple à l'utilisation des recettes de la taxe carbone, je pense à toute une série d'autres mesures qui sont poussées par Nicolas HULOT, par Laurent BERGER et par les organisations qui ont aussi signé cette tribune. Et donc je crois que sur beaucoup de points, nous sommes tout à fait d'accord. Et puis, encore une fois, quand on regarde les propositions, elles sont intéressantes, souvent, cependant, on peut et on doit se poser la question du comment, de la mise en oeuvre ; la transition écologique, elle devient souvent compliquée au moment où il faut commencer à se salir les mains, à regarder vraiment les choses dans le détail, pour le mettre en oeuvre, sinon, souvent, sur les grands principes et les grandes propositions, il y a généralement un consensus.
DAMIEN GOURLET
Eh bien, grand principe, justement zéro carbone en 2050, c'est l'objectif fixé par Emmanuel MACRON, cette semaine, des beaux objectifs, des grands discours, c'est réaliste zéro carbone en 2050 ?
BRUNE POIRSON
Mais, je crois que la question, elle n'est pas de se poser si c'est réaliste ou pas, moi, je le dis, en matière de transition écologique, l'ambition, c'est le réalisme, c'est ça la réalité, et diviser nos émissions par 8 d'ici 2050, c'est important, c'est un signal pour tous les acteurs économiques, pour l'ensemble de nos entreprises, elles savent que c'est la marche à suivre, que c'est la direction, et regardez, on le voit, ça a déjà un impact par exemple sur les ventes des voitures diesel, on peut le regretter, mais celles-là baissent considérablement. Et c'est tout un faisceau d'indices, c'est tout un faisceau de signaux qui sont envoyés au secteur économique, il faut que nous nous mettions plus activement encore plus rapidement encore sur une trajectoire zéro carbone.
ADELINE FRANÇOIS
Merci d'avoir été en direct avec nous dans « Première Edition », Brune POIRSON, secrétaire d'Etat à la Transition écologique et solidaire.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 12 mars 2019