Texte intégral
Monsieur le Député,
Le massacre d'Ogossagou est insupportable. Le bilan est tragique : plus de 150 morts. Le président du Mali s'est rendu sur place, il a redéployé l'état-major de son armée, il a pris la décision de faire en sorte que les milices armées soient démantelées.
Je pense d'abord, en répondant à votre question, à la population de ce village, population peule, et aux populations du centre du Mali qui sont victimes à la fois des mouvements terroristes et des affrontements de milices communautaires.
Comme vous pouvez l'imaginer, ces faits sont susceptibles d'être poursuivis dans le cadre de la Cour pénale internationale. Et la procureure de la Cour pénale internationale a délégué une mission qui va se rendre au Mali cette semaine pour identifier les faits.
Une fois dit cela, il importe de prendre des mesures. Certaines sont à l'initiative des autorités maliennes, en particulier de renforcer la présence de l'Etat, des services publics et de la sécurité au centre du Mali. La France est prête à aider les autorités maliennes dans cette orientation-là, parce que jusqu'à présent on parlait surtout du Nord Mali. Là, il s'agit d'affrontements ethniques au centre du Mali et il importe que l'autorité de l'Etat puisse se faire sentir.
Il importe aussi que la MINUSMA puisse accomplir totalement sa tâche, avec le soutien de la communauté internationale, et que les missions de protection de la population, au-delà même de la sécurisation et de la mise en oeuvre des accords d'Alger, puissent être assurées par la MINUSMA.
Et, enfin, Monsieur le Député, je présiderai après-demain le Conseil de sécurité des Nations unies à New York, avec, pour centre de la question, la question malienne dans toutes ses dimensions en présence du Premier ministre malien.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 mars 2019